EnvironnementAvec le Fonds vert, la transition énergétique va être survoltée

Grand-Est : Avec 165 millions d’euros du Fonds vert, l’Etat compte aller au fond de la transition écologique

EnvironnementL’enveloppe de 165 millions d’euros pour le Grand-Est, vouée aux projets strictement écologiques des collectivités locales, des communes ou intercommunalités, va être suivie à la loupe
Josiane Chevalier, préfète de la région Grand Est, préfète de zone de défense et de sécurité Est, et préfète du Bas-Rhin, dispose  pour la région d'une enveloppe de 165 millions d'euros du Fonds vert
Josiane Chevalier, préfète de la région Grand Est, préfète de zone de défense et de sécurité Est, et préfète du Bas-Rhin, dispose pour la région d'une enveloppe de 165 millions d'euros du Fonds vert - G. Varela / 20 Minutes / 20 Minutes
Gilles Varela

Gilles Varela

L'essentiel

  • Le Fonds vert, effectif depuis début janvier, est un dispositif inédit pour accélérer la transition écologique dans les territoires.
  • Doté de 2 milliards d’euros de crédits dont disposent les préfets des grandes régions, il doit financer des projets présentés par les collectivités territoriales et leurs partenaires publics ou privés dans trois domaines : performance environnementale, adaptation du territoire au changement climatique et amélioration du cadre de vie.
  • Pour le Grand-Est, l’enveloppe est de 165 millions. La préfète de la Région, Josiane Chevalier explique à 20 Minutes les intérêts de ce « fond extrêmement vertueux et bon pour la planète ».

Si le terme « Fonds vert » n’évoque pas forcément grand-chose à beaucoup, que les millions d’euros parfois investis dans la transition écologique semblent désespérément tomber dans un puits sans fond d’où rien de concret ne sort, cela pourrait peut-être changer. Pour les collectivités locales, les communes ou les intercommunalités, et donc les habitants, cela pourrait améliorer leur quotidien. Envie d’un service de covoiturage ? De verdir l’école du village ? De rénover l’éclairage public de la commune ou d’investir dans la rénovation énergétique d’un bâtiment ? C’est au fond l’objectif du Fonds vert, décidé par la Première ministre Élisabeth Borne, en janvier dernier, et qui prend la forme d’une conséquente enveloppe de deux milliards d’euros. Une belle somme, à condition qu’elle soit fléchée uniquement sur des projets écologiques.

Des euros qui devraient faire des heureux, sous la forme de subvention, disponible et dont certains profitent déjà, comme l’association qui gère le dispositif des Sentinelles des feux de forêts dans le département du Bas-Rhin et qui a reçu une subvention de 10.000 euros. Ou bien encore la commune de Dieffenbach-les-Woerth en Alsace, qui a bénéficié de 10.400 euros, soit la moitié de l’investissement, pour installer des pompes à chaleur dans cinq bâtiments communaux.



Au total, 11 types de projets sont éligibles au Fonds vert. Rénovation énergétique des bâtiments publics, des parcs de luminaires d’éclairage public, la prévention des inondations, la renaturation des villes, le recyclage des friches, mais aussi « l’ingénierie de la transition écologique », en clair des subventions pour ceux qui n’ont pas forcément un service pour monter les dossiers, des stratégies… Et pour accélérer la cadence et faciliter les démarches administratives, une plate-forme en ligne pour les demandeurs, a été mise en place.

Car l’idée est bien « d’accélérer la transition écologique, d’être un véritable levier de la transition écologique », souligne Josiane Chevalier, préfète du Grand-Est. Chaque préfet des grandes régions a en effet reçu une belle enveloppe dont ils sont en quelque sorte garants et qu’ils vont devoir, avec les sous-préfets de régions, assurer « un pilotage très serré » dans le choix des projets acceptés, leur avancée… Et ça, c’est « nouveau dans la méthode », souligne la préfète, et qui devrait « faire la différence, avec pour seuls mots d’ordre, la proximité, la rentabilité et l’efficacité écologique des projets proposés ».

« Un suivi très serré »

Une utilisation du Fonds vert très suivie est promise avec une réunion prévue chaque mois, entre les préfets de régions et Christophe Béchu, Ministre de la transition écologique et de la cohésion des territoires de France, pour faire le point sur l’avancée des projets, connaître les difficultés, le nombre de dossier déposé. « Une liberté donnée aux préfets, mais avec la contrepartie d’un suivi très serré, alors que jusqu’ici, c’était un guichet », rappelle Josiane Chevalier. Comprendre, les services de la préfecture recevaient les dossiers à traiter. A présent c’est plutôt l’inverse. « C’est un vrai changement, explique Josiane Chevalier. Les préfets et sous préfets connaissent les maires et peuvent voir et discuter directement sur place avec eux des projets. Nous sommes vraiment dans une logique de proximité et de conseil, avec de nombreux allers-retours entre nous. »


Notre dossier transition energétique

Pour la région Grand-Est, Josiane Chevalier dispose d’une enveloppe de 165 millions d’euros, dont 26,5 sont pour la seule Alsace. « L’objectif est que les collectivités puissent agir plus vite et engager leurs opérations sans attendre d’en avoir forcément les moyens », explique la préfète. Un fond qui ne servira pas forcément à valoriser Strasbourg et les grandes villes, mais « surtout les territoires plus ruraux, indique la préfète. L’écologie est partout. Je veux montrer concrètement comment un fond peut irriguer un territoire, avec des projets concrets. » Une subvention qui de surcroît est cumulable avec d’autres dotations, comme la DETR, Decil, Decid… Au niveau de la région Grand-Est, cela représente un total de 358 millions d’euros disponibles. « C’est un fond extrêmement vertueux, qui est bon pour la planète », se félicite la préfète. Un fond déjà disponible donc. Reste plus qu’à…