COORDINATIONMacron annonce un plan sur les pesticides pour mieux s’harmoniser avec l’UE

Salon de l’agriculture 2023 : Macron annonce un plan sur les pesticides pour mieux s’harmoniser avec l’UE

COORDINATIONElisabeth Borne dévoilera lundi les grandes lignes de ce plan qui vise à « avoir un calendrier européen qui correspond au calendrier français »
Epandage de pesticides dans un champs.
Epandage de pesticides dans un champs. - SICCOLI PATRICK / SIPA
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

En visite samedi au Salon de l’Agriculture, Emmanuel Macron a tenté de rassurer les agriculteurs sur la question des pesticides. Après de récentes restrictions sur ces produits, le président a annoncé le lancement d’un nouveau plan visant notamment à coordonner l’action de la France avec celle de l’Union européenne.

« Pourquoi demander à nos agriculteurs des efforts que les voisins n’ont pas à faire ? On a eu récemment des décisions qui sont un peu tombées trop brutalement, on a mis des agriculteurs face à des oukases, sans solution », a déclaré le chef de l’Etat. « On veut, au niveau européen, avoir une politique qui s’harmonise bien davantage », a-t-il souligné.

« Donner de la visibilité » aux agriculteurs

Ce plan, dont les contours seront dévoilés lundi par la Première ministre Elisabeth Borne, visera à « donner de la visibilité à nos agriculteurs » et « avoir un calendrier européen qui correspond au calendrier français ». Emmanuel Macron a également assuré qu’il y aurait « des alternatives et des accompagnements » pour les agriculteurs concernés par des restrictions.

Nombre d’agriculteurs jugent que l’éventail des pesticides (insecticides, fongicides ou herbicides) autorisés s’est excessivement réduit ces dernières années, les laissant face à des « impasses ». En janvier, le gouvernement français avait ainsi été contraint de renoncer à accorder des dérogations aux producteurs de betteraves qui leur permettaient de recourir aux néonicotinoïdes, conformément à une décision de la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE). Cette décision était intervenue quelques semaines avant les semis de betteraves alors que les néonicotinoïdes, toxiques pour les abeilles, protègent les cultures. Début février, quelque 500 tracteurs avaient défilé dans les rues de Paris, à l’appel du premier syndicat agricole, la FNSEA, pour dénoncer ce renoncement.

Annonçant le nouveau plan, l’Elysée l’a souligné : « c’est la première fois qu’on veut mettre les agriculteurs au cœur » de la décision alors que les précédents plans de réduction des pesticides agricoles, dits Ecophyto, étaient portés essentiellement par « des motivations » environnementales et sanitaires. La présidence a évoqué sans plus de précisions « des financements publics » et une potentielle contribution des producteurs de produits phytosanitaires « qui devront nous dire à quel point ils s’investissent avec nous pour trouver des solutions ».

« On ne peut pas ouvrir nos frontières sans avoir les mêmes exigences de qualité », fait également valoir l’Elysée dans une allusion aux accords de libre-échange, avec l’Amérique latine notamment. « Ce n’est pas cohérent de dire à nos agriculteurs "faites un effort", et de voir du sucre qui vient du Brésil, avec peu de normes environnementales et des produits interdits depuis 20 ans » dans l’UE.