Enquête journalistiqueL’affaire d’ingérence à BFMTV serait liée à une officine israélienne

Soupçons d’ingérence à BFMTV : Rachid M’Barki aurait collaboré avec une officine israélienne

Enquête journalistiqueSelon Marc-Olivier Fogiel, le présentateur « s’arrangeait pour demander [des] images en dernière minute » pour illustrer des brèves, « une fois que le rédacteur en chef était pris sur une autre tranche et avait validé l’ensemble de son journal »
En janvier, une enquête interne a été ouverte à BFMTV en raison de soupçons visant un présentateur dont certains sujets auraient subi une influence extérieure
En janvier, une enquête interne a été ouverte à BFMTV en raison de soupçons visant un présentateur dont certains sujets auraient subi une influence extérieure - LAURENT BENHAMOU/SIPA / SIPA
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Le journaliste et présentateur de BFMTV Rachid M’Barki, mis à pied pour soupçons d’influence étrangère, aurait collaboré avec une vaste entreprise de désinformation pilotée par une officine israélienne. C’est ce que révèle mercredi une enquête d’un consortium international de 100 journalistes.

« Il n’y a pas de doute que BFM est victime dans cette histoire, quand l’un des nôtres court-circuite la chaîne hiérarchique, ça pose problème », a réagi ce mercredi le directeur général de la chaîne info, Marc-Olivier Fogiel, sur France Inter, après avoir diligenté une enquête interne et suspendu le journaliste de 54 ans.

Des sujets « fournies clés en main pour le compte de clients étrangers »

Selon cette enquête du collectif de journalistes Forbidden Stories, auquel a contribué pour la France la cellule investigation de Radio France et Le Monde, cette affaire est liée à une entreprise de désinformation pilotée par une officine israélienne désignée sous le nom de « Team Jorge », qui vendrait ses services dans le monde entier. D’après un responsable de cette officine en Israël, cette société peut créer automatiquement de faux comptes en ligne, générer automatiquement du contenu sur les réseaux sociaux ou pirater des emails ou des comptes Telegram, pour influencer des campagnes électorales notamment.



Dans le cas de Rachid M’Barki sur BFMTV, les brèves diffusées avaient trait aux oligarques russes, au Qatar, au Soudan, au Cameroun, ou encore au Sahara occidental et auraient été « fournies clés en main pour le compte de clients étrangers », selon le consortium d’investigation. La première chaîne d’information de France avait ouvert en janvier une enquête interne en raison de soupçons visant Rachid M’Barki.

Selon Marc-Olivier Fogiel, le présentateur « s’arrangeait pour demander [des] images en dernière minute » pour illustrer des brèves, « une fois que le rédacteur en chef était pris sur une autre tranche et avait validé l’ensemble de son journal ». Interrogé en janvier par le site Politico, Rachid M’Barki avait admis avoir « utilisé des infos qui [lui] venaient d’informateurs » et qui n’ont « pas forcément suivi le cursus habituel de la rédaction ».