liberté de la presseDes centaines de personnes rassemblées en soutien à un hebdomadaire breton

Bretagne : Rassemblement en soutien à un journal local visé par des menaces de mort

liberté de la presseLundi, le siège du journal « Le Poher » a été évacué après une alerte à la bombe par téléphone
Manifestation pour la liberté de la presse. Illustration.
Manifestation pour la liberté de la presse. Illustration. - Mathieu Pattier/SIPA / /SIPA
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Plusieurs menaces de mort et une alerte à la bombe ont visé un journal breton. Pour le défendre, et soutenir ses journalistes, environ 500 personnes se sont rassemblées ce samedi devant le siège de l’hebdomadaire local Le Poher à Carhaix (Finistère), selon un correspondant de l’AFP.

« Je pourrais vous parler de liberté, de fraternité, de dignité, de lutte mais j’ai envie de parler de normalité. Nous voulons retrouver une situation normale et continuer à faire notre travail », a déclaré devant la foule le rédacteur en chef du Poher, Erwan Chartier-Le Floch, qui s’attend à ce que les menaces « continuent ». « On va continuer à porter plainte », a-t-il poursuivi.

« Ce qu’a fait le journal Le Poher, c’est tout simplement informer, chercher les faits, les analyser, les présenter aux lecteurs. Voilà ce qui est attaqué aujourd’hui, c’est la liberté de nous informer et d’avoir un débat démocratique honnête », a estimé un représentant du Syndicat national des journalistes (SNJ), après avoir lu l’article du Poher, qui a déclenché les premières menaces.

Alerte à la bombe

Des plaintes pour des menaces de mort, formulées à deux reprises depuis fin octobre 2022, ont été déposées par le rédacteur en chef et un membre du journal indépendant, selon l’hebdomadaire du Centre-Bretagne. Lundi, le siège du journal a été évacué après une alerte à la bombe par téléphone, accompagnée de nouvelles menaces de mort.

Ces menaces font suite, selon l’hebdomadaire, à des articles traitant d’un projet controversé d’accueil de réfugiés à Callac, une commune de 2.200 habitants au nord de Carhaix. Le projet a finalement été abandonné après plusieurs manifestations de l’extrême droite.

Une journaliste de France 3, qui avait fait état dans un article web des menaces à l’encontre du Poher, a été elle-même prise pour cible, notamment dans des commentaires sur le site Riposte Laïque. La journaliste, ainsi que France Télévisions, ont de leur côté porté plainte mi-février à Brest « contre X et contre le site Riposte Laïque pour injures publiques, menaces et propos sexistes », avait indiqué la direction.