Panier de luxeLes prix de l’alimentaire vont encore augmenter en grandes surfaces

Inflation : De nouvelles hausses de prix en vue dans les grandes surfaces

Panier de luxeLe président du groupe Système U prédit une hausse d’environ 10 % pour les produits alimentaires
Le yaourt, la viande et les biscuits risquent de voir leur prix flamber dans les prochains mois. (illustration)
Le yaourt, la viande et les biscuits risquent de voir leur prix flamber dans les prochains mois. (illustration) - Levine-Roberts/Sipa USA/SIPA / Sipa USA
20 Minutes avec AFP

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Combien coûtera le panier de courses en mars, en mai ou en juillet ? Malgré les annonces sur la mise en place de « paniers anti-inflation » et l’appel lancé par Emmanuel Macron aux grandes surfaces à « participer à l’effort », l’addition à la caisse risque de flamber. En cause, les discussions houleuses entre les magasins et leurs fournisseurs de l’agro-industrie, le tout dans un contexte inflationniste.

Le prix d’une majorité des produits vendus dans les grandes surfaces alimentaires, du leader E.Leclerc à Casino en passant par Carrefour, dépend des conditions d’achat négociées jusqu’à mercredi minuit par ces enseignes avec leurs fournisseurs industriels. Elles sont libres du prix des denrées qu’elles vendent au consommateur, à condition de respecter une marge minimale de 10 % prévue par la loi. Mais elles doivent négocier chaque année avec l’agro-industrie le prix et les conditions de vente, en yaourt, viande ou biscuits.

Environ « 10 % d’inflation alimentaire » attendue

Le problème, c’est que les coûts d’exploitation des magasins s’envolent, en particulier les factures d’électricité, et que les industriels, eux aussi, font face à une inflation de leurs coûts de production. Au salon de l’Agriculture samedi, Emmanuel Macron a appelé les distributeurs à « participer à l’effort ». « On ne peut pas demander un effort » aux agriculteurs, vu la hausse de l’énergie et des « intrants divers », a-t-il estimé, et les agro-industriels, « beaucoup de PME partout sur le territoire », « ont fait un effort considérable ces dernières années ». De leur côté, les grandes surfaces crient à l’absence de transparence, et à des demandes de hausses exagérées.

Mais quelle que soit l’issue des négociations, les prix en rayon vont encore augmenter. Déjà, parce que les supermarchés se sont engagés en décembre, dans un document juridiquement non contraignant, à « prendre en compte, sans les négocier, les hausses de coûts subis » par leurs fournisseurs, surtout les plus petits. Ensuite, parce que les demandes de hausse sont « tout sauf délirantes », dixit Jean-Philippe André, président du lobby de l’agroalimentaire Ania, en réponse au patron de Carrefour Alexandre Bompard. « Les matières premières sont plus chères que l’an dernier, et nous avons acheté l’énergie aux tarifs actuels pour toute l’année. »



Et plus qu’un « mois de mars rouge », il « va y avoir encore de l’inflation alimentaire (…) d’environ 10 % tout au long du premier semestre 2023 », a prédit le président de Système U Dominique Schelcher ce lundi sur France inter. Preuve de ces tensions, seul un industriel sur deux avait signé tous ses contrats avec ses clients distributeurs en milieu de semaine dernière, un taux inhabituellement bas à quelques jours de la clôture.

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