CHANCEL’imbroglio du premier tirage au sort de vente des billets par packs

JO Paris 2024 : Pourquoi la première phase de vente des billets par packs fait râler tout le monde

CHANCEPour cette première session de vente de places par pack, trois millions de billets ont été proposés sur les dix au total, mais sans vraiment satisfaire les premiers sélectionnés, qui déplorent les prix élevés et le manque de choix dans les disciplines
L'attente a finalement été de courte durée, une fois le précieux créneau d'achat acquis.
L'attente a finalement été de courte durée, une fois le précieux créneau d'achat acquis. - L. Gamaury/20 Minutes / 20 Minutes
Laure Gamaury avec A. M.

Laure Gamaury avec A. M.

L'essentiel

  • La première phase de vente de billets pour les JO à travers un système de packs se déroule depuis le 15 février jusqu’au 15 mars.
  • Plusieurs fans de sport tirés au sort déplorent un principe de vente difficile à saisir, en plus d’un coût exorbitant et de disciplines déjà prises d’assaut et indisponibles à l’achat.

Tony Estanguet l’avait annoncé depuis belle lurette : le comité d’organisation des JO (Cojo) de Paris avait décidé « d’inverser la logique du tirage au sort ». Et a priori, les heureux tirés au sort se sont bien mis la tête à l’envers pour obtenir quelques sésames pour l’édition 2024. Enfin pour ceux de la toute première session du mercredi 15 février, connectés dès 11 heures, sans finale dans les sports majeurs.


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Comment alors le Cojo a-t-il déterminé le nombre de places par catégorie et par sport disponibles lors de ces sessions « packs » ? Est-il vérifié que les derniers tirés au sort de cette session qui doit s’achever le 15 mars n’auront quasiment plus aucune chance d’avoir un ticket pour des qualifs d’aviron sous les 180 euros ? L’instance nous précise que trois millions de billets ont été mis en vente, sur un total de dix et « que toutes les catégories étaient représentées lors de cette première mise en vente. » Plein d’espoir chez 20 Minutes, en grands fans de sport, on peut vous raconter notre propre expérience.

« C’est l’événement d’une vie »

Mardi 21 février, 11 heures : enfin, la session tant attendue s’ouvre. Je peux commencer à acheter des places pour les JO de Paris, « une expérience qui ne se vit qu’une fois dans une vie », dixit les parents au téléphone hier soir, qui ont fait un tableau Excel bien plus efficace que l’original. J’ai déjà lu et entendu à la radio les critiques des usagers qui ont eu la chance d’être tirés au sort avant moi mais l’espoir est là : j’y crois ! Enfin, dès 11h10, je déchante. En effet, soit les prix sont exorbitants, soit les sports encore disponibles ne me bottent pas, soit les jours de compétition se chevauchent, soit les sessions proposées s’arrêtent avant les phases finales, soit les quatre !



Cris Bernardin, prof d’EPS dans le Val-d’Oise, peut en témoigner : « C’est l’évènement d’une vie, ça fait deux-trois ans déjà que j’économise, quelques budgets vacances vont passer dans le budget JO et pour l’instant, j’ai réussi à avoir 12 places pour 1.200 euros mais dont pas mal de sports « mineurs » ». Impossible pour ce fan de basket d’avoir une place au-delà des quarts de finale. « Normalement j’ai le quart où il y a aura soit la France, soit les Etats-Unis, pour la coquette somme de… 280 euros pour les hommes et 125 chez les femmes ». Il ajoute qu’il a également « pour compléter un pack » pris une place de golf à 24 euros, « mais je ne suis pas sûr du tout d’y aller ».

« Sur 750 sessions pour les JO, 80 % des sessions sont mises en vente dès cette vente de packs », précise le Cojo. Pour les 20 % restants, « qui concernent des très fortes demandes comme les finales d’athlé, de natation ou des sports collectifs », ne seront mises en vente que le 11 mai prochain, avec une préinscription nécessaire entre le 15 mars et le 20 avril.

Un budget plus que conséquent vs « des Jeux populaires »

De mon côté, j’opte pour la finale de rugby à sept féminin, une session de huitièmes de finale de beach volley et une soirée de qualif en water-polo. Total avec les frais de service à hauteur de 1,5 % inclus : 294,35 euros. Loin d’être accessible à tous et surtout sans les épreuves que je visais, à savoir handball, athlétisme, natation, escalade ou encore canoë/kayak en eau libre (l’éclectisme, il n’y a que ça de vrai !). Une critique récurrente parmi les Twittos et heureux tirés au sort, qui n’ont pas oublié les propos du Cojo sur les « Jeux populaires et accessibles à tous ».


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Cris, qui a préparé cette session avec des amis, en est bien conscient : « Nous travaillons tous dans le domaine du sport, à un niveau cadre. Les prix sont clairement excessifs ». Notre professeur d’EPS du Val-d’Oise s’est prévu un budget de 2.000 euros au total : « Je vais tout faire pour avoir la finale de basket, hommes ou femmes, même s’il faut mettre le prix ». Et d’ici mai, Cris compte bien se serrer la ceinture pour pouvoir participer au tirage au sort des billets à l’unité. « Et on réfléchit avec ma compagne à louer notre appartement à Cergy durant les JO pour pouvoir se faire plaisir. On ira dormir chez mes parents en région parisienne. Franchement, c’est une option que l’on envisage de plus en plus ».

Les prochaines phases de vente plus satisfaisantes ?

Pour le comité d’organisation, « si la billetterie de Paris 2024 rencontre un fort succès, il existe encore de belles opportunités de vivre les Jeux, avec des billets à 50 euros et moins, disponibles dans une quinzaine de disciplines, pour cette première phase de vente, même si certains sports ou disciplines affichent d’ores et déjà complets en moins d’une semaine, à l’image de l’escalade, de l’escrime, du judo, du breaking, du skateboard, ou du BMX racing et freestyle ». A priori, ces dernières seront disponibles dans les prochaines phases de vente. Est-ce à dire que les prochains tirés au sort pour cette phase qui court jusqu’au 15 mars n’ont plus rien à en attendre ?

Difficile toujours de s’y retrouver dans ce calendrier de la billetterie et ses multiples modalités, cette « logique du tirage au sort inversée », afin entre autres, de remplir les enceintes même pour les sports mineurs, le talon d’Achille habituel des JO. Cris a déjà vécu une expérience olympique en 2016 à Rio, sur un principe plus classique. « Il y avait une date unique de mise en vente de tous les billets, pas de packs, et pourtant, on avait vu un match d’un tour préliminaire de water-polo, le stade nautique était plein. Franchement, à l’époque, j’en ai eu pour 650 euros pour 13 épreuves, j’ai vu la finale de Teddy Riner et Clarisse Agbegnenou, une finale d’escrime et j’étais à la session d’athlétisme avec les finales des 100 et 400 mètres », raconte-t-il. Comme un air de « c’était mieux avant » mais sans Marseillaise à la maison.