INSTITUTION INTERNATIONALEDavid Malpass va démissionner de la présidence de la Banque mondiale

Banque mondiale : David Malpass va démissionner de son poste de président

INSTITUTION INTERNATIONALEEn poste depuis avril 2019, David Malpass va quitter ses fonctions d’ici le 30 juin
Le président de la Banque mondiale David Malpass, à Washington le 12 octobre 2022.
Le président de la Banque mondiale David Malpass, à Washington le 12 octobre 2022. - Brendan Smialowski / AFP
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Coup de théâtre à la Banque mondiale. Son président David Malpass a annoncé mercredi qu’il quitterait son poste d’ici le 30 juin, avec un an d’avance, en pleine réforme de cette institution de Bretton Woods, et au moment où celle-ci est pressée d’en faire plus sur la question climatique. Les raisons de ce choix n’ont pas été précisées.

David Malpass, 66 ans, est le 13e président de la Banque mondiale. Proposé par Donald Trump, cet Américain en avait pris les rênes en avril 2019, pour une durée de cinq ans. « Pendant (son) mandat, il s’est concentré sur la recherche de politiques plus fortes pour augmenter la croissance économique, réduire la pauvreté, améliorer le niveau de vie et réduire le fardeau de la dette publique », a indiqué l’institution.

Malpass accusé d’être climatosceptique

Le groupe Banque mondiale « est fondamentalement solide, financièrement viable et bien placé pour accroître son impact sur le développement face aux crises mondiales urgentes », a jugé David Malpass, y voyant « une opportunité pour une transition de direction en douceur ». « Alors que je poursuis de nouveaux défis, je tiens à remercier tout notre personnel et nos conseils d’administration », a-t-il également souligné dans une note envoyée aux équipes de la Banque mondiale.

David Malpass s’est récemment trouvé sous le feu des critiques, après avoir été accusé par l’ancien vice-président américain, Al Gore, d’être climatosceptique et de n’avoir pas su renforcer le financement de projets climatiques dans les pays en développement. Lors d’une table ronde organisée par le New York Times le lendemain, David Malpass avait refusé à trois reprises de dire s’il reconnaissait le rôle des énergies fossiles dans le réchauffement climatique. « Je ne suis pas scientifique », avait-il fini par déclarer, pressé par le public.

Or, de nombreux pays membres de la Banque mondiale poussent pour que l’institution soit un moteur en matière, notamment, de changement climatique. Et une réforme de l’institution, afin qu’elle réponde mieux aux besoins de financement des pays en développement, a été lancée en octobre sous l’impulsion de certains pays membres, notamment des Etats-Unis. La première phase de mise en œuvre devrait débuter en avril.

La recherche d’un successeur va désormais être lancée. Une règle tacite accorde la direction de la Banque mondiale à un Américain, et celle du Fonds monétaire international à un Européen. « Les Etats-Unis attendent avec intérêt que le conseil d’administration mette en place un processus de nomination transparent, fondé sur le mérite et rapide pour le prochain président de la Banque mondiale », a indiqué la secrétaire américaine au Trésor Janet Yellen. « Nous proposerons un candidat pour diriger la Banque mondiale », a-t-elle ajouté.

Créée en 1944, la Banque mondiale, qui soutient des projets de développement, compte aujourd’hui 189 Etats membres et plus de 10.000 collaborateurs dans le monde entier.