expérimentationLes services publics vont tester ChatGPT pour répondre aux usagers

Les services publics vont tester ChatGPT pour répondre aux usagers

expérimentation« L’IA va forcément transformer les interactions entre les usagers et les administrations », selon le ministère de la Transformation publique
Intelligence artificielle (illustration).
Intelligence artificielle (illustration). - Pixabay / geralt / Pixabay
20 Minutes avec agences

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Alors que certaines collectivités ont décidé de bannir ChatGPT chez leurs salariés, le ministère de la Transformation publique choisit lui de miser sur l’intelligence artificielle. Répondre plus rapidement et efficacement aux usagers des services publics grâce à l’IA : c’est donc l’objectif du gouvernement qui va lancer à la rentrée de septembre une expérimentation de six mois, a-t-il indiqué jeudi à l’AFP, confirmant une information de BFM Business.

« L’IA va forcément transformer les interactions entre les usagers et les administrations », affirme l’entourage du ministre de la Transformation publique Stanislas Guerini. « L’administration ne doit pas subir, elle doit s’approprier » l’IA et la « transformer pour qu’elle corresponde aux attentes des agents et des usagers », ajoute-t-on de même source.

Des erreurs au départ

D’où cette expérimentation, qui permettra d’entraîner trois modèles d’IA générative (ChatGPT, LLaMA et le français Bloom) à répondre aux questions des usagers, avant une hypothétique généralisation à l’ensemble de l’administration en 2024. « Les modèles de génération de contenu feront forcément des erreurs, il va falloir qu’on les entraîne petit à petit, qu’on les perfectionne, pour avoir une réponse la plus précise possible », explique le ministère.

Chaque réponse sera soumise au contrôle d’un agent de l’administration avant d’être communiquée à l’usager. Pour mener cette expérimentation, le gouvernement espère trouver 200 agents volontaires. L’IA est « une aide » pour les fonctionnaires, « pas un substitut » qui permettrait de tailler dans les effectifs, insiste le gouvernement.

En partenariat avec la Cnil

« L’idée n’est pas de bousculer les mœurs », cherche encore à rassurer le ministère de la Transformation publique, soulignant que l’IA est déjà utilisée à Pôle emploi ou dans l’administration fiscale, pour d’autres applications que la relation aux usagers.

Vu la confidentialité de certaines données échangées par les citoyens avec l’administration, l’expérimentation doit enfin permettre de « lever » les problèmes que pose l’IA « en termes de réglementation et de protection des données personnelles ». Elle sera donc menée en partenariat avec la Cnil, gendarme français de la protection des données, et le coordinateur national pour l’IA Guillaume Avrin.



Un système qui ne fait pas l’unanimité

D’une grande complexité technique, les systèmes d’intelligence artificielle, capables de rédiger en quelques secondes des dissertations, des poèmes ou des traductions, fascinent autant qu’ils inquiètent. Des personnalités scientifiques ont ainsi réclamé un moratoire sur le développement des systèmes les plus puissants, en attendant qu’ils soient mieux encadrés par la loi.