FORMATIONPourquoi les écoles d’ingénieurs sont en quête de féminisation

Égalité hommes-femmes : Pourquoi les écoles d’ingénieurs sont en quête de féminisation

FORMATIONPour atteindre une parité d’effectifs, les établissements multiplient les campagnes de sensibilisation
En France, les étudiantes en écoles d'ingénieurs ne représentent que 28 % des effectifs
En France, les étudiantes en écoles d'ingénieurs ne représentent que 28 % des effectifs - iStock / City Presse
M.K pour 20 Minutes

M.K pour 20 Minutes

À l’heure où l’égalité homme-femme est l’un des principaux enjeux de notre époque, difficile de croire que certains corps de métiers sont encore l’apanage du sexe masculin. Et pourtant, c’est le cas dans l’ingénierie, un domaine principalement occupé par la gent masculine.

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Si ces professions peinent à se féminiser, c’est avant tout car les femmes ne s’orientent pas ou peu vers ces études. Depuis quelques années, les écoles d’ingénieurs multiplient donc les campagnes de promotion et d’information pour attirer dans leurs rangs de plus en plus d’étudiantes. Pari gagnant ?

Seulement 28 % des effectifs

Les chiffres sont sans appel. En France, dans les écoles d’ingénieurs, les étudiantes représentent moins d’un tiers des effectifs, soit 28 % exactement selon la Conférence des directeurs des écoles françaises d’ingénieurs (CDEFI).

Pire, depuis 2013, le taux de féminisation stagne malgré les nombreuses initiatives des établissements et le fait que les filières scientifiques au lycée intègrent 47 % de filles.

Dans certaines écoles, les chiffres sont encore plus inquiétants et le taux de féminisation ne dépasse pas les 15 %. C’est le cas, par exemple, de l’EPITA (informatique), de l’ISAT (automobile et aéronautique) ou de l’ESCATA (aéronautique, ferroviaire, spatial…).

Pourtant, ces écoles, comme de nombreuses autres, n’hésitent pas à faire de la sensibilisation auprès des jeunes filles sur ces filières afin d’équilibrer leurs effectifs et tendre vers plus de parité.

Des écoles n'hésitent pas à faire de la sensibilisation auprès des jeunes filles afin d'équilibrer leurs effectifs et tendre vers plus de parité
Des écoles n'hésitent pas à faire de la sensibilisation auprès des jeunes filles afin d'équilibrer leurs effectifs et tendre vers plus de parité - iStock

Mais le problème est beaucoup plus profond : dans le domaine de l’ingénierie, les stéréotypes sont encore très enracinés. Les secteurs comme l’automobile, l’informatique ou le ferroviaire séduisent davantage la gent masculine que féminine.

Et il ne s’agit pas d’un manque de compétence ! En 2018, le ministère de l’Éducation rappelait à juste titre que « les écarts de compétences entre les filles et les garçons dans les matières scientifiques sont faibles et ne peuvent expliquer qu’une petite partie de ces écarts d’orientation. La confiance en soi, les normes sociales et les stéréotypes de genre sont en revanche de plus en plus invoqués comme des facteurs explicatifs prépondérants ».

Des actions de sensibilisation dès le collège

Pour pallier cette disparité et faire bouger les lignes, presque tous les établissements d’ingénieurs de France multiplient les actions de promotion et de sensibilisation dès le collège.

Les écoles d'ingénieurs en quête de féminisation
Les écoles d'ingénieurs en quête de féminisation - iStock

Car c’est en effet au lycée que tout se joue : les filles sont sous-représentées dans les enseignements scientifiques en classe de première et de terminale. En 2020, par exemple, seuls 14 % d’entre elles avaient choisi la spécialité NSI (numérique et sciences informatiques) et 13 % la spécialité SI (sciences de l’ingénieur). Les établissements sont donc parfaitement conscients que l’orientation doit se faire au plus tôt.

La CDEFI se mobilise également chaque année à travers son opération « Ingénieuses », lancée il y a une dizaine d’années. Cet événement a pour objectif de promouvoir les formations et les métiers de l’ingénierie bien sûr, mais aussi de favoriser l’orientation des jeunes filles vers les formations scientifiques et technologiques, ainsi que de récompenser, à travers des prix, les femmes porteuses de projets et d’initiatives pour favoriser la parité.

De rares exceptions

Si les écoles d’ingénieurs sont majoritairement masculines, certaines font toutefois exception et affichent un taux de féminisation particulièrement élevé. C’est le cas d’Oniris (agroalimentaire), de l’ESBS (biotechnologie) et de l’EBI (biologie industrielle). Cette dernière peut par exemple se targuer d’accueillir 78 % de femmes dans ses effectifs.

NOTRE DOSSIER « ÉGALITÉ HOMME-FEMME »

D’autres encore sont parvenues à une quasi-parité, comme l’ENSIC (chimie industrielle) ou l’ENGEES (génie de l’eau et de l’environnement). Cela s’explique notamment par le fait que les filles se tournent plus facilement vers les filières environnementales et démontrent plus d’intérêt pour la chimie que pour les autres domaines scientifiques.