FOOTBALLMain à la cuisse et « plan à trois »… Le rapport accablant contre NLG

Affaire Le Graët : Ivresse, main à la cuisse, « plan à trois » … Le rapport des enquêteurs est accablant

FOOTBALLAlors que le rapport d’audit sur la FFF doit être rendu le 15 février par les enquêteurs à la ministre des Sports, Radio France a donné des détails de ce qui était reproché à Noël Le Graët
Noël Le Graët s'est mis en retrait de son poste de président de la FFF, en attendant les conclusions du rapport d'audit.
Noël Le Graët s'est mis en retrait de son poste de président de la FFF, en attendant les conclusions du rapport d'audit.  - Christophe Ena/AP/SIPA / SIPA
Aymeric Le Gall

Aymeric Le Gall

Le sort de Noël Le Graët, l’ancien président de la FFF, mis en retrait après sa sortie médiatique sur les ondes de RMC début janvier, semble scellé. Alors que les trois inspecteurs de l’Inspection générale de l’éducation, du sport et de la recherche (IGESR), en charge de l’audit de la Fédération française de football doivent rendre leurs conclusions définitives à la ministre des Sports, Amélie Oudéa-Castéra, le 15 février, prochain, la cellule d’investigation de Radio France publie ce vendredi le détail des faits reprochés à l’ancien maire de Guingamp et patron du foot français.



Une demande explicite à une jeune femme de se mettre en jupe pour voyager ; des caresses sur la cuisse d’une autre, non consentante, lors d’un voyage ; la proposition explicite d’un « plan à trois » lors d’un dîner avec deux collaboratrices ; l’envoi d’un message vocal disant « J’en suis à ma troisième bouteille (…) ; je vous attends pour la quatrième ». Voilà autant de faits ressortis des auditions par les enquêteurs des 103 personnes, parmi lesquelles des salariés et ex-salariés de la FFF.

Le tout étant souvent lié à un état d’ivresse évident, au point que les employées de la FF avaient, selon les enquêteurs, une « formule codée » pour savoir si le boss était ivre en demandant « Le Président a-t-il eu un déjeuner ? ». « Ces agissements ont pu porter atteinte à la dignité des victimes par des propos vulgaires en particulier lorsque M. Le Graët montre des signes tangibles qu’il se trouve sous l’emprise de l’alcool », pointe le rapport final.

Le Graët devant la commission de discipline ?

En attendant le 15 février, les avocats de Noël Le Graët, qui ont reçu le rapport provisoire le 30 janvier, ont jusqu’à lundi pour faire part de leurs observations aux inspecteurs. Si ceux-ci ont déjà évoqué « un rapport aux allures de réquisitoire » de leur communiqué de presse, la justice, saisie à travers le parquet de Paris, a d’ores et déjà ouvert une enquête le 16 janvier dernier contre NLG pour « harcèlement moral et sexuel », à la suite du signalement émis par l’IGESR.

Reste désormais à connaître la réponse du Costarmoricain. S’il venait à démissionner de lui-même, ce qui arrangerait tout le monde, du Comex de la FFF au ministère des Sports, Le Graët éviterait une crise dans la crise à l’instance fédérale. Mais s’il choisissait de s’y accrocher, ce qui n’est pas à exclure connaissant l’animal politique entêté qu’il est, celui-ci pourrait alors être traduit devant une instance disciplinaire de la Fédération et conduire à une humiliante radiation. Dans l’un ou l’autre des cas, les heures du Menhir guingampais sont comptées.