Français« Fainéant » ou « feignant », qu’est-ce qui différencie ces deux mots ?

Orthographe : « Fainéant » ou « feignant », quelles différences entre ces deux mots ?

FrançaisUn fainéant est-il la même chose qu’un feignant ? Les deux mots existent-ils ? Et si oui, comment expliquer ces différences d’orthographe ? La réponse ici
Flash, le paresseux de «Zootopie».
Flash, le paresseux de «Zootopie». - Walt Disney Studio / Walt Disney Studio
20 Minutes avec agences

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L'essentiel

  • Il est correct d’employer « feignant » aussi bien que « fainéant ».
  • Les deux mots désignent un individu paresseux.
  • Ils ont le même sens, mais pas la même origine.

Si les Rois fainéants furent baptisés ainsi, c’est pour l’absence de réformes qui marqua leurs règnes. Plus d’un millénaire plus tard, c’est justement au nom d’une réforme qu’un Président a remis l’adjectif au goût du jour en 2017 : il ne cédera « rien aux fainéants »… ou était-ce « aux feignants » ? Il aurait pu dire l’un comme l’autre, puisque ces quasi-homophones sont synonymes.

Une définition claire et nette

« Feignant » et « fainéant » désignent le même genre d’individu : un paresseux. Le premier est, à l’origine, le participe présent du verbe « feindre » et s’entend, donc, comme quelqu’un qui fait semblant de travailler. Le second est la contraction de « faire » et de « néant » : il s’agit de quelqu’un qui ne fait rien.

Qu’il simule ou qu’il assume, le résultat est le même : le feignant/fainéant est accusé de se la couler douce et de profiter du labeur d’autrui. Les deux adjectifs se déclinent aussi en noms : pour désigner la paresse, on parle de fainéantise ou (au moins à l’oral) de « feignantise ».

Obscure étymologie d’un malentendu

Tels l’œuf et la poule, « feignant » et « fainéant » troublent les esprits. Lequel a précédé l’autre ? On peut tout lire sur le Web, mais le Larousse et le Dictionnaire de l’Académie française, sources fiables s’il en est, s’accordent : « feignant » est apparu le premier.

Par déformation populaire, il s’est plus tard mué en « fainéant », d’aucuns croyant entendre « fait néant » au lieu de « feignant ». Au XIXe siècle, l’ironie du sort a retourné la situation : les érudits ont intégré « fainéant » au langage soutenu, reléguant le terme originel à un usage vulgaire. Libre à vous, en tout cas, d’employer l’un comme l’autre.

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