Info « 20 Minutes »La Mairie de Paris dévoile son plan pour faire cesser les pétards sauvages

Paris : La mairie dévoile son plan pour faire cesser pétards et mortiers d’artifice sauvages

Info « 20 Minutes »La Mairie de Paris détaille son plan pour faire cesser les pétards et feux d’artifice sauvages qui causent bien des nuisances aux habitants et habitantes, surtout autour du 14-Juillet
La police est régulièrement visée par des individus qui n'hésitent pas à leur tirer dessus avec des feux d'artifice.
La police est régulièrement visée par des individus qui n'hésitent pas à leur tirer dessus avec des feux d'artifice.  - O. Chassignol / AFP
Aude Lorriaux

Aude Lorriaux

L'essentiel

  • Des centaines de Parisiens et Parisiennes souffrent tout au long de l’année de mortiers d’artifice et autres pétards sauvages utilisés la nuit, particulièrement autour du 14-Juillet.
  • Pour faire cesser ces tirs qui provoquent aussi des accidents parfois très graves et des incendies, l’adjoint à la sécurité de la Mairie de Paris a réuni autour de lui différentes institutions.
  • De ces réunions est sorti un plan de sensibilisation à destination des scolaires mais aussi des éducateurs spécialisés ou de certains agents municipaux, qui iront à la rencontre des amateurs de feux d’artifice.

Des riverains exténués et apeurés, des quartiers entiers qui ne dorment plus, des jeunes blessés, avec la main parfois arrachée, voire des décès… Chaque année, dans certains arrondissements de Paris, les jours précédant et suivant le 14-Juillet offrent plusieurs nuits sans sommeil aux habitants et habitantes, ainsi qu’autour du 31 décembre et régulièrement dans l’année. C’est pour prendre à bras-le-corps ce problème - qu’avait raconté en détails 20 Minutes l’an dernier - que la Mairie de Paris lance avec la préfecture de Police et d’autres partenaires un grand plan de prévention et de sensibilisation.

Ces mesures, qui mettent l’accent sur l’information plutôt que la répression, sont destinées à mettre fin aux nuisances sonores d’une part, mais aussi aux accidents et incendies causés par les pétards intempestifs. L’an dernier, ils avaient déclenché un incendie dans une maison de retraite. Et l’année d’avant, ils avaient pénétré un square où jouaient des enfants. Chaque année, une vingtaine de blessés sont dus à ces artifices, avec un pic autour du 14-Juillet, rapporte la Mairie de Paris. Plus de la moitié des victimes sont des moins de 30 ans.

Flyers et vidéo

De quoi mobiliser l’adjoint à la sécurité, Nicolas Nordman, qui a réuni autour d’une table pendant plusieurs mois la préfecture de police, la brigade des sapeurs-pompiers, l’éducation nationale et le Groupement Parisien Inter-bailleurs de Surveillance (GPIS) notamment. « L’idée de ce plan c’est de pouvoir coordonner un certain nombre d’acteurs qui avaient des actions de manière éparse », explique l’élu.

Des intervenants et intervenantes vont former dès demain des agents et agentes de la police municipale, le service de médiation de la ville, du personnel des parcs et jardins ou encore des éducateurs et éducatrices spécialisés. Parmi le pool de formation, on retrouve la préfecture de police, mais aussi un pompier ou encore un chirurgien pédiatre de l’hôpital Robert Debré. S’ensuivront des sessions en milieu scolaire dans certains établissements fléchés par les mairies, dans les 13e, 14e, 15e, 17e, 18e, 19e et 20e arrondissements, où le problème existe. Une vidéo a été réalisée par les pompiers pour ces sessions, tandis que des flyers ont été imprimés pour pouvoir être distribués dans la rue auprès des jeunes.

Fouilles systématiques

Dans une deuxième phase, à partir du début du mois de juillet, les policiers et policières municipaux et médiateurs de la ville se rendront dans les commerces qui vendent des pétards pour leur rappeler l’existence d’un arrêté qui interdit l’acquisition et la détention des articles pyrotechniques et des artifices de divertissement à l’occasion de la période couvrant la Fête nationale.

Et nouveauté, le personnel des parcs et jardins sera sollicité pour réaliser des fouilles pour trouver le matériel planqué sur place par les amateurs et amatrices de mortiers, tout comme le GPIS dans les immeubles. Si jusque-là ces agents pouvaient signaler ce qu’ils étaient amenés à trouver par hasard, ils seront désormais appelés à débusquer de manière plus active le matériel, explique Nicolas Nordman : « On veut le faire de manière plus systématique ».



« Action de longue haleine »

La troisième phase autour du 14-Juillet verra une mobilisation plus forte de tous ces acteurs et actrices du sujet, avec un volet répressif, même si pour l’adjoint à la sécurité, l’idée est d’éviter à terme que des pétards ne soient tirés en dehors de tout cadre. « Beaucoup des personnes qui utilisent ces pétards sont jeunes et n’ont pas la connaissance des risques pour eux-mêmes et des risques pénaux », avance l’adjoint, qui met l’accent sur la prévention.

« C’est une action de longue haleine », explique Nicolas Nordman, alors que les sessions pour les scolaires ne se mettront véritablement en place partout qu’à partir de l’an prochain, compte tenu du fait que l’année scolaire est déjà presque finie. Et d’avancer, optimiste : « Il y aura des effets peut-être pas dès cet été, on a conscience de cela. Mais on veut des résultats. »