JUDOClarisse Agbegnenou en conflit avec sa fédé pour une histoire de kimono

Retour à la compétition compliqué pour Clarisse Agbegnenou, marqué par un conflit avec sa fédé à propos de son kimono

JUDOElle a été battue en quart de finale par l’Australienne Katharina Haecker, avant de s’incliner en repêchage contre la Kosovarde Laura Fazliu. Mais finalement, l’important n’est pas là
La judoka Clarisse  Agbegnenou, multimédaillée mondiale et championne olympique en titre dénonce une différence de traitement
La judoka Clarisse Agbegnenou, multimédaillée mondiale et championne olympique en titre dénonce une différence de traitement - J.E.E/SIPA / Sipa
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

«Pourquoi ne suis-je pas traitée de la même manière que Teddy ? », s’est offusquée la judoka Clarisse Agbegnenou sur Franceinfo. Car son retour à la compétition individuelle, vendredi au Grand Slam de Tel-Aviv, a été perturbé par un conflit avec la Fédération française, en raison du choix de la judoka de concourir avec un kimono de son sponsor personnel. « Pourquoi me cause-t-on autant de tort ? Peut-être qu’on ne veut pas de ma réussite », a-t-elle encore déclaré. Elle a aussi expliqué les raisons de son choix dans une vidéo postée en story sur Instagram.

La double championne olympique, qui effectuait son retour en Grand Slam après son congé maternité, s’est présentée sur le tatami avec un kimono de la marque Mizuno, alors que la Fédération française de judo a signé un partenariat avec Adidas. En conséquence, la Fédération a décidé de la priver de son entraîneur référent en équipe de France, Ludovic Delacotte, pour la compétition. Elle a été battue en quart de finale par l’Australienne Katharina Haecker, avant de s’incliner en repêchage contre la Kosovarde Laura Fazliu. Mais finalement, l’important n’est pas là.

Des règles établies par la Fédération internationale

« Aujourd’hui (vendredi), Clarisse a combattu avec un kimono qui n’était pas le kimono officiel. Elle n’avait pas le droit de mettre ce kimono », a expliqué à l’AFP Stéphane Nomis, le président de la Fédération. « On ne peut pas aller sur un tapis avec nos coachs payés par la Fédération avec des partenaires qui ne sont pas les nôtres, ce n’est pas entendable », a-t-il ajouté.

Selon les règles de la Fédération internationale, lorsque le kimono d’un judoka n’est pas réglementaire, celui-ci ne peut pas avoir son entraîneur à ses côtés pendant ses combats. La Fédération française a donc décidé d’appliquer cette règle pour Clarisse Agbegnenou. « On a pris la même décision. Elle ne met pas notre kimono, donc elle n’a pas de coach », a déclaré Stéphane Nomis. « Le fait de ne pas mettre le kimono remet en cause le partenariat avec Adidas parce que si Clarisse met du Mizuno, ça veut dire que chaque athlète peut mettre ce qu’il veut et c’est le Far west », a-t-il ajouté.

Clarisse Agbegnenou, qui compte Mizuno comme sponsor personnel depuis plusieurs mois, souhaiterait porter la marque de son choix sur les tatamis, comme le fait Teddy Riner avec sa marque personnelle Fight Art. « Adidas et Mizuno sont de vrais concurrents, alors que la marque de Teddy Riner est une petite start-up, ce n’est pas un concurrent d’Adidas », a expliqué Stéphane Nomis, qui espère que ce conflit puisse se résoudre « calmement et avec intelligence, entre avocats ».