ExplicationsPourquoi Lecornu a taxé de « mensongère » une scène de « Black Panther » 2

« Black Panther » 2 : Pourquoi Sébastien Lecornu taxe une scène de « mensongère » et de « trompeuse »

ExplicationsLe ministre des Armées a dénoncé dimanche la représentation des militaires français dans le second volet de « Black Panther », dans lequel ils sont dépeints comme venus piller des ressources
Le ministre des Armées Sébastien Lecornu n'a pas du tout apprécié une séquence du film « Black Panther, Wakanda For Ever »
Le ministre des Armées Sébastien Lecornu n'a pas du tout apprécié une séquence du film « Black Panther, Wakanda For Ever » - George Pimentel/Shutterstock/SIPA / SIPA
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

L'essentiel

  • Le ministre des Armées a dénoncé, ce dimanche, la représentation des militaires français dans le second volet de la superproduction de Marvel « Black Panther » où ils sont dépeints comme venus piller des ressources.
  • Le film Black Panther, Wakanda Forever de Ryan Coogler, sorti en France fin 2022, met en scène des soldats français prisonniers à genoux devant la reine du Wakanda, un royaume fictif, en tenue proche de celles des soldats français déployés au Mali jusqu’en août dernier.
  • « Je condamne fermement cette représentation mensongère et trompeuse de nos forces armées », a twitté Sébastien Lecornu. Cette réaction s’inscrit dans un contexte de guerre informationnelle en Afrique. 20 Minutes revient sur l’affaire du Wakanda et des faux soldats français.

Une mise en scène « mensongère » dans le blockbuster américain Black Panther, Wakanda Forever qui agace Sébastien Lecornu. Dimanche, le ministre des Armées a condamné sur Twitter une séquence « trompeuse » de ce film sorti en 2022. Dans une scène, des soldats français déployés au Mali sont accusés de piller des ressources minières. 20 Minutes fait le point sur la controverse entourant le Wakanda et de faux soldats français.

Que voit-on dans cette séquence ?

Dans Black Panther, Wakanda Forever de Ryan Coogler, la reine Ramonda, Shuri, M’Baku, Okoye et les Dora Milaje se battent pour protéger leur nation fictive de l’intervention des puissances mondiales, dont la France, suite au décès du roi T’Challa.

Dans la séquence critiquée, des soldats français prisonniers sont mis à genoux devant la reine du Wakanda en tenue proche de celles des soldats français de l’opération Barkhane déployés au Mali jusqu’en août dernier. Ces derniers sont accusés d’avoir mené des opérations secrètes pour subtiliser des ressources énergétiques de grande valeur. Ce discours est de plus en plus promu par la propagande, notamment russe, antifrançaise en Afrique.



Qu’a répondu le ministre des Armées ?

Dans un tweet ce dimanche, Sébastien Lecornu a déclaré : « Je condamne fermement cette représentation mensongère et trompeuse de nos forces Armées. Je pense et rends hommage aux 58 soldats français qui sont morts en défendant le Mali à sa demande face aux groupes terroristes islamistes. »


L’accès à ce contenu a été bloqué afin de respecter votre choix de consentement

En cliquant sur« J’accepte », vous acceptez le dépôt de cookies par des services externes et aurez ainsi accès aux contenus de nos partenaires.

Plus d’informations sur la pagePolitique de gestion des cookies

L’entourage de Sébastien Lecornu a souligné « la colère du ministre en voyant le film », alors que la France accuse par ailleurs régulièrement la Russie de lui livrer une guerre informationnelle en manipulant les opinions publiques sur son action dans la région. Le ministère admet la liberté d’une « œuvre artistique » dont la France ne réclame ni le retrait, ni la censure.

Pourquoi le ministre a-t-il réagi à cette séquence ?

La réaction du ministre s’inscrit dans la volonté de Paris de répondre « aux narratifs de nos compétiteurs » en Afrique, reconnaît une source au ministère. Une allusion directe à la dégradation de l’image de la France dans les opinions publiques au Sahel, amplifiée notamment par la propagande russe, en particulier par la galaxie d’organes médiatiques liés au groupe Wagner.


L’accès à ce contenu a été bloqué afin de respecter votre choix de consentement

En cliquant sur« J’accepte », vous acceptez le dépôt de cookies par des services externes et aurez ainsi accès aux contenus de nos partenaires.

Plus d’informations sur la pagePolitique de gestion des cookies

La toute dernière revue nationale stratégique (RNS), présentée par le président Emmanuel Macron en novembre dernier, avait ainsi érigé parmi les « fonctions stratégiques » de la défense le concept « d’influence » qui inclut la lutte contre les fausses informations à des fins de déstabilisation. « Nous ne serons pas des spectateurs patients », assistant à la propagation de narratifs hostiles à la France, avait averti Emmanuel Macron, promettant une action plus offensive en la matière, « sans orgueil, mais sans inhibition malvenue ».

« C’est le rôle du ministre de défendre les résultats des opérations Serval et Barkhane », déployées respectivement en 2013 et 2014 à la demande de Bamako pour lutter contre les djihadistes liés à al-Qaida et au groupe Etat islamique, expliquait des proches du ministre. « Il ne saurait y avoir de révisionnisme sur l’action récente de la France au Mali : nous sommes intervenus à la demande du pays pour lutter contre les groupes armés terroristes loin de l’histoire racontée dans le film, à savoir une armée française qui vient piller ses ressources naturelles », ajoutait le même entourage


notre dossier sur le mali

Le double coup d’Etat au Mali en 2020 et 2021 a scellé l’opération. Le dernier soldat français a quitté le pays en août dernier. Les relations sont depuis glaciales entre Paris et Bamako, qui s’est offert selon Paris les services du groupe paramilitaire russe Wagner, ce que la junte dément.