FrançaisTravail, étymologie et signification du mot

Définition : « Travail », étymologie et signification du mot

FrançaisQuelle est la véritable origine du mot « travail » ? Quelles significations peut-on donner à ce terme ? On défriche tout cela pour vous
Illustration de travailleurs
Illustration de travailleurs - Jose Conejo Saenz  / Pixabay
Frédéric Henry pour 20 Minutes

Frédéric Henry pour 20 Minutes

L'essentiel

  • Le mot travail a plusieurs sens.
  • Il ne se rapporte pas uniquement à l’emploi.
  • Son étymologie fait l’objet de polémiques.

Le concept de travail est au cœur de nos vies et, à bien des égards, de notre projet de société. Pourtant, sa signification est plurielle, souvent trouble et parfois injustement réduite à la notion d’emploi. Quant à son étymologie, elle fait l’objet de vifs débats entre linguistes et… militants politiques. Décryptage.

Un mot qui recouvre plusieurs réalités

Demandez à n’importe qui s’il a travaillé aujourd’hui, il vous répondra oui ou non selon qu’il a exercé… une activité rémunérée. Dans l’imaginaire collectif, travailler, c’est donc accomplir une tâche contre de l’argent (ou, durant l’enfance, étudier pour, plus tard… accomplir une tâche contre de l’argent).

Pourtant, si l’on se réfère au Dictionnaire de l’Académie française, le travail est synonyme de « labeur, application à une tâche, effort soutenu pour faire quelque chose ». Ainsi, les sociologues parlent de plus en plus de « travail non-rémunéré » : ménage, cuisine, courses, parentalité, bénévolat associatif, militantisme, contributions à Wikipédia…

Toutes ces tâches, que l’on commet soit par obligation, soit par souci de participer à la collectivité, réclament des efforts. Sans parler des inégalités entre hommes et femmes, ces dernières consacrant 50 % de temps en plus aux tâches ménagères. Les politiques devraient-ils alors cesser d’évoquer la « valeur travail » pour parler de « valeur emploi » ? Peut-être bien. C’est d’ailleurs en partie au nom de ce travail non rémunéré que certains en appellent au revenu universel.

Êtes-vous passé à la télétorture ?

Vous l’avez forcément entendu çà ou là : « travail » proviendrait du latin « tripalium », qui désigne un instrument de torture composé de trois pieux. Proposée par le linguiste Alain Rey, cette explication a fait couler beaucoup d’encre : le travail est une torture, donc une source de souffrance, donc à bannir. Cela pose évidemment plusieurs questions. Déjà, que nous dit réellement l’étymologie d’un mot sur la nature de ce qu’il désigne aujourd’hui ? Et, de nouveau, parle-t-on de travail ou d’emploi ?

Toujours est-il que cette explication est très vite contestée par Marie-France Delport, une autre linguiste. Pour elle, le mot découle du latin « trans », qui exprime l’idée d’un « voyage qui comporte des obstacles ». Le travail serait, donc, le parcours qui va d’une intention vers une réalisation, avec son lot de difficultés. Ces deux théories sont évidemment le sujet d’affrontements linguistiques, mais aussi politiques. Notons rapidement que plusieurs autres explications ont été proposées, qui impliquent toutes la notion d’effort. Les experts se mettront-ils un jour d’accord ? Peut-être, mais tirer tout cela au clair demandera… beaucoup de travail.