récap'Où en est l’enquête sur la mort de la fillette de 5 ans, dans les Vosges ?

Vosges : Profil du suspect, réactions… Le point sur la découverte du corps d’une fillette dans un sac-poubelle

récap'Une fillette de 5 ans, portée disparue mardi dans l’après-midi, a été retrouvée morte dans un appartement de la petite commune de Rambervillers, dans les Vosges
Une fillette de 5 ans a été retrouvée morte mardi dans un sac dans un appartement de Rambervillers. Ce mercredi 26 avril 2023, la ville vosgienne de 5.000 habitants lui a rendu hommage.
Une fillette de 5 ans a été retrouvée morte mardi dans un sac dans un appartement de Rambervillers. Ce mercredi 26 avril 2023, la ville vosgienne de 5.000 habitants lui a rendu hommage. - Jean-Christophe Verhaegen / AFP
Gilles Varela

G.V.

L'essentiel

  • La fillette de cinq ans a été retrouvée morte mardi après-midi, dans la petite ville de Rambervillers, dans les Vosges. Le corps de l’enfant, déshabillé, a été découvert dans un sac-poubelle, à l’intérieur d’un appartement appartenant à un bailleur social.
  • Un adolescent qui, selon des riverains, avait déjà été hospitalisé en psychiatrie, a été arrêté. Selon une source proche de l’enquête, il a été interpellé dans l’appartement et placé en garde à vue.
  • 20 Minutes revient sur ce drame alors qu’une enquête pour meurtre a été ouverte ce mercredi par le parquet d’Epinal.

Une fillette de cinq ans, signalée disparue en début d’après-midi par ses parents, a finalement été retrouvée morte dans un appartement situé à une centaine de mètres à peine de son domicile, quelques heures après sa disparition. Un jeune homme de 15 ou 16 ans a été placé en garde à vue. 20 Minutes revient sur ce drame qui s’est déroulé dans la petite commune de Rambervillers, dans les Vosges, alors qu’une enquête pour meurtre a été ouverte par le parquet d’Epinal, selon Vosges Matin.

Que s’est-il passé mardi à Rambervillers ?

Une fillette de cinq ans a été retrouvée morte dans un sac dans un appartement de Rambervillers, petite ville de 5.000 habitants. Les parents, une famille roumaine résidant sur place, avaient signalé en début d’après-midi la disparition de leur fille. « Les agents de la police municipale sont intervenus dans un premier temps, ce sont eux qui ont découvert le corps, et puis les secours sont venus, ils ont essayé de faire des massages cardiaques, mais il n’y avait rien à faire, il était trop tard malheureusement », a déclaré le maire de la commune, Jean-Pierre Michel.

Le corps de la fillette était dénudé, selon le quotidien Le Républicain Lorrain, et placé dans un sac-poubelle de cet appartement situé rue du Parmoulin, une rue tranquille dans le quartier ancien de la ville, à une centaine de mètres de son domicile.



Comment la fillette a-t-elle été retrouvée ?

Selon Jean-Pierre Michel, les parents, une famille roumaine résidant sur place, ont, dans un premier temps, demandé à des riverains s’ils n’avaient pas vu leur fille en la décrivant physiquement et en donnant des précisions sur sa tenue vestimentaire. C’est alors qu’un jeune homme aurait dit avoir vu une fille qui pourrait correspondre à la description et a indiqué une direction totalement opposée de l’endroit où la fillette a été retrouvée. « Sans doute pour brouiller les pistes », a avancé le maire.

Ce mercredi, la mère de la fillette a confirmé qu’elle avait alerté les forces de l’ordre mardi en début d’après-midi après avoir constaté la disparition de son enfant, qui jouait devant la maison.

Selon une source proche de l’enquête, le jeune homme a été interpellé dans l’appartement où a été retrouvé le corps de la fillette avant d’être placé en garde à vue sur-le-champ. C’est lui qui aurait contacté les forces de l’ordre pour leur signaler qu’il avait découvert un corps, au sein de l’appartement que louait sa mère, rapporte L’Est Républicain. Une source proche de l’enquête a précisé ce mardi que l’adolescent est soupçonné d’avoir déplacé le cadavre.

Que sait-on du jeune homme placé en garde à vue ?

Selon le maire, l’adolescent était « connu de la police municipale et certainement de la gendarmerie, pour des faits apparentés à des atteintes sexuelles ». Le jeune homme « aurait attiré des jeunes enfants pour avoir des gestes sexuels déplacés ». Dans un communiqué ce mercredi après-midi, le procureur d’Epinal, Frédéric Nahon a indiqué à l’AFP que le suspect avait été déjà mis en examen pour viol sur mineur pour des faits remontant à l’an dernier. Dans le cadre de cette procédure, le jeune homme avait été placé en centre éducatif fermé jusqu’en février 2023, date à laquelle « il était revenu au domicile familial » à Rambervillers, selon le parquet. Il faisait l’objet d’un suivi par la protection judiciaire de la jeunesse (PJJ).

Selon Vosges Matin, l’adolescent avait fait l’objet de plusieurs signalements ces derniers jours pour avoir proposé à plusieurs fillettes de l’accompagner dans son appartement pour leur donner un chat. Le jeune homme « était réapparu sur le territoire de Rambervillers il y a quelques semaines, ce qui inquiétait un petit peu la police municipale, qui était attentive », a encore déclaré Jean-Pierre Michel, sans pouvoir dire si l’adolescent est ou non originaire de la petite ville. Le jeune homme souffrirait, selon Le Républicain Lorrain, de troubles psychiatriques et était sorti « il y a quelques semaines » d’une institution spécialisée.

Selon plusieurs riverains, l'adolescent avait effectué des séjours dans les hôpitaux psychiatriques de Rouffach (Haut-Rhin) et de Mirecourt (Vosges). Ce mercredi matin, l’adolescent, dissimulé sous une couverture, a été brièvement ramené par les gendarmes dans l’appartement. Ils en sont repartis au bout de quelques minutes, les forces de l’ordre ne faisant aucun commentaire.

Que dit le voisinage du jeune suspect ?

Du bien… Et du mal. « Hier à 13 heures, il était derrière la maison, il m’a demandé si j’avais besoin d’un coup de main, il était toujours volontaire », a témoigné auprès de l’AFP Sefa Sackan, 44 ans, voisin du suspect. « Je ne l’ai jamais vu avoir un comportement bizarre auprès de mes enfants ». Mais d’autres riverains ont au contraire décrit un jeune homme provocateur, voire menaçant. L’un d’eux a ainsi rapporté une « altercation » qui s’était produite l’an dernier. « Il avait dit à ma petite-fille de 11 ans "je vais te violer" », raconte Mario, un brocanteur âgé de 55 ans, qui refuse de donner son nom de famille. « On le voyait tout le temps traîner partout et insulter tout le monde. Il importunait tous les enfants », a-t-il complété. Ce mercredi, de nombreux habitants se disent « choqués » du drame qui s’est joué dans la commune. « Je n’ai pas dormi de la nuit, ça m’a traumatisée, a expliqué une voisine, Florence Idoux, 53 ans. Je pense aux parents de la petite fille, les pauvres. Ça me fait de la peine. »

Les parents se sont-ils exprimés ?

« Je suis détruite », a déclaré mercredi matin la mère de la fillette de 5 ans. « C’est trop douloureux, ça ne passe pas », a déclaré cette femme aux cheveux noirs, parlant en larmes à des journalistes devant sa maison. « Ils disent qu’il y a deux semaines de ça, il était enfermé dans un hôpital psychiatrique. Pour quelle raison ils l’ont laissé sortir ? », s’est insurgée la mère de la victime en parlant du jeune homme placé en garde à vue.


La mère de la fillette retrouvée morte mardi 25 avril 2023 dans un sac dans un appartement de Rambervillers (Vosges) s'exprime au lendemain de la découverte du corps de son enfant de 5 ans.
La mère de la fillette retrouvée morte mardi 25 avril 2023 dans un sac dans un appartement de Rambervillers (Vosges) s'exprime au lendemain de la découverte du corps de son enfant de 5 ans. - Jean-Christophe Verhaegen

« Ma fille est sortie pour jouer. Elle est allée d’abord au parc, précise ce mercredi la maman. Il n’y avait personne, elle est revenue ici, a pris la balle. Elle jouait ici, dehors, et moi j’étais à l’intérieur », décrit la mère. « J’étais avec (mon autre) petite fille. Après une vingtaine de minutes, une demi-heure, je lui dis "va voir elle est où ta sœur". Elle a dit : "elle est plus là" ».

Une détresse à laquelle s’ajoute l’incompréhension. « Je veux que la justice soit faite et qu’on ne laisse plus les malades dehors, parce qu’ils ne détruisent pas une seule vie, ils détruisent la vie de toute la famille, a ajouté la mère de famille. Ils m’ont détruit ma vie à moi, tous mes souvenirs avec ma fille, tous mes projets, ils m’ont tout enlevé. Ils ont enlevé ma petite princesse. »

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