Récap'Le point sur la journée du G7 au Japon

G7 : Arrivée de Zelensky, Chine… Que faut-il retenir de la journée au Japon ?

Récap'En présence de Volodymyr Zelensky, le G7 a adressé un long message commun à la Chine
Les leaders du G7 rassemblés à Hiroshima.
Les leaders du G7 rassemblés à Hiroshima. - Jacques Witt/SIPA / SIPA
Xavier Regnier

X.R. avec AFP

Près de 78 ans après avoir été rasée par la première bombe nucléaire américaine, la ville d’Hiroshima au Japon accueille le G7. Après les premières discussions et un hommage aux victimes de la bombe hier, les dirigeants du G7 ont entamé ce samedi le gros des discussions, et Volodymyr Zelensky est arrivé en milieu d’après-midi. 20 Minutes vous résume la journée diplomatique.

Zelensky invité d’honneur

Le président ukrainien, après une tournée en Europe et une participation à la Ligue arabe, a atterri à Hiroshima vers 15h30 heure locale, à bord d’un avion de la République française, prêté pour l’occasion. Dès son arrivée, il a tweeté que ce G7 devait permettre de se « rapprocher » de la paix, alors que les Etats-Unis ont donné leur feu vert pour des livraisons de F-16.



Volodymyr Zelensky doit s’entretenir dimanche avec plusieurs leaders du G7, à commencer par un « impatient » Joe Biden. Mais aussi avec des puissances émergentes non alignées, comme le Brésil et surtout l’Inde, qui entretient des liens militaires étroits avec la Russie et a refusé de condamner son invasion de l’Ukraine.

La Chine, le gros dossier

L’autre dominante de cette journée du G7 était la relation du groupe d’Etats avec la Chine. Il a d’abord fallu accorder les violons, entre des pays comme les Etats-Unis porteurs d’une position plus ferme, sur fond de tensions croissantes avec la Chine, et d’autres, côté européen, qui insistent pour éviter tout climat de « confrontation » avec le géant asiatique. Le communiqué final se situe à la croisée de ces deux tendances. « Nous sommes prêts à bâtir des relations constructives et stables avec la Chine », y affirment les chefs d’Etats.

« Il est nécessaire de coopérer avec la Chine, étant donné son rôle dans la communauté internationale et la taille de son économie, sur les défis mondiaux ainsi que dans les domaines d’intérêt commun », a estimé le G7, appelant au dialogue « y compris au sein de forums internationaux, sur des sujets comme la crise climatique et de la biodiversité ». Toujours dans le sens de la paix, le G7 souhaite voir la Chine « faire pression sur la Russie pour qu’elle cesse son agression militaire et retire immédiatement, totalement et sans conditions ses troupes d’Ukraine ».

Mais les pays du G7 ont aussi réaffirmé leur « opposition » à toute « militarisation » chinoise en Asie-Pacifique, assurant qu’il n’existe « pas de fondement légal » pour « les revendications maritimes expansives » du pays en mer de Chine du Sud. Sur Taïwan, ils ont réitéré leur appel à « une résolution pacifique » des différends avec Pékin, qui considère cette île comme l’une de ses provinces sans avoir encore réussi à la réunifier avec le reste de son territoire depuis la fin de la guerre civile chinoise en 1949.

Tunisie, IA, sujets mineurs mais pas oubliés

Derrière ce discours commun, chaque pays arrive aussi au G7 avec son propre agenda. La Première ministre italienne Giorgia Meloni a ainsi appelé le Fonds monétaire international à adopter une approche « pragmatique » pour débloquer des financements à la Tunisie sans conditions préalables. « La Tunisie se trouve dans une situation très difficile, une fragilité politique évidente et face à un risque de défaut de paiement imminent », a-t-elle dit lors d’une session avec les autres dirigeants des sept principales démocraties industrialisées. Dirigeante nationaliste du pays d’Europe le plus proche de la Tunisie par la mer, Giorgia Meloni craint qu’un effondrement de l’économie tunisienne ne fasse exploser les départs de migrants.



Les dirigeants du G7 ont également annoncé la constitution d’un futur « groupe de travail » sur l’intelligence artificielle, pour mener des discussions sur une « utilisation responsable » de ces outils et sur les risques qu’ils présentent, dont la « désinformation ». « Nous chargeons les ministres concernés d’établir le processus d’Hiroshima sur l’IA, par l’intermédiaire d’un groupe de travail bâti en coopération avec des organisations internationales, en vue de discussions sur l’IA générative d’ici la fin de l’année », selon le communiqué du G7.