VOTRE VIE VOTRE AVISComment nos lecteurs et lectrices limitent les dépenses pour bébé

Pouvoir d'achat : Seconde main, fait maison, promos… Comment nos lecteurs limitent les dépenses pour bébé

VOTRE VIE VOTRE AVISSelon Ipsos, le prix de certaines couches a presque doublé en deux ans
Le lait infantile n'est pas épargné par l'inflation (image d'illustration).
Le lait infantile n'est pas épargné par l'inflation (image d'illustration). - Fred DUFOUR / AFP / AFP
Romarik Le Dourneuf

Romarik Le Dourneuf

L'essentiel

  • L’arrivée d’un bébé entraîne de nombreuses dépenses. Entre les produits pour les soins, l’alimentation, l’équipement pour la maison, ces coûts sont parfois très lourds pour les jeunes parents.
  • Estimé à 490 euros par mois en 2021, le coût moyen d’un enfant continue d’augmenter avec l’inflation.
  • Achats d’occasion, nourriture préparée à la maison ou chasse aux promotions, les lecteurs de 20 Minutes racontent leurs astuces pour limiter ces augmentations.

«Il est ce que j’ai de plus cher au monde… » Cela n’a peut-être jamais été aussi vrai dans la bouche d’un parent. Car si l’aspect émotionnel est indiscutable, en faisant le compte de ce que peut entraîner comme dépenses un nouveau-né, il y a une deuxième raison de pleurer.

Selon une étude Ipsos pour l’Observatoire E.Leclerc des consommations en 2021, un premier enfant coûte en moyenne 490 euros par mois, soit 5.880 euros par an, à ses parents, entre la garde, les soins, la nourriture, les vêtements et les équipements. Et en parralèle, l’inflation continue de galoper, pour atteindre les 6 % en janvier dernier. Dans ce contexte, 20 Minutes a demandé à ses lecteurs jeunes parents comment ils procédaient pour modérer les dépenses consacrées à leurs bambins. Ils témoignent.

Éviter les dépenses inutiles

« Les dépenses les plus onéreuses quand on a un bébé, ce sont toutes celles dont on pourrait se passer. » En quelques mots, Jéhane a résumé la pensée de beaucoup de lecteurs. « Il ne faut surtout pas se jeter sur les Babycook, les stérilisateurs à biberon, c’est bling-bling et totalement superflu », commente Mehdi. Selon lui, tout ce qui permet de cuisiner pour les adultes s’adapte aux enfants. Besoin de chauffer le biberon ? « Un bain-Marie ou un micro-ondes font l’affaire », confirme Marthe.

Des conseils qui s’appliquent à toutes les dépenses possibles. Le plus simple, selon Marthe, est alors de faire une liste de naissance. Si elle manque de charme pour certains, elle a le don de s’avérer efficace : « Demandez ce dont vous avez vraiment besoin. C’est quand même plus pratique que d’avoir 50 bodys, 30 jouets et 20 doudous. La plupart ne seront plus adaptés à son âge avant de les avoir déballés. » Même conseil pour les chaussures : « Ça ne sert pas tant qu’il ne marche pas, mieux vaut miser sur de bonnes chaussettes. » Même les meubles peuvent être remplacés. Cyril confit avoir acheté un buffet secrétaire en guise de table à langer : « Je peux allonger son matelas sur la planche et je le range ensuite dans le meuble avec tout ce qu’il faut pour sa toilette. Et je glisse tous ses vêtements dans les tiroirs avec une réserve de couches. Un seul meuble pour tout son nécessaire. »

La chasse aux promos et au gros

Même en chassant l’inutile, il reste beaucoup de dépenses à prévoir. Pour cela, Fanny se tourne vers une autre chasse : les promotions : « Je suis toujours aux aguets. Ça me permet d'acheter 3 ou 4 paquets de couches et de tenir jusqu’à la prochaine promo. » Brian se montre encore plus prévoyant. Vêtements ou jouets, il regarde les bons prix qui concernent des produits encore inadaptés à son enfant : « Mon fils a ce qu’il faut pour les dix-huit mois à venir ».

D’autres préfèrent miser sur Internet, comme Nathalie : « Je me suis mise des alertes pour tous les produits du quotidien sur des sites comme Dealabs, ou même Google Actus. » Une technique qui permet aussi d’acheter en gros. Lait infantile, cotons, couches, Romane achète tout ce qu’elle peut sur Amazon, « par lots, au maximum de ce que mon appartement me permet de stocker. » Elle assure faire des économies de 20 à 30 % sur ces produits.

La seconde main, sur Internet ou en famille

Internet est aussi un paradis pour les adeptes de la seconde main. Sur Vinted ou Beebs, « on trouve des choses quasiment neuves à prix dérisoires », assure Fanny. « Il y a des ustensiles pour un tiers du prix au neuf. C’est utile quand on sait qu’ils ne serviront que quelques semaines », confie Alban.

Mais les parents n’ont pas attendu Internet pour récupérer le nécessaire. Mathilde, maman depuis seulement quelques semaines, avait anticipé les événements : « Depuis des mois, je marquais à la culotte tous les jeunes parents de mon entourage en leur demandant de stocker les vêtements. Je leur ai rachetés pour quelques euros des stocks entiers. » Pour certaines pièces, il s’agit même d’un « quatrième ou cinquième cycle de vie ». Idem pour les meubles : elle a racheté un lit à gauche, une poussette à droite : « Je n’hésite pas à mettre le prix quand c’est de la qualité. Ça reste infiniment moins cher que du neuf. » Pour des modèles de poussettes allant de quelques centaines à plusieurs milliers d’euros, même une réduction de 50 % est une énorme économie.

Romain a même industrialisé le processus. Avec ses amis et quelques membres de sa famille, tous jeunes parents, il a créé un groupe WhatsApp : « Dès qu’on ne se sert plus de quelque chose, on le dit. On se les offre, on se les échange, ou on se les vend. J’ai racheté un bon siège auto pour la moitié de son prix. »

Le lavable et le réutilisable, des économies à terme

Même pour les couches, Alex a fait appel au marché de l’occasion : des couches lavables. « Couches, cotopads, lingettes, une grande partie des produits jetables existent en version lavable et réutilisable. Sur la durée, c’est nettement moins cher. Encore plus si on prévoit d’avoir plusieurs enfants. »

Clarisse, elle, favorise le fait-maison. A la place des couches, elle a acheté des carré-lange, pour 12 euros les six, des attaches couches pour 3 euros et des culottes pour 15 euros : « C’est suffisant et en prime, ça sèche super vite après le lavage. » Germain opte pour le fait maison, même pour les meubles. Affolé par les prix, il s’est fourni en matériel puis a « simplement » suivi des tutoriels sur Internet : « Le lit m’a coûté à peine le tiers d’un neuf, et j’ai pu l’adapter à la pièce. Je pense faire pareil pour son futur lit de grand. »

Et l'alimentation ?

On ne peut passer au fait maison sans aborder le coût de l’alimentation. Et les avis sont unanimes : privilégier la fabrication des repas aux petits pots industriels ne coûte pas plus cher et surtout permet de s’assurer que l’enfant mange plus sainement. Une pratique qui demande un peu plus de temps, mais là aussi, des astuces existent. Pour Anaïs, cela passe par le « Batch cooking » : « En préparant la nourriture le dimanche pour toute la semaine, cela évite de se poser des questions et d’être tenté par l’achat de petit pot en dernière minute. »

Du temps, il en faut souvent pour modérer les dépenses à l’arrivée d’un nouveau-né. Ce qui a mené Arthur a une solution plus radicale : devenir homme au foyer : « En faisant le calcul de nos revenus, on s’est rendu compte qu’il valait mieux qu’un de nous arrête de travailler. Ma femme avait un meilleur salaire donc c’est pour moi. » Une manière d’éviter les frais de garde, qui représentent la moitié du coût d’un bébé selon l’étude Ipsos. « Financièrement, nous ne sommes pas tellement perdants et je passe beaucoup plus de temps avec mes deux enfants. Pareil pour ma femme qui n’a plus qu’à profiter de nous quand elle rentre. »