FOOTBALLMbappé apaise Griezmann, Maignan régale mais ressuscite les démons de Doha

France - Pays-Bas : Mbappé apaise Griezmann, Maignan régale mais ressuscite les démons de Doha

FOOTBALLLes Bleus se sont imposés 4-0 contre les Pays-Bas au terme d’une soirée parfaite pour le tandem Mbappé-Griezmann et Mike Maignan, qui a stoppé un penalty de Depay. On aurait bien aimé le voir contre l’Argentine
Les deux patrons de l'équipe de France
Les deux patrons de l'équipe de France - Christophe Ena/AP/SIPA / SIPA
William Pereira

William Pereira

Au Stade de France,

Rien ne valait la fête monumentale des Argentins dans un stade qui porte fièrement son nom, ne serait-ce que parce que la troisième étoile leur appartient, mais celle du Stade de France n’était vraiment pas si mal. L’entrée des joueurs sur la pelouse a fait péter les décibels dans une enceinte à l’acoustique pourtant médiocre, signe d’un enthousiasme collectif à l’heure de se jeter à l’assaut de l’Europe. Il ne manquait que la parade de DD en train de s’ambiancer sur du Vegedream, Coupe du monde à la main.

En signe de gratitude envers son public, l’équipe de France, désormais menée par Kylian Mbappé, capitaine tout feu, tout flamme, a pris le parti de dégommer les Pays-Bas en dix minutes. Avec option désamorçage de polémique sur l’ouverture du score. Antoine Griezmann a vite fait d’oublier la déprime liée au capitanat avec la collaboration de son bourreau, parfaitement inspiré. « La déception a duré deux minutes, a commenté Deschamps en conférence de presse. Antoine avec Kylian, il n’y a pas le moindre souci. »

Mbappé capitaine ? « Le même que d’habitude »

Il n’empêche. Choisir la passe pour Grizou plutôt que la frappe trop ambitieuse était un acte aussi juste sportivement que politiquement. Un bon leader doit savoir apaiser, et dans ce domaine, le Kyks a quelques leçons à donner au pouvoir en place. Sa ligne politique, résumée en une phrase au micro de TF1 après la rencontre, va dans le sens de la sobriété. « J’essaie de faire mon travail, essayer d’être décisif, d’entraîner les autres avec moi. » En d’autres termes, Eduardo Camavinga dira en zone mixte que « Kylian n’a pas changé, c’est le même que d’habitude ».


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Tout au plus a-t-il sa petite tribune dans le vestiaire pour compléter le discours du coach avant le match. La consigne du soir était de rentrer vite et fort dans la rencontre pour assommer l’adversaire, force est de constater que le capitaine a été entendu. « A la mi-temps, complète Camavinga, il a dit de continuer, et dit que s’il fallait en mettre six, on en mettrait six. »

Avance rapide » Upamecano marque à la 8e (2-0), Mbappé aux 31e et 88e (3-0 et 4-0), youpi, on est super heureux

Parmi les grands gagnants de la soirée, il faut forcément citer Mike Maignan, aka Magic Mike. Non pas que sa première en tant que gardien n°1 des Bleus ait été éprouvante, bien au contraire, à part une grosse intervention sur un coup franc de Depay, il s’est un peu fait chier. Mais en concédant un penalty dans les derniers instants du match, Dayot Upamecano a offert à son gardien un moment de gloire que ce dernier n’a pas manqué de saisir, bien aidé par la frappe scandaleuse de Memphis Depay. Cependant, la France a trop souffert contre la Suisse en 2021 et l’Argentine en 2022 pour refuser de célébrer un penalty dans la démesure, comme l’ont très bien fait vendredi les coéquipiers du héros de dernière minute.

Et si Maignan… contre l’Argentine…

En stoppant ce tir au but, Mike Maignan a plongé le Stade de France dans une ébullition proportionnelle au traumatisme de Doha. On avoue avoir eu un sourire amer à ce moment de la soirée. Fallait-il sourire devant la perspective de voir un gardien tricolore en arrêter deux ou trois qui comptent à l’avenir, ou bien pleurer de ne l’avoir pas vu en finale de Coupe du monde ? Quelque part, on aurait presque préféré voir Memphis marquer. 4-1, c’est un peu moins propre, mais toujours confortable. Surtout, ça évite de se replonger le 18 décembre 2022, à se triturer les méninges pour deviner ce qu’il aurait bien pu se passer si DD avait pu compter sur Maignan pour les tirs au but. Ah, et ironie du contexte : on apprenait quelques heures plus tôt la future interdiction des distractions sur penaltys par l’IFAB (International Football Association Board). Le couteau a tellement été remué dans la plaie qu’il a fini par s’y perdre.

Aux fantômes du passé préférons les joies à venir. Aurélien Tchouameni a raison de dire que « la soirée a été parfaite ». 4-0 contre les Pays-Bas, 6e nation mondiale, même terrassée par un virus, on prend. « Aujourd’hui, on fait passer un message mais je crois qu’on a d’autres messages à faire passer, avec un match important lundi. » Contre l’Irlande. L’occasion pour les Bleus de venger une autre équipe de France. On n’en a pas encore tout à fait fini avec les mauvais souvenirs.