états-unisUn Texan porte plainte contre des femmes qui auraient aidé son ex à avorter

Texas : Un homme porte plainte contre des femmes qui auraient aidé son ex-compagne à avorter

états-unisIl s’agirait d’une première depuis que l’avortement est interdit dans cet Etat du Sud
Une manifestation pro-IVG à Corpus Christi, au Texas, le 26 juin 2022.
Une manifestation pro-IVG à Corpus Christi, au Texas, le 26 juin 2022. - USA Today Network/Sipa USA/SIPA / Sipa
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Un homme a porté plainte contre trois femmes qui ont, selon lui, fourni à son ex-compagne des pilules abortives pour mettre fin à sa grossesse au Texas, Etat conservateur où l’avortement est désormais illégal. Ces poursuites semblent constituer une première depuis la volte-face de la Cour suprême des Etats-Unis, qui a dynamité le droit à l’avortement en juin 2022. Et elles s’attaquent à des pilules devenues cruciales pour l’accès à l’avortement dans le pays.

La plainte, déposée jeudi, note que toute personne aidant une femme à avorter peut être poursuivie pour meurtre, selon les lois texanes. Le plaignant, Marcus Silva, affirme que son ex-femme est tombée enceinte en juillet 2022, alors qu’ils étaient encore mariés, et lui a caché sa grossesse. Il accuse trois femmes d’avoir aidé son ancienne compagne à avorter, en lui fournissant des pilules abortives, et s’appuie sur des messages privés entre elles.

L’ex-compagne ne fait pas l’objet de poursuites

Dans les textos, qui semblent avoir été envoyés dans un cadre amical, deux de ces femmes expliquent à l’ex-compagne de Marcus Silva comment obtenir ces pilules. La troisième femme citée se serait ensuite chargée de la livraison des médicaments, selon le plaignant. Le plaignant entend même poursuivre le fabricant des pilules abortives utilisées par son ex-femme, s’il est identifié, selon la plainte. L’ex-compagne de Marcus Silva ne fait en revanche pas l’objet de poursuites.



Les pilules abortives sont au cœur de la bataille pour l’accès à l’IVG aux Etats-Unis, où 54 % des avortements pratiqués sont médicamenteux. Ces cachets sont vus comme essentiels pour les défenseurs de ce droit. Les femmes se trouvant dans la quinzaine d’Etats où l’avortement est illégal peuvent se rendre dans les Etats voisins pour obtenir les cachets, une procédure plus simple qu’une intervention chirurgicale. Pour les mêmes raisons, les opposants à l’avortement veulent à tout prix les interdire.

Marcus Silva est d’ailleurs représenté par un élu local républicain et par l’avocat conservateur Jonathan Mitchell, architecte de la récente loi texane très restrictive sur l’avortement. Un juge conservateur du Texas doit d’ailleurs se prononcer prochainement sur l’autorisation accordée à la pilule abortive par le régulateur des médicaments. Une décision très attendue, car elle pourrait mener à une interdiction de ces cachets sur l’ensemble du territoire américain.