ECOCIDE100 % de pêche durable ? « On n’y est pas »

Plus que de la pêche durable ? « C’était l’objectif pour 2020. On n’y est pas ! »

ECOCIDEDepuis 2017, la proportion de la pêche française issue de populations de poissons pêchés durablement stagne autour des 51 % en 2021
Des bateaux de pêche à Cherbourg-Octeville, dans le nord-ouest de la France, le 27 juin 2018.
Des bateaux de pêche à Cherbourg-Octeville, dans le nord-ouest de la France, le 27 juin 2018. - CHARLY TRIBALLEAU/AFP / AFP
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Depuis 2017, la proportion de la pêche française issue de populations de poissons pêchés durablement stagne autour des 51 % en 2021, soit trois points de pourcentage en plus qu’en 2020. Un chiffre encore très loin de l’objectif de 100 % fixé pour 2020 au niveau européen, a alerté jeudi l’Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer (Ifremer).

Pour être précis, 51 % des débarquements sont issus de populations de poissons considérées comme en bon état ou reconstituables, 33 % sont surpêchées et 2 % effondrées, le reste (24 %) étant non évalué ou non classifié.

Une nette amélioration par rapport aux années 2000

La situation s’est nettement améliorée depuis 2000, année où seulement 20 % des débarquements étaient issus de la pêche durable. Mais « depuis 2017, la part des débarquements provenant de populations non surpêchées a tendance à se stabiliser », a constaté Alain Biseau, biologiste des pêches à l’Ifremer, lors d’une conférence de presse en ligne.

L’objectif européen dans le cadre de la Politique commune de la pêche (PCP) est d’atteindre 100 % de populations pêchées au « rendement maximum durable », c’est-à-dire la quantité optimale qui ne porte pas atteinte à la capacité de reproduction de la population de poissons.



« On en est encore assez loin. C’était l’objectif pour 2020. On n’y est pas ! », a constaté Alain Biseau, qui souligne que la stagnation constatée ces dernières années « contrarie l’idée qu’on peut atteindre cet objectif dans un avenir proche ».

« C’est un défi, pour nous scientifiques. Nos prévisions sont peut-être parfois trop optimistes », a ajouté le biologiste, précisant que les modèles n’intégraient peut-être pas suffisamment « toutes les incertitudes, notamment liées aux variations environnementales comme le changement climatique ».