DiscriminationLes séropositifs vont enfin pouvoir intégrer l’armée

Les personnes séropositives vont pouvoir intégrer l’armée, selon Lecornu

DiscriminationGendarme ou sapeur-pompier : ces professions ne seront désormais plus interdites aux personnes séropositives comme l’a annoncé le ministre des armées.
Illustration d'un soldat de l'armée française membre de la force Sentinelle en patrouille.
Illustration d'un soldat de l'armée française membre de la force Sentinelle en patrouille. - C. Simon/AFP / AFP
A.L. et C.F. avec AFP

A.L. et C.F. avec AFP

C’est une nouvelle que les associations attendaient de longue date. Les personnes séropositives vont désormais pouvoir intégrer l’armée, a annoncé lundi sur France 2 le ministre des Armées Sébastien Lecornu, qui a pris un arrêté en ce sens. « Avoir le VIH ne sera plus un critère de discrimination par principe », a-t-il souligné.

L’arrêté, sur proposition du ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, « sera publié dans les jours qui viendront » et s’appliquera à la « gendarmerie, les sapeurs-pompiers de Paris et de Marseille, et l’ensemble des forces armées », a indiqué Sébastien Lecornu à l’émission « Les Quatre vérités ». Jusqu’à présent, les critères médicaux d’aptitude à l’intégration ne permettaient pas aux personnes séropositives d’accéder à ces professions.

Disposition déjà levée pour les policiers

« Cette discrimination à l’accès aux professions militaires était inacceptable et injustifiable, on salue la décision du ministre des armées d’y mettre fin », a réagi auprès de 20 Minutes Joël Deumier, coprésident de SOS homophobie. « Il y a une prise de conscience du côté des ministères, on est très heureux et cela nous renforce dans cette démarche qui tend à faire avancer droits des personnes LGBT+ en saisissant les tribunaux », estime de son côté maître Etienne Deshoulières, avocat à l’initiative avec d’autres associations d’une saisine du Conseil d’Etat pour mettre fin à cette discrimination. « Il n’y a vraiment que ce procès devant le conseil d’Etat qui a permis de faire bouger les choses », ajoute Maître Deshoulières.

En 2020, cet avocat et l'association Flag ! avaient saisi la justice, demandant dans une tribune avec quatre autres responsables d’associations LGBT+ « d’abroger la réglementation ». Fin novembre 2022, cette discrimination à l’embauche visant les personnes vivant avec le VIH, le virus responsable du sida, avait déjà été levée pour les policiers. Le gouvernement avait abrogé par décret l’application du Sigycop, un dispositif d’évaluation de l’aptitude physique utilisé dans plusieurs métiers de la fonction publique. Appliquée strictement, cette évaluation classait comme inaptes les personnes séropositives.


Jusqu’à présent, le ministère des Armées, dont le service de santé régit le recrutement des gendarmes et des pompiers militaires, s’était toujours refusé à modifier le Sigycop.

Les dernières études scientifiques ont démontré que les personnes séropositives bénéficiant de traitements antirétroviraux ont une charge virale indétectable et ne transmettent pas le VIH. « Aujourd’hui les personnes vivant avec le VIH sont des personnes en bonne santé », estime Maître Deshoulières.