DIX ANS D’ENQUETELe pôle « cold case » relance la piste de l’arme dans l’affaire Chevaline

Tuerie de Chevaline : Le pôle « cold case » relance la piste de l’arme

DIX ANS D’ENQUETELa juge d’instruction Sabine Khéris, en charge de l’enquête de la tuerie de Chevaline, a demandé que toute procédure en lien avec une « arme de poing P06 (type Luger) de calibre 7,65 mm parabellum » soit signalée
L'enquête autour de la tuerie de Chevaline (Haute-Savoie) dure depuis plus de dix ans (Illustration)
L'enquête autour de la tuerie de Chevaline (Haute-Savoie) dure depuis plus de dix ans (Illustration) - C. VILLEMAIN  / 20 MINUTES
Elise Martin

E.M.

Plus de dix ans après, le mystère est toujours entier dans l’affaire du quadruple meurtre de Chevaline (Haute-Savoie). Auteur des faits, mobile, liens entre les personnes assassinées… la liste des éléments manquants est longue. La juge d’instruction Sabine Khéris, en charge de l’enquête au pôle judiciaire « cold case » de Nanterre depuis fin septembre, a décidé de relancer l’enquête sur l’arme des crimes, la seule certitude du dossier.

D’après Le Parisien, le 16 novembre 2022, la juge a fait parvenir une note à tous les services de police et de gendarmerie de France au sujet du pistolet automatique utilisé pour tuer, le 5 septembre 2012, les trois membres de la famille Al-Hilli ainsi que Sylvain Mollier, un cycliste.



« Il y a lieu de signaler à la section de recherches de Chambéry toute procédure de découverte ou de destruction d’arme de poing P06 (type Luger) de calibre 7,65 mm parabellum ainsi que toute découverte de munition de ce calibre », est-il écrit sur la note. Cette fiche est parvenue dix jours avant l’opération nationale du ministère de l’Intérieur « d’abandon simplifié d’armes à l’État » organisée entre le 25 novembre et le 2 décembre. Il s’agissait ainsi d’éviter la destruction d’un Luger P06.

Le Luger P06, une arme de collection

Ce type de pistolet était fourni pendant la première moitié du XXe siècle par l’armée suisse aux citoyens pour leur service militaire. D’après les enquêteurs, cette arme intéresse surtout des passionnés, collectionneurs ou tireurs sportifs, en Suisse, en France, en Italie et en Belgique. Sur les plus de 30.000 exemplaires fabriqués jusqu’en 1950, les recherches se focalisent sur 6.000 pistolets en particulier grâce à un élément retrouvé sur le lieu des crimes.

Selon les experts, le 5 septembre 2012, la fusillade aurait duré au maximum 90 secondes. Vingt et une balles provenant de la même arme ont été retrouvées sur place. L’auteur a atteint à dix-sept reprises les victimes. Il a également touché l’épaule de la fille aînée de la famille, âgée de 7 ans à l’époque, et lui a donné des coups de crosse à la tête. C’est à ce moment-là qu’un morceau de plaquette de la crosse s’est détaché de l’arme, ce qui a permis de resserrer le panel du Luger P06 à retrouver.