Défense7.000 militaires pour le plus grand exercice militaire depuis des années

Occitanie : 7.000 soldats pour le plus grand exercice militaire mené en France depuis des années

DéfenseL’opération Orion, un exercice fictif de défense militaire en Méditerranée, marque le retour des grands exercices sur le territoire français afin de s’adapter au contexte international
Des dizaines de parachutistes ont été largués aux abords de Castres, samedi, marquant le coup d'envoi sur le terrain de l'opération Orion.
Des dizaines de parachutistes ont été largués aux abords de Castres, samedi, marquant le coup d'envoi sur le terrain de l'opération Orion. - Charly Triballeau / AFP / AFP
Jérôme Diesnis

Jérôme Diesnis

L'essentiel

  • Jusqu’à la mi-mars, 7.000 soldats vont réaliser un exercice militaire de grande envergure à laquelle vont prendre des soldats de toutes les armes. Sur mer, sur terre et dans les airs, 2.300 véhicules prendront part également à ces combats.
  • L’opération Orion a pour objectif « d’entraîner les armées françaises dans un cadre interarmées et multinational, selon un scénario réaliste et exigeant ».
  • Le scénario retenu est celui de l’aide à l’état fictif Arnland, déstabilisé par un puissant voisin, lequel arme des milices à l’intérieur de cet état et déploie une force militaire importante à ses frontières.

C’est une opération inédite depuis des décennies par son ampleur. Pendant plusieurs jours, jusqu’à la mi-mars, des milliers de soldats vont réaliser un exercice militaire de grande envergure à laquelle vont prendre part des soldats de toutes les armées. « C’est le retour des grands exercices sur le territoire », explique le général de division Nicolas Le Len, commandant le commandement pour les opérations interarmées.

Quel est le but de cette opération ?

« Face à la dégradation accélérée du contexte internationale en 2022 », « les armées adaptent leur préparation opérationnelle en conséquence » explique le ministère des armées. Orion, opération de grande envergure pour des armées résilientes, interopérables, orientées vers le combat de haute intensité et novatrices, a débuté le 21 février, mais est entré dans sa phase active ce week-end. Son objectif est « d’entraîner les armées françaises dans un cadre interarmées et multinational, selon un scénario réaliste et exigeant ».

Le scénario retenu est celui de l’aide à l’état fictif Arnland, déstabilisé par un puissant voisin, lequel arme des milices à l’intérieur de cet état et déploie une force militaire importante à ses frontières. Toute ressemblance avec l’actualité internationale n’est pas fortuite… Et pourtant, l’opération, ajustée en fonction de l’actualité internationale, a été programmée dès 2020.

Quels sont les moyens engagés ?

Pas moins de 7.000 militaires, français et étrangers, participent à cette campagne aéromaritime. Cette force inclut notamment l’ensemble des composantes et des capacités des armées françaises dans tous les milieux (terre, mer, air, espace, cyber) et tous les champs (informationnel et électromagnétique). Quelque 2.300 véhicules, dont 400 véhicules de combat, 40 hélicoptères et une centaine de drones militaires, font partie de l’opération. Près 130 aéronefs, notamment des Rafale, et des systèmes de défense sol/air sont également mobilisés. Sur mer, on trouve 30 bâtiments, dont le porte-avions Charles de Gaule ou encore deux porte-hélicoptères amphibies.

Où se déroule l’opération ?

Elle va se déployer sur une vingtaine de départements. Cette seconde phase de l’opération Orion (qui en compte 4, avec des phases de contre-attaques entrecoupées de pourparlers diplomatiques, pour rendre le scénario le plus crédible possible), se déroule en Méditerranée. La région de Sète sera l’épicentre de cette campagne, là où se concentrera l’essentiel des forces militaires. Un débarquement amphibie est prévu à Sète, dans l’Hérault, ce dimanche.



Samedi, à proximité de Castres, dans le Tarn, six avions de transport militaire A400M ont enchaîné les rotations à un rythme cadencé pour déverser sur un plateau 600 hommes et 12 tonnes de matériel. « La quantité des moyens mis à disposition, le degré de synergie entre les différentes armées, c’est du jamais vu depuis je me suis engagé », explique le capitaine Thibault.

Au printemps, une deuxième séquence de l’exercice Orion prévoit la simulation d’un affrontement aéroterrestre de haute intensité contre l’Etat « Mercure », avec le déploiement de 12.000 militaires dans le nord-est de la France. L’Aquitaine et le massif central seront aussi concernés par ces futures phases opérationnelles.

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