RugbyLibérées, délivrées… Promis, les Bleues vont enfin nous régaler

Rugby féminin : Libérées, délivrées… Promis, les Bleues vont nous régaler pendant ce Tournoi des VI Nations

RugbyLes Françaises commencent la compétition ce dimanche à Parme, face à l’Italie
Pauline Bourdon, la demi de mêlée du XV de France, après la victoire lors du match pour la troisième place de la Coupe du monde contre le Canada, le 12 novembre 2022 à Auckland, en Nouvelle-Zélande.
Pauline Bourdon, la demi de mêlée du XV de France, après la victoire lors du match pour la troisième place de la Coupe du monde contre le Canada, le 12 novembre 2022 à Auckland, en Nouvelle-Zélande. - Michael Bradley / AFP / AFP
Nicolas Stival

Nicolas Stival

L'essentiel

  • Le XV de France dispute ce dimanche en Italie son premier match de ce Tournoi des VI Nations. La rencontre a lieu à Parme à 16 heures, et sera diffusée sur France 2.
  • Les Bleues ont traversé une période très orageuse, marquée par le changement d’entraîneurs à l’issue de la Coupe du monde en Nouvelle-Zélande.
  • Elles veulent s’affranchir d’un jeu trop restrictif lors d’une compétition qui devrait tourner à un duel à distance avec l’Angleterre, jusqu’au choc lors de la dernière journée, le 29 avril à Twickenham.

Pas besoin de rater complètement une Coupe du monde pour faire sa révolution. Prenez le XV de France féminin. Honnêtes 3es du Mondial néo-zélandais à l’automne (même si elles visaient le titre), les Bleues attaquent le Tournoi des VI Nations, ce dimanche en Italie, avec un nouvel encadrement. Le sélectionneur Thomas Darracq et la manager Annick Hayraud ont quitté le navire en décembre, et les adjoints d’hier, Gaëlle Mignot et David Ortiz, sont devenus les patrons d’aujourd’hui.

« C’est un renouveau, apprécie la nouvelle capitaine Audrey Forlani, qui revient en force après avoir été privée de Coupe du monde. Les entraînements se passent plutôt bien, avec une bonne ambiance sur et en dehors du terrain. On joue libérées, c’est ça qui va faire sûrement notre force. »


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Car malgré les résultats corrects, et une défaite in extremis face aux Blacks Ferns, futures championnes, en demi-finales (24-25), l’épopée chez les Kiwis s’est déroulée dans une atmosphère plus proche de Petits meurtres entre amis que de Camping Paradis : des mois avant le début, déjà, les relations entre Darracq et de nombreuses cadres étaient tendues, le technicien se voyant reprocher d’imposer un jeu trop stéréotypé et de brider le talent des joueuses.

Une équipe de départ remaniée à plus de 50 %

Le bronze en poche, c’est un coup de gueule poussé dans L’Equipe par l’ouvreuse Jessy Trémoulière (élue meilleure joueuse du monde pour la décennie 2010-2020), frustrée d’avoir joué les utilités en Nouvelle-Zélande, qui a remis une pièce dans le nourrain. La FFR a dû éteindre le feu en indiquant qu’un qu’« un travail de débriefing et d’analyse » était en cours. « Ce changement de staff, c’est ce qu’on attendait, parce que ça ne s’était pas très bien passé avec Thomas et on ne pouvait pas continuer comme cela, on avait vraiment besoin d’un renouvellement », a reconnu sans forcer l’ancienne capitaine Gaëlle Hermet, cette semaine dans L’Equipe.

La 3e ligne toulousaine démarrera sur le banc dimanche. Huit joueuses non titulaires lors de la demie contre la Nouvelle-Zélande commenceront le match, dont l’ouvreuse Carla Arbez (Stade Bordelais) et les ailières montpelliéraines Caroline Boujard et Cyrielle Banet, écartées avant le Mondial comme Forlani. Entre les arrêts (Sansus, N’Diaye, Mayans, Ferer…), les blessures (Romane Ménager, Fall…) et les joueuses laissées à disposition du rugby à VII (Drouin et Grisez), le groupe a subi un profond lifting.


Audrey Forlani, la nouvelle capitaine du XV de France.
Audrey Forlani, la nouvelle capitaine du XV de France. - Andy Buchanan / AFP

Les entraîneurs ne cessent d’ailleurs d’évoquer « le nouveau cycle » qui se met en place avec en point de mire l’objectif de remporter la Coupe du monde 2025, chez les Anglaises, rivales de toujours. Toute ressemblance avec « la flèche du temps » chère à Fabien Galthié n’est pas du tout fortuite.

« C’est un nouveau groupe, avec la volonté d’intégrer de nouvelles personnes, de remettre tout le monde en concurrence », a asséné Gaëlle Mignot ce vendredi en conférence de presse. « On souhaite que la défense soit importante, comme la conquête et que les filles prennent des initiatives, pour commencer à bâtir là-dessus. » Tout ce que demandent les joueuses depuis des mois donc, alors que le jeu tricolore a plus souvent déclenché des bâillements que des cris d’enthousiasme.

En attendant le « crunch »

« L’équipe de France féminine veut mettre de la vitesse et bien que sûr que vous allez prendre plaisir à regarder tous nos matchs sur le VI Nations », assure Audrey Forlani, nommée capitaine pour cette compétition, avec une clause de revoyure ensuite. « Je fais un peu plus de discours car c’est mon rôle mais je ne vais pas changer, souligne la 2e ligne (31 ans, 57 sélections), qui assume déjà ce rôle en club. Si Gaëlle et David m’ont choisie, c’est pour mon exemplarité sur le terrain, ma résilience et mon humilité. »

« C’est un choix pesé, mesuré, argumenté, réfléchi, confirme David Ortiz. Par ses valeurs, son état d’esprit, son passé, son expérience, elle incarne le profil de capitaine que l’on souhaitait. »

Forcément, qui dit Tournoi des VI Nations féminin dit « crunch » décisif, tant Anglaises (qui restent sur quatre Grands Chelems de rang) et Françaises dominent la concurrence. Enfin, surtout les Red Roses, victorieuses de leurs 11 derniers face-à-face avec les Bleues, et qui avaient enchaîné 30 succès avant de trébucher sur la dernière marche, en finale de la Coupe du monde.



« On va construire nos fondations et se consacrer au match de l’Italie », freine Forlani, qui aime, comme ses entraîneurs, piocher dans le vocabulaire du BTP pour évoquer le début de cette nouvelle ère. Ceci dit, le vieux cliché du « on prend les matchs les uns après les autres » peut s’entendre : si les Tricolores ont concassé les Transalpines en quart de finale du Mondial (39-3), elles avaient auparavant trébuché début septembre lors d’un match de préparation joué à Biella, dans le Piémont (26-19).

« On a deux déplacements très importants pour nous jauger [Italie et Irlande], décortique la taulière blagnacaise. Puis on recevra deux fois [Ecosse et pays de Galles] avant de nous déplacer en Angleterre où déjà plus de 40.000 billets ont été vendus. » Si tout va bien, le Grands Chelems sera en jeu le 29 avril à Twickenham, où le dernier passage d’un XV de France (victoire 53-10) a laissé de très mauvais souvenirs aux autochtones.