AMOURRRLes sextoys, « alliés » de la sexualité de couple

Saint-Valentin : « Des alliés » pour faire l’amour « des heures »… Ces couples font la part belle aux sextoys

AMOURRRA l’occasion de la Saint-Valentin, des couples racontent à « 20 Minutes » la place qu’ils accordent aux sextoys
Pour nombre de couple, les sextoys sont un moyen de renforcer la complicité et atteindre une sexualité plus épanouie.
Pour nombre de couple, les sextoys sont un moyen de renforcer la complicité et atteindre une sexualité plus épanouie. - Anastasiya Babienko / Pixabay / Pixabay
Anissa Boumediene

Anissa Boumediene

L'essentiel

  • A l’occasion mardi prochain de la Saint-Valentin, les lecteurs et lectrices de 20 Minutes qui sont en couple se confient sur la place qu’occupent les sextoys dans leur sexualité.
  • Pour certains, ils sont les alliés de rapports à deux plus épanouis et ludiques.
  • Et chaque année, pour la fête des amoureux, les ventes de jouets pour adultes explosent.

Un bouquet de roses, des chocolats, voire de la lingerie fine. Si de nombreux couples considèrent la Saint-Valentin comme une fête trop commerciale, pour d’autres, elle reste une occasion à ne pas manquer de s’offrir un cadeau et célébrer son amour. Et pourquoi pas à l’occasion d’une soirée coquine. Mais coquine au point de s’offrir et d’utiliser des sextoys ?

S’il y en a qui considèrent godes et autres stimulateurs clitoridiens comme des concurrents, d’autres y voient plutôt un moyen de pimenter leur sexualité et de renforcer leur complicité.

Un objet concurrent

En couple depuis dix ans, Pauline et Rémy n’ont pour l’heure aucune envie de leur faire une place. « On arrive à se réinventer avec la lingerie, des bains de minuit, des ébats dans des endroits excitants, en pleine nature, décrit le couple de 38 ans. On avisera lorsque la flamme se sera éteinte pour penser au sextoys, quand on aura besoin de renouveau ». Jeune papa de 37 ans, Théo reconnaît lui que sa vie sexuelle a connu des périodes plus enflammées. Pour autant, les sextoys ne lui font toujours aucune envie. « Je ne me vois pas utiliser un gode avec ma femme : si on fait l’amour, c’est à moi de la faire jouir, pas à un jouet vibrant plus gros que moi », estime-t-il.

Une frilosité que constate fréquemment Nathalie Giraud-Desforges, sexothérapeute et fondatrice du site Piment Rose. « Les sextoys peuvent être un sujet de discorde : un couple m’a ainsi consultée après que le mari a découvert que son épouse en utilisait en solo, sachant qu’ils avaient peu de rapports sexuels. Lui s’est senti trahi, le considérant comme un objet concurrent de sa virilité et le renvoyant à son incapacité à faire jouir sa femme, raconte-t-elle. Au final, ç’a été l’occasion de discuter des problèmes et attentes de chacun, de sortir du schéma de la sexualité hétéronormée, pénétrative, de se libérer de la charge mentale masculine de devoir bander à tout prix et d’être performant, et de l’injonction à jouir que le mari faisait peser sur son épouse. Ils ont appris, ensemble, à rechercher leur propre plaisir, et quelques mois plus tard, le sextoy s’est fait une place dans leurs ébats ».

En pratique, « lorsque les hommes achètent des dildos à utiliser avec leur partenaire, ils prennent des formats plus petits que ce que choisissent les femmes, probablement animés par cette vision très latine de virilité face à un objet qu’ils peuvent voir comme un concurrent », observe Patrick Pruvot, fondateur du Passage du désir.

Les femmes à la manœuvre

D’ailleurs, « le plus souvent, ce sont les femmes qui sont à la manœuvre pour renouveler les pratiques sexuelles et recourir aux sextoys, poursuit-il. Composant 60 % de la clientèle, elles sont beaucoup plus décomplexées sur les sextoys, qu’elles ont d’abord utilisés en solo et qu’elles introduisent désormais dans leur couple, poursuit-il. L’une de nos études publiée en décembre révèle d’ailleurs que deux tiers des sextoys achetés sont utilisés à deux ».

Son gode, Camille a attendu trois mois pour le sortir de son tiroir et l’essayer avec son compagnon. « Il n’aime pas me pénétrer quand j’ai mes règles, alors mon jouet est devenu une alternative, raconte la jeune femme de 30 ans. Maintenant, c’est un accessoire dont on ne se prive pas pour pimenter nos ébats ».

Des best-sellers

Et dans le prêt-à-porter comme dans les boutiques de jouets pour adultes, il y a des tendances. Ce qui plaît le plus aux couples en ce moment, « c’est tout ce qui est interactif et marche avec une télécommande, à l’instar de l’œuf vibrant, un best-seller », indique Patrick Pruvot. « Quand l’autre déclenche l’œuf inséré dans sa partenaire, il y a une dimension très érotique de plaisir cérébral à donner du plaisir sans même poser sa main », complète Nathalie Giraud-Desforges.

Autre best-seller : « le We-Vibe Unite, un sextoy de couple à porter pendant le rapport sexuel et qui vibre pour les deux partenaires. Mais aussi les stimulateurs clitoridiens à air pulsé, qui ont révolutionné le marché. Et pour la première fois, l’année dernière, les ventes de sextoys non pénétrants ont dépassé celles des godes et vibromasseurs », ajoute le fondateur de Passage du désir. Des achats qui ont la cote à la Saint-Valentin : « On enregistre une hausse de 50 % de nos ventes en février ».

« Fous rires » et « nouvelles sources de plaisir »

Autant de jouets qui ont atteint leur cible et les comblent de plaisir à tout âge. Si elle est célibataire en ce moment, Capucine, 30 ans, a « souvent utilisé des sextoys dans [ses] relations précédentes, sérieuses ou non. J’ai eu des partenaires curieux de voir comment les femmes prenaient du plaisir, et de découvrir de nouvelles sources de plaisir. Ils ne sont pas indispensables, mais ça ajoute un peu de folie. Et des fous rires : par exemple quand on veut en utiliser un et qu’il faut aller prendre les piles de la télécommande de la télé », rit la jeune femme.

Ce sont « de véritables jouets pour adultes, qui permettent d’explorer la sexualité de manière très libre, affranchie des tabous, confirme Nathalie Giraud-Desforges. Si les deux partenaires sont au diapason et partagent cet esprit de jeu, alors c’est un moyen formidable d’apporter de la légèreté ». Ce n’est pas Stéphane, 49 ans, qui dira le contraire : « Nous en utilisons très régulièrement une large gamme avec ma femme : stimulateur clitoridien, godes de différentes tailles, plugs, ainsi que des déguisements pour des jeux de rôle et de la contrainte soft, détaille-t-il. Grâce aux sextoys, nos parties de jambes en l’air peuvent durer des heures ! »



« Il prend le relais de Monsieur »

A 25 ans, Alyssa en est déjà persuadée, « les sextoys sont nos alliés ! Mon conjoint et moi adorons en utiliser : cela pimente l’instant et permet de varier nos jeux, nos sensations. Et puis mon gode prend le relais de Monsieur quand il a besoin de faire une pause ou veut m’amener à l’orgasme plus rapidement ». Un plaisir que Patrick, 65 ans, ne boude pas avec son épouse. « Vu notre âge légèrement avancé, on en utilise régulièrement. Stimulateur clitoridien à succion, vibromasseur, gode de belle taille : cela permet de diversifier nos ébats pour une plus grande jouissance ! »

Et s’ils n’ont pas droit de cité dans toutes les chambres à coucher, les sextoys font de plus en plus d’adeptes. Plus de 15 % en utilisent régulièrement avec leur partenaire, selon une étude publiée en mai 2022 pour Womanizer, marque de sextoys haut de gamme. « Le changement de paradigme, c’est d’arriver à les voir comme un relais, un complice et une extension du plaisir, plutôt qu’un renvoi à la limite humaine, estime Nathalie Giraud-Desforges. Cela élargit la palette de l’exploration sexuelle pour stimuler autrement, faire monter et varier l’intensité du désir. Et là, les deux partenaires y gagnent ».

Sujets liés