DORDOGNELa France relocalise la production de poudre pour obus

Guerre en Ukraine : La France va relocaliser la production de poudre pour obus

DORDOGNE« L’élément déclencheur de l’investissement a été la consommation des stocks » liée à la guerre en Ukraine, explique l’entreprise qui produira la poudre
DJIBOUIT: Armee francaise - Ecole du desert (2000 - 2002) - Ecole de combat           canons 155mm TRF1
DJIBOUIT: Armee francaise - Ecole du desert (2000 - 2002) - Ecole de combat canons 155mm TRF1 - FRILET/SIPA / SIPA
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Face à l’épuisement des stocks, la France va se remettre à produire de la poudre. L’industriel Eurenco, qui produit des explosifs et poudres pour les munitions d’artillerie, va relocaliser à Bergerac (Dordogne) la production de poudre propulsive pour les obus, a annoncé mercredi le ministre des Armées Sébastien Lecornu.

« Nous avons décidé de relocaliser une capacité de production de poudre de gros calibre à Bergerac sur un horizon assez court (…) avec un objectif de 1.200 tonnes de poudre par an », a déclaré le ministre lors d’une conférence de presse, justifiant la décision par les conséquences de la guerre en Ukraine, entre autres.



Une réflexion en cours depuis le Covid

Héritier de la Société nationale des poudres et explosifs, Eurenco avait par le passé « rationalisé son outil industriel en délocalisant cette production sur son site suédois tout en conservant la propriété du savoir-faire technologique en France », relevait un rapport parlementaire sur les stocks de munitions publié la semaine passée.

La poudre était également achetée auprès de fournisseurs italiens, allemands et suisses. Si l’entreprise y réfléchissait depuis la crise du Covid, « l’élément déclencheur de l’investissement a été la consommation des stocks, pas seulement en France mais partout en Europe », selon le PDG d’Eurenco, Thierry Francou. De nombreux pays fournissent en effet des obus de 155 mm à l’Ukraine pour faire face à l’invasion russe, vidant leurs stocks déjà souvent très faibles.

« Economie de guerre »

En France, le président a appelé à entrer en « économie de guerre », afin de pousser les industriels à augmenter leurs capacités à livrer davantage et plus rapidement les matériels militaires. L’export, qui constitue les deux tiers du chiffre d’affaires d’Eurenco, « va être soutenu pendant les dix prochaines années. Aujourd’hui j’ai des commandes fermes jusqu’en 2027 », a affirmé le PDG, notant que « ce qui permet d’entretenir une filière souveraine c’est l’export ». La mise en œuvre de cette usine est prévue pour le premier semestre 2025. L’investissement s’élève à 60 millions d’euros dont 50 seront financés par l’entreprise.