DémocratieColère après la décision des Sages, un commissariat incendié à Rennes

Réforme des retraites : Colère après la décision du Conseil constitutionnel, un commissariat de Rennes incendié

DémocratieDes manifestations se sont mises en place un peu partout en France suite à la décision des Sages
Des manifestants après que la Cour constitutionnelle française a approuvé les éléments clefs de la réforme controversée des retraites, à Paris le 14 avril 2023.
Des manifestants après que la Cour constitutionnelle française a approuvé les éléments clefs de la réforme controversée des retraites, à Paris le 14 avril 2023. - JULIEN DE ROSA / AFP / AFP
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Huées, mines déconfites, consternation, colère… L’indignation a accueilli ce vendredi la décision du Conseil constitutionnel, qui a validé l’essentiel de l’impopulaire réforme des retraites, lors de rassemblements dans toute la France. A Rennes, un commissariat a notamment été incendié par les manifestants.

D’après nos informations, le poste de police, situé rue de Penhoët, était vide au moment des faits. Le feu a été rapidement éteint après l’intervention d’un canon à eau de la police, mais il a tout de même causé des dégâts : « Ça a bien cramé, l’intérieur est ravagé », nous a confié un policier.

« Les dégradations et attaques ce soir à Rennes, contre un commissariat et le Couvent des Jacobins, par des casseurs déterminés à en découdre sont inacceptables », a dit le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin sur Twitter.


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« C’est une déclaration de guerre »

A Rennes, plusieurs centaines de personnes s’étaient par ailleurs rassemblées en centre-ville. « C’est une déclaration de guerre », a réagi Fabrice Le Restif, secrétaire de l’Union départementale FO d’Ille-et-Vilaine. « On nous a craché à la gueule, on ne va pas se laisser faire », a-t-il ajouté. Même colère à Caen, où quelque 600 personnes se sont rassemblées devant la préfecture.

« On continue la mobilisation avec encore plus de détermination et on appelle la jeunesse, les retraités, les travailleurs à durcir le mouvement dans les prochains jours et à généraliser la grève dès le 1er mai », a déclaré à l’AFP Allan Bertu, responsable départemental CGT. A Marseille, environ 200 personnes se sont rassemblées devant la préfecture, dont beaucoup arboraient des drapeaux syndicaux. « Là je pense que tout le monde est un peu révolté, désabusé, dégoûté parce que là on s’assoit sur la démocratie en fait », a réagi Marion, 35 ans.

« Le décès de la Ve République »

A Paris, la décision du Conseil constitutionnel, tombée peu avant 18 heures, a été accueillie par les huées des manifestants. Quelque 4.000 personnes étaient rassemblées place de l’Hôtel de Ville en début de soirée à l’appel de plusieurs syndicats, dont la CGT et FO, selon une source policière. Plusieurs centaines de jeunes s’y étaient rendus plus tôt, après avoir manifesté dans l’après-midi au départ de la gare Saint-Lazare.

« Cette décision fera date. Je constate qu’on va à terme vers le décès de la Ve République », lance Jean-Marie, enseignant de 50 ans. Il dit osciller « entre détermination et consternation ».

« Ce soir, ça va péter »

« C’est scandaleux. Où est la démocratie ? », lance Béa, bibliothécaire de 61 ans. Non loin, un quadragénaire se dit « trop abattu » pour réagir à chaud. Ici et là, des manifestants arborent des mines déconfites. « La mobilisation importante ici montre la détermination à aller jusqu’au retrait. Certains disent que la mobilisation faiblit, moi je crois qu’elle se radicalise », a estimé Raji Aletcheredji, 24 ans, syndiqué Solidaires.

Plusieurs centaines de personnes sont ensuite parties en cortèges sauvages émaillés d’incidents dans les rues du centre de Paris. A Lille, quelques centaines de manifestants avec à leur tête des jeunes antifas, se sont rassemblés près de la préfecture, sous haute surveillance policière, peu après l’annonce de la décision du conseil constitutionnel. « C’est validé, ce soir ça va péter », a réagi un jeune protestataire, sans vouloir décliner son nom. Les manifestants ont ensuite défilé dans le centre-ville aux cris de « police partout, justice nulle part », et « la retraite a 60 ans, on s’est battu pour la gagner, on se battra pour la garder ».

« Nous aussi, on va passer en force »

A Strasbourg, un rassemblement statique autorisé a réuni 600 à 700 personnes dans le centre-ville. La décision du Conseil constitutionnel a d’abord été accueillie dans un silence manifestement résigné, avant des prises de parole durant lesquelles les participants ont scandé à plusieurs reprises « et nous aussi, on va passer en force ». A Toulouse où 2.300 personnes s’étaient rassemblées dans l’après-midi pour une manifestation, selon la préfecture, quelques centaines de personnes se sont réunies place du Capitole vers 18 heures.

« Ça ne me démobilise pas du tout, je suis alarmée face à un gouvernement têtu et sourd à ce qui se passe dans le pays. Les gens sont encore mobilisés, c’est fort », a réagi Sylvie Le Coq, enseignante de 56 ans. A Dijon, bravant la pluie glaciale, et cantonnées sur une place du centre-ville par un important dispositif policier, quelque 200 personnes ont entonné des chants. A Lyon, 300 à 400 personnes, selon la préfecture, étaient en mouvement dans le centre-ville en début de soirée, éparpillées par petits groupes dans les petites rues mais repoussées par des tirs de lacrymogène. A Grenoble, quelque 200 personnes étaient en manifestation sauvage dans les rues en début de soirée, la police les repoussant à plusieurs reprises.