Cocorico ! Voilà une onomatopée bien française, à la fois allusion au chant du gallinacé et à l’expression du chauvinisme tricolore. Le coq est depuis 2000 ans lié au destin des Français, et de leurs ancêtres gaulois, et cet attachement a commencé sur un simple jeu de mots, en latin. En effet, le terme gallus désigne tout aussi bien le coq qu’un habitant de la Gaule.

S’il n’est pas véritablement un symbole gaulois, le coq était tout de même apprécié par les tribus celtes pour sa combativité, sa hardiesse et son orgueil. Lors d’un épisode fameux de la guerre des Gaules, Vercingétorix aurait même envoyé un coq aux armées romaines qui assiégeaient Gergovie pour les narguer, bravade à laquelle César répondra en recevant le chef des Arvernes à un dîner, où il l’invitera à manger son coq, cuisiné au vin…

Un symbole monarchique et républicain

Devenu un symbole chrétien pendant le Moyen Âge, où on le voit perché en haut du clocher des églises attendant le retour du jour et de la lumière divine, le coq se trouve attaché aux rois de France à partir de la Renaissance. Les Valois, suivis par les Bourbons, commencent à faire représenter l’animal à leurs côtés sur des gravures ou des pièces de monnaie, sur des peintures ou des documents officiels. Louis XIV lui donne une place importante dans l’ordre architectural et décoratif qu’il fait mettre au point, et le coq rejoint alors l’emblème de la royauté, la fleur de lys, sur des motifs encore aujourd’hui présents au Louvre et à Versailles.

Très populaire, l’oiseau prend même la place du lys royal après la Révolution, apparaissant coiffé d’un bonnet phrygien sur certains écus, avant d’être mis de côté par Napoléon, pour qui « le coq n’a point de force » et ne peut représenter son empire. Mais il revient au goût du jour dès la Révolution de 1830, et restera l’un des principaux symboles du pays, traversant les régimes et se trouvant à la fois sur l’une des entrées de l’Élysée (la fameuse grille du coq) ou au sommet de nombreux monuments aux morts.

Le coq, un sportif bleu-blanc-rouge

Mais c’est surtout dans le sport que le coq gaulois est associé aux couleurs du pays. Le Comité français fédéral, l’ancêtre de la Fédération française de football, l’appose sur le maillot des bleus dès 1909, d’où il ne partira jamais. L’initiative sera répliquée par d’autres fédérations, et tous les sportifs français portent son effigie lors des compétitions internationales, habillés pendant des décennies par leur équipementier officiel, le fameux Coq sportif.

Après une si longue relation, il n’est pas étonnant qu’un coq soit devenu la mascotte de la Coupe du monde de football de 1998. Qui d’autre que Footix pouvait aussi bien représenter l’esprit français ?

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