FINANCESUBS aurait fait une offre au rabais pour racheter Credit Suisse

Crise bancaire : UBS aurait fait une proposition de rachat de Credit Suisse pour moins d’un milliard d’euros

FINANCESLes autorités suisses poussent la plus grosse banque du pays à racheter son concurrent en difficulté d’ici à la réouverture des marchés lundi matin
Les logos du Crédit Suisse et d'UBS à Zurich.
Les logos du Crédit Suisse et d'UBS à Zurich. - Michael Buholzer / SIPA
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Une journée décisive pour éviter une débâcle. La plus grande banque de Suisse UBS, poussée par les autorités, doit absolument finaliser ce dimanche le rachat de sa rivale Credit Suisse pour prévenir une vague de panique contagieuse sur les marchés lundi. Et d’après le Financial Times, elle aurait formulé une première offre.

Selon le quotidien britannique, UBS serait prêt à payer seulement 1 milliard de dollars (930 millions d’euros). Une offre rejetée par Credit Suisse avec le soutien de son principal actionnaire la Banque nationale saoudienne, selon Bloomberg. La transaction se ferait uniquement en actions, explique le Financial Times à un prix de 25 centimes par action, action qui valait encore 1,86 franc à la clôture de vendredi pour une valorisation totale d’un peu moins de 9 milliards.

Pression des partenaires sociaux

La transaction est examinée à Berne par le gouvernement fédéral depuis le début de matinée, déjà réuni d’urgence jeudi et samedi. L’accord sera scellé dans la journée au cours d’une réunion extraordinaire du gouvernement et des dirigeants des deux géants bancaires à Berne, a affirmé samedi le tabloïd Blick, généralement bien informé. Un rapprochement des deux plus grandes banques du pays, dont l’une suscite la méfiance grandissante des investisseurs est une affaire complexe qui normalement pourrait prendre des mois. UBS aura eu quelques jours.

Mais les autorités suisses n’ont pas d’autres choix que de pousser UBS à surmonter ses réticences, en raison de l’énorme pression exercée par les grands partenaires économiques et financiers de la Suisse qui craignent pour leur propre place financière, affirme Blick. Du fait de la rapidité avec laquelle les négociations sont menées, les partenaires sociaux s’inquiètent. Un syndicat a exigé de participer aux négociations, rappelant que Credit Suisse emploie 17.000 personnes en Suisse.

Bruno Le Maire, le ministre français des Finances a fait passer clairement le message dans Le Parisien : « Nous attendons maintenant une solution définitive et structurelle aux problèmes de cette banque ». Le Trésor américain avait aussi indiqué qu’il suivait l’affaire de près. Le marché suisse ouvre à 8 heures lundi et une solution devra être trouvée d’ici là pour la banque perçue comme un maillon faible du secteur.

Une demande de garanties

Selon l’agence Bloomberg, UBS exige que les pouvoirs publics prennent en charge des frais légaux et des pertes potentielles qui peuvent se chiffrer en milliards de francs suisses. Les discussions butent sur la banque d’investissement, indique l’agence financière, un des scénarios à l’étude étant une reprise uniquement de la gestion d’actifs et de fortune avec une cession de la banque d’investissement.



Les discussions portent aussi sur le sort à réserver à la branche helvétique de Credit Suisse, un des pans profitables du groupe qui a perdu 7,3 milliards de francs suisses l’année dernière et table encore sur des pertes « substantielles » en 2023. Cette branche rassemble la banque de détail et les crédits aux PME. Une des pistes envisagées par les analystes est celle d’une introduction en Bourse, qui éviterait aussi des licenciements massifs en Suisse en raison des doublons avec les activités d’UBS.

La mauvaise gestion du Crédit suisse pointée

Mercredi, la défiance des investisseurs et partenaires a poussé la Banque centrale helvétique à prêter 50 milliards de francs suisses pour redonner de l’oxygène à Credit Suisse et rassurer les marchés. Le répit n’a pourtant été que de courte durée.

Credit Suisse vient de connaître deux années marquées par plusieurs scandales qui ont révélé, de l’aveu même de la direction, « des faiblesses substantielles » dans son « contrôle interne ». En revanche, UBS, qui a passé plusieurs années à se redresser après le choc de la crise financière de 2008 et un sauvetage massif de l’Etat, commence à récolter les fruits de ses efforts, et selon plusieurs médias la banque n’avait aucune intention avant le week-end de se lancer dans l’aventure Credit Suisse.

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