Strasbourg éteint la lumière entre une heure et 5 heures du matin

Lutte contre le réchauffement climatique et économies d’énergie vont de pair. Ce mercredi, la maire écologiste de Strasbourg Jeanne Barseghian a annoncé qu’une grande partie de l’éclairage public allait être éteinte la nuit. Plus précisément d’une à 5 heures du matin. L’identification des bons boîtiers électriques, la pose d’horloges, le recâblage, étant des opérations « techniques complexes », comme l’a expliqué son adjoint Pierre Ozenne, ces extinctions se feront progressivement, par secteurs. Début de l’opération, une date symbolique, ce 25 mars : jour, enfin disons nuit, de la Earth Hour, moment où des villes à travers le monde éteindront les lumières de leurs monuments pendant soixante minutes afin de symboliser leurs engagements pour la planète.

Progressivement, la quasi-intégralité des quartiers, mis à part la Grande Ile ou bien encore une partie de la Krutenau et le quartier autour de la gare, verra leur éclairage public s’éteindre. Ne sont bien sûr pas concernés tous les axes structurants et de distribution de Strasbourg, ainsi que les principaux axes cyclables. A terme, la ville étendra ces extinctions avec une précision de haute couture, « adaptée à chaque secteur, chaque situation, chaque particularité ». Au total, début 2024, la moitié des 28.000 luminaires que compte Strasbourg seront éteints la nuit.

Déjà plus de 730.000 euros d’épargnés

Un renforcement de sobriété énergétique qui s’inscrit dans la continuité de mesures prises à l’automne dernier. Contrainte par la hausse vertigineuse des coûts de l’énergie et motivée par la nécessité de lutter contre le réchauffement climatique, la ville avait déjà réduit drastiquement sa consommation énergétique (extinction des luminaires dans les parcs et jardins municipaux ainsi que des monuments de la ville entre minuit et 6h30). La période de Noël avait été aussi l’occasion de faire des économies : réduction du nombre d’illuminations sur les axes déjà très éclairés, amplitude horaire réduite d’une heure tous les jours, période d’illumination s’arrêtant une semaine plus tôt, obligation pour les exposants d’éclairer leur chalet en LED, etc.

A cela s’ajoute le renforcement d’autres mesures prises depuis plusieurs années, comme le remplacement des luminaires par des lampadaires équipés de LED. Plus de 900 par an ont ainsi été remplacés en 2021 et en 2022 ce qui représente 34 % des luminaires de la capitale alsacienne aujourd’hui. Le bilan ? Une baisse de la consommation énergétique sur les quatre derniers mois de l’année 2022 qui « est allée au-delà des 10 % espérés, souligne la maire, avec une baisse 15 % sur les quatre derniers mois, soit plus de 730.000 euros d’épargnés ».

L’objectif de 2023 : une baisse de la consommation énergétique de 10 % supplémentaires afin d’avoir une chance d’atteindre, à travers le plan climat, une baisse totale de 30 % de sa consommation énergétique en 2030, indique la ville. Les lumières de Strasbourg vont donc progressivement s’éteindre dans les jours à venir dès une heure du matin, dans les secteurs où il est possible d’éteindre des rues secondaires rapidement, sans toucher aux axes structurants situés à proximité.

Une extinction mise en place selon un plan bien défini et dont l’avancement sera communiqué tous les mois sur le site de la ville. Les premiers quartiers concernés sont ceux de Koenigshoffen, de la Montagne Verte, de l’Elsau. Puis ceux de Cronenbourg et Hautepierre à partir de mai, la Robertsau à partir de juin, le Neudorf et le Port-du-Rhin dès juillet, la Meinau et le Neuhof en août, l’Orangerie, le conseil des XV, l’Esplanade et une partie de la Krutenau à partir de septembre. Viendra alors le temps des premiers ajustements lors des deux derniers mois de l’année avec une fin de calendrier prévue en mars 2024.