STARSScorsese, De Niro et DiCaprio à l'assaut du bien et du mal à Cannes

Festival de Cannes 2023 : Scorsese, De Niro et DiCaprio à l'assaut du bien et du mal dans « Killers of the Flower Moon »

STARSRobert De Niro et Leonardo DiCaprio entouraient Martin Scorsese pour parler du film « Killers of The Flower Moon », projeté samedi hors compétition à Cannes
Robert de Niro, Martin Scorsese, Lily Gladstone et Leonardo DiCaprio lors du photocall du film « Killers of the Flower Moon », le 21 mai, à Cannes.
Robert de Niro, Martin Scorsese, Lily Gladstone et Leonardo DiCaprio lors du photocall du film « Killers of the Flower Moon », le 21 mai, à Cannes. - LOIC VENANCE / AFP / AFP
Stéphane Leblanc

Stéphane Leblanc

L'essentiel

  • Killers of the Flower Moon, adapté d’un livre du journaliste David Grann, a été présenté hors compétition, samedi soir, au Festival de Cannes.
  • Il traite de la succession de meurtres subie par le peuple Osage dans l’Oklahoma des années 1920, sur fond d’intrigue pour récupérer leurs terres riches en pétrole.
  • « Il n’y a pas de meilleur moyen qu’un tel film pour dire au monde ce qui s’est passé. Pour cela, nous avions besoin d’alliés comme Martin, Robert ou Leo », a tranché l’actrice Lily Gladstone, qui joue Molly, l’héroïne du film, lors de la conférence de presse qui s’est tenue ce dimanche.

En conférence de presse, Robert De Niro n’a quasiment rien dit, Leonardo DiCaprio à peine plus. Autour de Martin Scorsese, tout le monde préférait laisser s’exprimer les deux représentants du peuple amérindien Osage, l’actrice Lily Gladstone, qui joue Molly, l’héroïne du film, et le chef Standing Bear (Ours debout), qui a servi de conseiller à la réalisation de Killers of the Flower Moon, présenté hors compétition samedi soir à Cannes. « Il n’y a pas de meilleur moyen qu’un tel film pour dire au monde ce qui s’est passé, raconte la jeune comédienne d’origine amérindienne. Pour cela, nous avions besoin d’alliés comme Martin, Robert ou Leo. » De son côté, le chef indien a remercié Martin Scorsese de s’être « donné la peine de parler osage sur le tournage ».

Le film traite de la succession de meurtres subie par le peuple Osage, dans l’Oklahoma des années 1920, sur fond d’intrigue pour récupérer leurs terres, riches en pétrole. « Nous aurions pu raconter cette histoire du point de vue du FBI, dont c’était les débuts, mais nous avons préféré privilégier le point de vue de Molly, en respectant au mieux les valeurs d’amour et de bienveillance pour la nature et pour la terre du peuple Osage. La question n’est pas de savoir qui est coupable, mais plutôt qui n’est pas coupable dans cette histoire… »

« Souligner ce qu’il y a d’humain, même dans les personnages les plus cruels »

Une histoire vraie, terrible, honteuse, adaptée d’un livre du journaliste David Grann, La Note américaine, paru en 2018. Fasciné par ce pan méconnu de l’histoire des États-Unis, Leonardo DiCaprio en a aussitôt acheté les droits, avant de proposer à Martin Scorsese de réaliser le film. « Martin Scorsese réussit à souligner ce qu’il y a d’humain, même dans les personnages les plus cruels, faisant référence à l’oncle de son personnage, interprété par De Niro. C’est un film, quoi que le public va en penser, qui est fidèle à ce qui s’est passé. » En entendant son nom associé à un personnage dont il serait « bien incapable de justifier les actes », Robert De Niro est sorti de sa torpeur. « C’est comme avec Trump. Il y a des gens qui pensent qu’il peut faire un bon boulot. Imaginez à quel point c’est fou », a laché cet opposant notoire à l’ancien président américain.

C’est aussi un film qui trouve sa cohérence dans la filmographie de Martin Scorsese. Si le cinéaste n’avait jamais tourné de western, on retrouve ici quelques-uns de ses thèmes de prédilection, comme le crime organisé, la famille ou la frontière entre le bien et le mal. Le film marque surtout par son implacable mécanique de film noir.


tout savoir sur le festival de cannes 2023

Huit minutes d’une triomphale standing ovation ont suivi les trois heures et vingt-six minutes de film, qui ne sont pas venues à bout de la patience des festivaliers qui, au contraire, en réclamaient « encore » de la part du réalisateur, palmé d’or à Cannes en 1976 pour Taxi Driver. Killers of the Flower Moon sortira le 18 octobre dans les salles, avant d’être diffusé sur la plateforme Apple TV+, le géant de la tech étant le seul à avoir accepté de prendre le risque de financer cette fresque qui aura coûté plus de 200 millions de dollars.