reversL’Assemblée nationale rejette la réforme de la sûreté nucléaire

Sûreté nucléaire : L’exécutif échoue à l’Assemblée, sursis pour l’IRSN

reversL’Assemblée nationale a rejeté mercredi en première lecture la réforme controversée de la sûreté nucléaire. Des députés de la majorité ont rejoint la gauche pour empêcher la disparition de l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire
Des salariés de l'IRSN en grève.
Des salariés de l'IRSN en grève. - Christophe Archambault / AFP
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Coup dur pour l’exécutif. L’Assemblée nationale a rejeté mercredi en première lecture la réforme controversée de la sûreté nucléaire, quelques voix de la majorité rejoignant la gauche pour s’opposer au « démantèlement » de l’Institut dédié à la sûreté (IRSN).

L’exécutif voudrait fondre l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN), expert technique, au sein de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN), le gendarme des centrales. Mais les députés ont approuvé à main levée un amendement de Benjamin Saint-Huile, du groupe indépendant Liot, pour préserver une « organisation duale » entre l’Institut et l’Autorité de sûreté, détricotant l’ensemble de cet article sensible du projet de loi de relance du nucléaire.

Le sujet n’est toutefois pas clos. Le gouvernement peut encore recourir à une deuxième délibération. Les salariés de l’IRSN sont prudents. « Je suis très content, mais je me méfie de ma joie car ce n’est pas encore gagné. Le gouvernement doit entendre ce rejet », souligne François Jeffroy, représentant de l’intersyndicale. Lundi, lors d’une troisième journée de grève, des centaines de salariés de l’IRSN avaient défilé près de l’Assemblée, avec des slogans comme « IRSN démantelé, sûreté nucléaire bradée ».

La gauche dénonce une réforme bâclée

Dans l’hémicycle, la gauche a protesté contre la « précipitation » d’une réforme « à la hussarde », une « proposition dangereuse » selon l’écologiste et ancienne ministre Delphine Batho. C’est un « démantèlement en règle. Nous avons besoin de cette indépendance de la recherche, au sein de l’IRSN », a insisté l’Insoumise Aurélie Trouvé. Quelques voix de la majorité, dont l’ancienne ministre Barbara Pompili (Renaissance), sont aussi montées au créneau.

La disparition de l’IRSN a été décidée pendant un « conseil de politique nucléaire » autour d’Emmanuel Macron le 3 février. Elle a été annoncée le 8 février puis introduite par un simple amendement adopté en commission à l’Assemblée.

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