Pourquoi les adresses Telegram ont été bloquées par erreur ce week-end

Pendant plusieurs heures, ce samedi, les liens menant vers la messagerie Telegram ont été bloqués. Les internautes étaient renvoyés vers le site du ministère de l’Intérieur et étaient accusés d’avoir « tenté » de se « connecter à un site comportant des images de pornographie enfantine », rapporte Le Monde.

Si le fonctionnement du reste de l’application Telegram n’a pas été affecté par cette « erreur humaine » selon la police, la situation a interrogé de nombreux internautes et élus. En effet, le gouvernement avait présenté mercredi un projet de loi prévoyant d’étendre ce système de blocage pour lutter contre « l’insécurité numérique ».

Une volonté de bloquer des sites pédopornographiques

Les URL en « t.me », concernées par le blocage, permettent normalement de renvoyer vers un compte, une chaîne ou un contenu spécifique à l’intérieur d’une chaîne au sein de Telegram. La police, selon les informations du Monde, avait transmis aux fournisseurs d’accès Internet (FAI) français, une demande de blocage concernant ces URL, sauf que celle-ci a été appliquée à l’intégralité des adresses « t.me » et non pas uniquement à celles renvoyant vers un contenu pédopornographique.

La police a confirmé avoir tenté, par cette demande, de bloquer des sites pédopornographiques. Elle avait, dans un premier temps, ordonné à l’hébergeur de retirer les contenus en question. Sauf que celui-ci ne l’avait fait que partiellement, amenant la police a demandé le blocage. Mais une « erreur individuelle a conduit à une demande de blocage plus large que nécessaire », selon un porte-parole de la police nationale.

Les internautes concernés pistés ?

Les FAI ont ensuite été recontactés pour lever le blocage erroné. Mais selon des témoignages relevés par BFMTV, des internautes auraient dénoncé également une « tentative de pistage » de la part du gouvernement. Ils ont remarqué que le code informatique de la page sur laquelle étaient renvoyés les utilisateurs de Telegram avait la capacité d’enregistrer la connexion de l’internaute.

Une situation « pas acceptable » pour le député Renaissance Eric Bothorel. Dans un tweet, samedi, il a demandé « dans un souci de transparence bienvenue et nécessaire » d’avoir « le détail des raisons qui ont conduit au blocage de t.me ce matin. Et au passage aussi, un éclaircissement sur le Flag de la page du MI (ministère de l’Intérieur) », estimant qu’il s’agissait de « conditions nécessaires à la confiance ».