TRAVAILReçu par Borne, le Medef « prêt à discuter de l’emploi des seniors »

Dialogue social : Reçu par Elisabeth Borne, le Medef s’est dit « prêt à discuter de l’emploi des seniors »

TRAVAILLa Première ministre a reçu lundi le Medef et la CPME. Ce mardi, cela sera au tour de l’Union des entreprises de proximité de venir à Matignon
La Première ministre Elisabeth Borne face au président du Medef Geoffroy Roux de Bézieux, à Matignon le 22 mai 2023.
La Première ministre Elisabeth Borne face au président du Medef Geoffroy Roux de Bézieux, à Matignon le 22 mai 2023. - Emmanuel DUNAND / AFP
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Avant ce mardi l’Union des entreprises de proximité (U2P), Elisabeth Borne a reçu lundi à Matignon des organisations patronales, le Medef et la CPME, qui lui ont fait part des sujets post-réforme des retraites sur lesquels ils étaient disposés à négocier.

Pour le Medef, Geoffroy Roux de Bézieux s’est dit « prêt à discuter de l’emploi des seniors » et des dispositions censurées par le Conseil constitutionnel, mais pas d’une éventuelle révision des ordonnances travail ou des retraites. Le président du Medef, qui s’apprête à passer la main, a évoqué la possibilité de discuter de « la retraite progressive », des salaires élevés des cadres seniors « qui freinent leur embauche » ou de la dégressivité des allocations-chômage.

Le patronat dit avoir « fait le job » sur les salaires

Sur les salaires, il a redit que « les entreprises privées ont fait le job » avec un salaire moyen par tête en hausse de 5,8 % selon l’Urssaf, contrairement à l’Etat-employeur chez lequel la hausse est « autour de 2 % ». Mais il s’est dit prêt à parler du problème de la faible progression des salaires nets entre un et deux Smic, alors que selon certaines études, « entre 60 % et 70 % des augmentations de salaire ne se retrouvent pas en net », en raison notamment de la disparition de la prime d’activité.

En revanche, Geoffroy Roux de Bézieux a expliqué qu’il ne « savait pas ce que voulait dire » conditionner les aides publiques aux entreprises à la hausse des salaires, comme réclamé par les syndicats. Il a également affirmé qu’il n’était « pas prêt à négocier » une révision des ordonnances travail, qui sont pour lui des « lignes rouges ».

Le président du Medef a en outre demandé à la Première ministre que l’accord conclu entre le patronat et quatre syndicats sur le partage de la valeur, qui va être transposé dans un projet de loi présenté mercredi en Conseil des ministres, fasse « jurisprudence » et que « s’il y a un accord sur l’emploi des seniors, il soit repris entièrement ». Enfin, Geoffroy a fait savoir qu’il « se méfiait un peu de l’expression d’agenda social. Il faut prendre les sujets qui sont mûrs » pour être négociés.

La CPME juge la Première ministre « à l’écoute »

De son côté, la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME) a remis sur la table sa proposition d’exonérer de cotisations assurance-chômage les seniors à partir 57 ans, « quitte à ce que l’entreprise rembourse les cotisations non versées si elle se séparait de ce senior avant la retraite », a indiqué son patron, François Asselin.

Les deux premières organisations patronales entendent, en outre, limiter la possibilité d’ouvrir un compte épargne-temps dans toutes les entreprises à la prise des jours épargnés juste avant la retraite, et non tout au long de la vie professionnelle.

« J’ai senti quelqu’un à l’écoute », désireuse « de trouver les sujets susceptibles d’être négociés entre partenaires sociaux » et de « tourner la page » des retraites, a par ailleurs souligné François Asselin à propos d’Elisabeth Borne.