Les marins-pompiers poursuivaient leur contre la montre, 48 heures après l'effondrement d'un immeuble dans le centre de Marseille, avec l'espoir de retrouver des survivants, après la découverte de six corps dans les gravats.

« Les opérations d'identifications se poursuivent », a précisé dans un communiqué le parquet. Et pour la première fois depuis le drame, les experts judiciaires « ont pu débuter leur travail pour identifier les causes de l'explosion » encore inconnues.

Le parquet de Marseille indique par ailleurs que « les experts ont pu débuter leur travail pour identifier les causes de l’explosion » et que « les opérations d’identifications (des corps) se poursuivent. » Une communication sur les avancées de l’enquête sera faite mardi à 11 heures.

«Le corps d’une cinquième victime a été découvert », a annoncé une porte-parole des marins-pompiers alors que les recherches se poursuivent dans des conditions périlleuses pour retrouver d’éventuels survivants.

Selon nos confrères de BFMTV, une cagnotte a été lancée dans un café situé juste en dehors du périmètre de sécurité, où les secours « viennent boire un café, vont aux toilettes, chargent leur téléphone », raconte Hadrien, le gérant.

La somme collectée permet aux pompiers de consommer sans débourser d'argent.

« La situation est toujours la même que lors du dernier point à 14 heures. On poursuit les actions de recherches, on a toujours espoir », a également déclaré le commandant Pascal lors de son pointe de situation peu avant 18 heures. Selon lui, des locataires ont pu rejoindre 61 logements pour récupérer leurs affaires personnelles.

«L’identification des corps est en cours par l’unité police d’identification de victimes de catastrophes UPIVC », a précisé le parquet de Marseille dans un communiqué

«Les deux bâtiments contigus sont toujours menaçants », vient d'affirmer le commandant Pascal, chef des opérations de secours. Si des vérifications se poursuivent autour du 17 rue de Tivoli, le commandant a fait savoir qu'il exposait « un minimum » ses hommes.

Lundi matin, durant la « rotation » du lieutenant de vaisseau Schaller, deux morts supplémentaires ont été extraits : « Des corps en bon état, à chaque fois. » Sur les quatre corps retrouvés, « deux étaient ensemble, deux séparés », souligne le marin-pompier : « On peut supposer qu’il y avait au moins un couple. » Mais impossible de dire s’il s’agirait de ce couple de trentenaires mentionné par la procureure.

Chaque découverte de corps est un choc. « Ce serait vraiment inhumain de dire que c’est banal. Nous essayons de nous raccrocher à nos processus et nos gestes techniques, pour garder notre sang-froid. Mais ce n’est jamais anodin. C’est pour ça que nous sommes suivis par un service de psychologie, sur le terrain ». Ainsi, à la découverte de chaque corps, dans la nuit et dans la matinée, « chaque unité a eu un débriefing à chaud, immédiatement, avec un médecin. Puis il y aura un débriefing à froid, par le service local de psychologie appliquée », détaille Adrien Schaller.

Le travail des marins-pompiers continue, « minutieux, méticuleux, très ciblé » : « Plus d’une centaine de marins-pompiers sont mobilisés, 24 heures sur 24 », sur ce chantier, dont une trentaine de spécialistes en sauvetage-déblaiement, détaille le lieutenant de vaisseau Schaller, 29 ans

Contre l’incendie, qui couve encore sous les décombres, le travail est difficile : « C’est un foyer enfoui profondément, difficile à atteindre avec les lances. Et il ne faut pas trop arroser, pour éviter de créer une espèce de boue ». Pour évacuer les gravats, les marins-pompiers procèdent d’abord « à un déblaiement au moyen d’une pelle mécanique, avec une pince », explique Adrien Schaller : « Et quand on tombe sur des poches qui nous font plus penser à des pièces de vie, comme des chambres, avec une présence importante de vêtements, de matelas, on passe au travail à la main, ou à la pelle manuelle ».

A chaque espace de vie repéré, les équipes cynotechniques entrent également en action. « Il y a eu quelques marquages de la part des chiens, mais rien de très franc, tempère le pompier : En fait ils réagissent surtout aux effluves des personnes vivantes ».

«Nous avons bien sûr espoir de trouver des poches de survie, c’est une course contre le temps » : arrivé à 1 heure du matin lundi sur les décombres de l’immeuble effondré, rue de Tivoli, au cœur de Marseille, le marin-pompier Adrien Schaller veut rester optimiste. « C’est ça qui nous anime », explique ce spécialiste en sauvetage-déblaiement au sein du bataillon des marins-pompiers de Marseille (BMPM) alors que quatre corps sans vie ont déjà été retrouvés dans les gravats.

La plateforme d'entraide locale de Marseille née en réponse au drame du 5 novembre 2018, à Noailles, a relancé sa plateforme d'aides :

«Le feu n’est maintenant plus un problème », ont fait savoir les marins-pompiers engagés dans les opérations de sauvetage. Au micro de BFMTV, ils ont également assuré que l’incendie n’était plus que « résiduel »

Les Pompiers13 sont toujours « engagés auprès de leurs frères d’armes du bataillon de marins-pompiers de Marseille », ont-ils fait savoir à 20 Minutes cet après-midi. Une quinzaine de Pompiers 13 est mobilisée, depuis les premières heures de l’intervention, rue de Tivoli à Marseille.

Des équipes spécialisées et des moyens très spécifiques du SDIS13 sont engagés sur cette opération :

- une unité de sauvetage, d’appui et de recherche (USAR13)

- une cellule de sauvetage-déblaiement

- une cellule de manœuvres de force

- une équipe chien de recherche

- un véhicule de reconnaissance robotisé.

En lien étroit avec les autorités préfectorales et la chaîne de commandement du bataillon de marins-pompiers de Marseille, « le service départemental d’incendie et de secours des Bouches-du-Rhône poursuivra des actions de secours tant que nécessaire ».

«La déflagration a été ressentie partout dans la ville et encore plus ici dans le quartier du Camas, où l’impact a été considérable », a précisé lundi Yannick Ohanessian, adjoint au maire à la Sécurité : « ça a été d’une violence inouïe, et à ce titre cela a fait bouger potentiellement les bâtiments adjacents, donc il faut être vigilants ».

Du bruit, aux gyrophares en passant par l'arrivée des secours, la visite de Gérald Darmanin ou la fatigue de Benoït Payan... retour en images sur le drame marseillais