tresor national« La Partie de bateau » de Caillebotte atteint le rivage du musée d’Orsay

Musée d’Orsay : « La Partie de bateau » de Gustave Caillebotte jette l’ancre à Paris

tresor nationalLe ministre de la culture a annoncé que « La Partie de bateau » de Gustave Caillebotte, acquis grâce au mécénat du groupe de luxe LVMH, a intégré le musée d’Orsay lundi
Considéré comme « trésor national », le tableau « La Partie de bateau » de Gustave Caillebotte сomplète les collections du musée d'Orsay
Considéré comme « trésor national », le tableau « La Partie de bateau » de Gustave Caillebotte сomplète les collections du musée d'Orsay - AFP / Anne-Christine POUJOULAT
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Une œuvre majeure. La Partie de bateau, de Gustave Caillebotte, classé trésor national et estimé à 43 millions d’euros, est entré, lundi, au musée d’Orsay, qui projette d’organiser en 2024 une grande exposition consacrée au peintre impressionniste, peu représenté en France. Son acquisition, grâce au mécénat du groupe de luxe LVMH, permettra de présenter le tableau au public dans plusieurs musées français, à l’occasion d’une célébration nationale autour des 150 ans de l’impressionnisme, prévue en 2024.

Une tournée nationale des œuvres impressionnistes

A cet égard, les œuvres d’art prêtées à une vingtaine de musées permettront de valoriser ce mouvement pictural apparu en France dans les années 1860. Une grande exposition Caillebotte clôturera la manifestation à Orsay à l’automne 2024, a précisé, lundi, le ministère français de la Culture.

« Né en France, l’impressionnisme a conquis le monde et a rencontré un immense succès populaire, qui ne cesse de se confirmer. Grâce au mécénat exclusif de LVMH, je me réjouis que ce chef-d’œuvre vienne enrichir le patrimoine de la nation et puisse être présenté dans plusieurs villes de France », a annoncé la ministre de la Culture, Rima Abdul-Malak. Selon lui, c’est pour la première fois qu’un tel déplacement des œuvres mondialement connus sera organisé pour un « trésor national ».



Jean-Paul Claverie, conseiller de Bernard Arnault, PDG de LVMH, ne cache pas que c’est un grand plaisir de compter « l’un des derniers chefs-d’œuvre de l’impressionnisme encore en mains privées » dans les collections du Musée d’Orsay.

Passionné de navigation, Gustave Caillebotte avait créé en 1878 le tableau, aussi appelé Le Canotier au chapeau haut de forme. L’œuvre représente un homme élégant qui pagaye sur l’Yerres, une rivière d’Ile-de-France. Le même nom sert à désigner également une commune de l’Essonne, où la famille de l’artiste possédait une propriété.

Cinq cents œuvres personnelles et les dons à l’Etat français

L’œuvre avait été considéré comme trésor national en janvier 2020. Ce statut d’honneur est accordé généralement aux biens culturels ayant une importance fondamentale pour le patrimoine national (historique, archéologique) et nécessitant une protection spécifique essentiellement sur le plan de l’exportation.

Connu pour ses vues de Paris, ami de Renoir et de Monet, Gustave Caillebotte (1848-1894), originaire d’un milieu fortuné, a pu se consacrer à la peinture et aider financièrement ses amis. Décédé à l’âge de 45 ans, l’artiste a laissé 500 œuvres personnelles et une collection de Renoir, Monet, Manet et autre Cézanne, qu’il a donné à l’Etat français.

Une autre de ses œuvres classée trésor national, Jeune homme à sa fenêtre, a été achetée pour 53 millions de dollars en novembre 2021 par le musée Getty de Los Angeles. Le tableau a pulvérisé le record pour des enchères du peintre français, de plus en plus coté.

Une figure de l’impressionnisme

Collectionneur et donateur, la figure de Caillebotte, a longtemps masqué l’importance de son œuvre de peintre. L’artiste a été progressivement oublié à partir de la fin du XIXe siècle, puis reconnu par l’histoire de l’art seulement au cours de la deuxième moitié du XXe siècle.

Une rétrospective organisée par le Musée d’Orsay lui a été dédiée au Grand Palais en 1994, tandis que la dernière exposition à Paris, au musée Jacquemart-André en 2011, l’a présenté non plus comme « l’ami des impressionnistes », mais comme une figure centrale du mouvement artistique.

Les collections nationales françaises ne comptaient à ce jour que quatorze œuvres de Gustave Caillebotte. Avec Berthe Morisot et Mary Cassatt, il reste l’un des artistes impressionnistes les moins bien représentés au sein des collections publiques françaises. Par comparaison, le Musée d’Orsay possède onze peintures de Caillebotte, mais 33 de Manet, 39 de Degas, 45 de Pissarro, 82 de Renoir et 88 de Monet.