Oyé ! Oyé !Montpellier interdit le racolage des clients devant les restaurants

Montpellier interdit le racolage des clients devant les restaurants

Oyé ! Oyé !La loi l’interdit déjà, mais la ville a voulu marquer le coup face à la recrudescence de ces pratiques commerciales jugées abusives
Les cuisines d'un restaurant. Illustration.
Les cuisines d'un restaurant. Illustration. - Olaf Bröker / Pixabay / Pixabay
Jérôme Diesnis

Jérôme Diesnis

L'essentiel

  • La ville de Montpellier a acté, lors du conseil municipal, l’interdiction du racolage commercial devant les restaurants.
  • « Nous recevons des courriers de plainte des riverains et des pétitions. Le centre-ville doit rester un lieu de vie et pas un lieu de récréation », prévient l’adjoint à la tranquillité publique, Sébastien Cotte.
  • Outre une amende, la menace du retrait, en cas d’infractions, du droit de terrasse, essentiel pour les professionnels, a également été évoquée par le maire Michaël Delafosse.

La loi l’interdit, mais dans les faits, ce genre de comportement n’est que très peu réprimé. Considéré comme un harcèlement, le racolage commercial est une pratique qui consiste à interpeller un potentiel client à son passage devant l’établissement, pour l’attirer à l’intérieur du restaurant. La ville de Montpellier a décidé de marquer le coup en l’interdisant formellement par un arrêté municipal après l’avoir voté au conseil municipal.

« La pratique s’est développée depuis plusieurs années, et notamment depuis 2021 et elle tend à augmenter par effet de contagion », souligne Sébastien Cotte, adjoint au maire (PS) de la préfecture de l’Hérault, à la protection de la population et la tranquillité publique. « Au début, je n’avais pas l’intention d’avoir recours à ce genre de pratique, reconnaît un professionnel du centre-ville, sous couvert de l’anonymat. Mais on s’y est mis parce que les concurrents à côté de nous le font. On constate que c’est malheureusement efficace. Ça fait basculer la décision de pas mal de personnes indécises ».

La menace d’un retrait du droit de terrasse

Ce sera désormais interdit. « Cela pose des problèmes de tranquillité à un certain nombre de riverains. On est attentifs à ce que le centre-ville ne devienne pas une aire de récréation : c’est un lieu de vie, avec des familles, des écoles, des gens de tous âges et particulièrement des personnes âgées. Nous devons absolument veiller à la tranquillité de l’Ecusson », reprend Sébastien Cotte. Le maire explique recevoir des courriers de plaintes de riverains et des pétitions.

Le racolage sera désormais réprimé par une amende. Mais le maire Michaël Delafosse (PS) agite une autre menace, bien plus efficace. Même si les restaurateurs ne semblent pas les premiers visés par ses propos. « Le droit de terrasses est un droit important, c’est la vie sociale de notre ville. On y est très attachés. Mais nous prenons aussi une disposition. Nous posons comme principe, dorénavant, qu’en cas d’infraction, nous suspendrons les droits de terrasse. Il n’y a pas d’automaticité de ces droits. »

Dans le viseur du maire, certaines épiceries de nuit, qui font régulièrement l’objet de fermetures administratives. « De nombreuses opérations sont conduites sur des établissements qui ne vendent pas de manière légale un certain nombre de produits. » Mais la menace est plus large pour l’ensemble des commerçants qui ne respecteraient pas les règles.