procèsLa cour d’appel de Paris déplore les critiques de Nicolas Sarkozy

Affaire des écoutes : La cour d’appel regrette les propos de Sarkozy, qui « discréditent » la justice

procèsL'ancien président a été condamné mercredi en appel à trois ans de prison, dont un an ferme
Nicolas Sarkozy au tribunal, le 17 mai 2023.
Nicolas Sarkozy au tribunal, le 17 mai 2023. - Bertrand Guay / AFP
20 Minutes avec AFP

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Une accusation contre l’accusé qui lui-même accuse. Le premier président de la cour d’appel de Paris, Jacques Boulard, regrette ce vendredi, via communiqué, « la mise en cause personnelle » par Nicolas Sarkozy de la présidente de cour qui l’a condamné en appel dans l’affaire dite « des écoutes ».

Nicolas Sarkozy a été condamné mercredi en appel à trois ans d’emprisonnement, dont un an ferme, à purger sous bracelet électronique, pour corruption et trafic d’influence, une première pour un ancien président.

Or, dans Le Figaro jeudi, l’ex-chef de l’Etat, qui s’est pourvu en cassation, a clamé à nouveau son « innocence » et affirmé que « certains magistrats sont dans un combat politique ». « La présidente de la chambre qui m’a condamné s’en est prise à moi nominativement en 2009 dans un article du Monde. N’aurait-elle pas dû se déporter, plutôt que de juger un homme qu’elle avait publiquement mis en cause de manière aussi véhémente ? », disait-il notamment dans cet entretien à propos de Sophie Clément.



« Discréditer une décision de justice »

Selon Jacques Boulard, cette interview de l’ancien locataire de l’Elysée revient à « discréditer une décision de justice rendue collégialement, après des débats contradictoires ».

Et d’ajouter : « Comme l’a récemment rappelé le Conseil supérieur de la magistrature, dans un Etat de droit démocratique, la critique d’une décision de justice ne doit en aucun cas s’exprimer par la mise en cause personnelle du magistrat auteur de la décision ».