POLITIQUELa hausse des prix des parkings et des transports passe mal à Strasbourg

Strasbourg : La hausse des prix des parkings et des transports en commun passe mal

POLITIQUELa majorité écologiste a annoncé la semaine dernière des augmentations de tarifs pour les parkings et les transports en commun. « Un coup de massue pour les habitants », dénonce notamment l’opposition
Un tram à Strasbourg (illustration)
Un tram à Strasbourg (illustration) - G. VARELA / 20 Minutes
Thibaut Gagnepain

Thibaut Gagnepain

L'essentiel

  • Les tarifs du stationnement, des parkings et des transports en commun devraient augmenter à Strasbourg. La majorité écologiste l'a annoncé la semaine dernière.
  • L'opposition, de gauche et de droite, s'oppose à ces mesures. « Alors que tout le monde parle d’un mars rouge par rapport à l’inflation, on a la seule municipalité de France qui annonce deux augmentations la même semaine », déplore une élue du Parti socialiste.
  • « L’objectif recherché n’est pas financier. Le but, c’est de libérer de l’espace urbain pour d’autres usages et que le tarif soit le plus équitable possible », se défend le premier adjoint Syamak Agha Babaei.

Attention, débats enflammés en vue ! Les deux conseils, municipal lundi et eurométropolitain vendredi, s’annoncent très tendus la semaine prochaine à Strasbourg. Au point de voir l’opposition quitter l’hémicycle comme fin janvier « pour dire stop » ?

L’histoire n’en est pas encore là mais gauche et droite semblent une nouvelle fois unis face à la majorité écologiste (EELV). Au moins face à deux orientations majeures communiquées dernièrement par l’exécutif : la hausse des tarifs de stationnement et celle des transports en commun.

« Ils ont un sens du timing exceptionnel ! Alors que tout le monde parle d’un mars rouge par rapport à l’inflation, on a la seule municipalité de France qui annonce deux augmentations la même semaine », assénant l’élue socialiste Pernelle Richardot en dénonçant des « décisions iniques, qui desservent tout le monde, sont déconnectées de l’usage de la ville et constituent un non-sens écologique. »

Les mots sont différents mais le message est le même de l’autre côté de l’échiquier politique. Jean-Philippe Vetter (Les Républicains) parle d’un « coup de massue pour les habitants » quand Nicolas Matt et Pierre Jakubowicz (Horizons) accuse Jeanne Barseghian de mener « une politique de super-taxation et (de) récupère (r) par tous les moyens le pouvoir d’achat rendu aux Strasbourgeois par d’autres. »


Injustice sociale et absence de concertation : voici les points forts de la nouvelle politique de stationnement et de...

Posted by Nicolas Matt on Friday, March 10, 2023

L’accès à ce contenu a été bloqué afin de respecter votre choix de consentement

En cliquant sur« J’accepte », vous acceptez le dépôt de cookies par des services externes et aurez ainsi accès aux contenus de nos partenaires.

Plus d’informations sur la pagePolitique de gestion des cookies


Dans leurs viseurs donc, d’abord cette « révolution » du stationnement comme elle a été présentée. Avec une « zone rouge » largement étendue, un quartier (Neudorf) qui passe de gratuit à payant et des tarifs en hausse à peu près partout et pour tout le monde. « Le tarif résidentiel solidaire ne bougera pas et certains basculeront même dedans car il est indexé sur le revenu des ménages », corrige auprès de 20 Minutes Syamak Agha Babaei. Le premier adjoint de la capitale alsacienne insiste : « L’objectif recherché n’est pas financier. Le but, c’est de libérer de l’espace urbain pour d’autres usages et que le tarif soit le plus équitable possible. »

Soit un abonnement mensuel en voirie à 15 euros pour les personnes aux revenus les plus modestes et jusqu’à 40 euros pour les plus aisés, contre 15 euros maximum jusque-là. Montant évalué de ces nouvelles recettes ? « Au maximum, trois millions d’euros supplémentaires par an mais ce ne sont que des prévisions », répond l’élu en charge notamment des questions budgétaires.

Le billet de tram va passer de 1,70 à 1,90 euro

« Il n’y a aucun tarif social ! A Lille par exemple, il est de 10, 15 ou 20 euros selon ses moyens. Ici, la plupart des ménages vont passer à 30 ou 40 euros par mois », rétorque Pernelle Richardot en attaquant encore une fois : « Quand on demande aux gens de payer plus, il faut que les services publics soient meilleurs. Mais elle est où l’amélioration ? Certainement pas dans les transports en commun non plus où les retards se multiplient. »

C’est là l’autre grand sujet de discorde qui sera évoqué, lui, lors du conseil de l’agglomération. La majorité de Pia Imbs souhaite augmenter les billets de tram et de bus, de 1,70 euro à 1,90 euro pour un aller simple. Autre exemple, les abonnements annuels pour les 26-64 ans passeront de 518 à 560 euros, soit une hausse de 8 %. « La majorité des abonnés seront préservés par cette augmentation qui n’était plus arrivée depuis 2015 et qui n’a donc pas suivi l’inflation », défend encore Syamak Agha Babaei.

« Ils sont dans merde budgétaire »

« Nous faisons porter l’effort le plus important sur les titres occasionnels, comme dans l’ensemble des métropoles européennes », détaille-t-il. « Le but, c’est de rééquilibrer la part des usagers dans le financement du coût global des transports en commun. Elle a baissé ces dernières années et représente aujourd’hui moins de 30 % du total. » Le reste étant apporté par la collectivité et les entreprises de plus de onze salariés, via le versement mobilité. Le premier adjoint ne le cache pas, il faut aussi trouver de l’argent afin de compenser une des mesures phares du mandat de la majorité écologiste : l’abonnement gratuit pour les moins de 18 ans. Une mesure chiffrée « à 8 millions d’euros par an ».

« La vérité, c’est qu’ils sont dans merde budgétaire et qu’ils ont notamment dépensé 2,3 millions d’euros en projets éphémères. Cela n’aurait-il pas pu aller ailleurs ? », reprend, toujours aussi offensive, Pernelle Richardot. « A Strasbourg, on demande aux habitants de payer plus d’impôts, plus de frais de stationnement et plus de frais de transport parce que depuis trois ans, l’exécutif a dépensé bien plus d’argent public qu’il n’en avait les moyens », ajoute dans la même veine Jean-Philippe Vetter. Ils pourront l’exprimer de vive voix la semaine prochaine. Attention, débats enflammés en vue !