RégulationLes députés s’attaquent à la « jungle » du marché des créateurs de contenus

Influenceurs : Les députés s’attaquent à la « jungle » du marché des créateurs de contenus

RégulationL’examen du texte doit commencer incessamment sous peu
Largement adopté en commission, il prévoit une définition légale de l'activité des 150.000 influenceurs français. (Image d'illustration)
Largement adopté en commission, il prévoit une définition légale de l'activité des 150.000 influenceurs français. (Image d'illustration) - Bebeto Matthews/AP/SIPA / SIPA
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

C’est un défi de taille : imposer un cadre à la « jungle » des influenceurs, jusqu’ici autorégulée. Pour tenter de régulariser l’activité des influenceurs, en pleine expansion, les députés examinent cette semaine une proposition de loi transpartisane à cet effet. « C’est un texte qui va responsabiliser et protéger » les influenceurs, fait valoir le député proche de Renaissance Stéphane Vojetta. L’examen du texte doit débuter mardi ou mercredi.

Largement adopté en commission, il prévoit notamment une définition légale de l’activité des 150.000 influenceurs français. Ainsi, selon la commission, ces derniers mobilisent « leur notoriété » pour faire la promotion « de biens, de services ou d’une cause quelconque » contre un bénéfice économique ou un avantage en nature.

Trop de zones d’ombre

Le secteur est dans l’œil du cyclone. Devenus pour certains des stars avec des millions d’abonnés, les influenceurs diffusent des contenus sur les réseaux sociaux qui peuvent grandement orienter les comportements. Ces derniers mois, la pression est montée pour réguler cette activité souvent décriée : partenariats rémunérés non explicites, concurrence déloyale, exil fiscal ou accusations d’arnaques.

La Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) a publié une étude accablante sur leurs pratiques. Le rappeur Booba a aussi servi de caisse de résonance en s’en prenant à la papesse des influenceurs Magali Berdah, celle-ci le qualifiant de « harceleur ». Meta (Facebook, Instagram) a également supprimé une série de comptes aux millions d’abonnés, dont ceux du couple Blata, visé par une action collective pour une vaste arnaque présumée.

Signe que l’initiative est scrutée, 150 influenceurs ont appelé dans le JDD les députés à « ne pas casser (leur) modèle » à cause de la « dérive d’une minorité ». Certains signataires de premier plan, comme Squeezie, plus gros youtubeur français (17,9 millions d’abonnés), Seb la Frite ou encore Terracid ont depuis retiré leur soutien à cette tribune et ont assuré « soutenir » la proposition de loi.


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Des placements de produits bientôt interdits

Le texte interdirait la promotion d’actes de chirurgie esthétique et entérinerait le fait que les influenceurs sont soumis aux règles de la loi Evin sur la promotion des boissons alcoolisées. Faut-il interdire la promotion de médicaments ou de paris et jeux de hasard ? Des députés Renaissance ont retoqué la piste en commission mais les socialistes comptent revenir à la charge en séance publique. Certains placements financiers à risque sont aussi dans le viseur.



Lorsque des images de promotion, pour des cosmétiques par exemple, sont retouchées via un filtre pour les rendre plus attrayantes, il devra en être fait mention et les promotions de produits trop salés ou sucrés devront être accompagnées d’une information sanitaire.

En cas de manquement, les influenceurs encourront jusqu’à deux ans d’emprisonnement et 30.000 euros d’amende, voire une interdiction d’exercer.

Le métier d' « agent d’influenceur » sera lui aussi défini et encadré, avec une obligation de contrat mentionnant la « soumission au droit français » même s’ils exercent de l’étranger en direction de l’Hexagone. Un influenceur exerçant de l’extérieur de l’UE, à Dubaï par exemple, devra également désigner un représentant légal dans un pays membre et souscrire une assurance pour couvrir d’éventuels dommages.