Ligue des championsL’OM célèbre « à jamais les premiers », et surtout « toujours les seuls »

OM : A Marseille, on célèbre « à jamais les premiers », et surtout « toujours les seuls »

Ligue des championsL’Olympique de Marseille et la ville célèbrent ce 26 mai les 30 ans de la victoire en Ligue des champions
Depuis 30 ans, Marseille et l'Olympique de Marseille célèbrent la victoire en Ligue des champions le 26 mai 1993.
Depuis 30 ans, Marseille et l'Olympique de Marseille célèbrent la victoire en Ligue des champions le 26 mai 1993.  - Beatrice PINOT  / AFP
Adrien Max

Adrien Max

L'essentiel

  • Marseille et l’Olympique de Marseille célèbrent ce 26 mai les 30 ans de la victoire en Ligue des champions.
  • Ces célébrations se font pour la première fois sans le président de l’époque, Bernard Tapie, décédé en octobre 2021.
  • Les Marseillais restent « A jamais les premiers » et toujours les seuls à avoir gagné la Ligue des champions en France.

Des célébrations ouvertes par le maire Benoît Payan devant l’hôtel de ville avec rediffusion du match OM - Milan, un hors-série de 124 pages publié par La Provence vendredi matin, et une édition spéciale de France 3 toute la journée. Mais aussi la création d’un santon à l’effigie du « Boss », Bernard Tapie, et un craquage de fumigènes par les supporteurs de la plage de Corbières au Mont Rose, soit plus de 20 kilomètres du littoral marseillais illuminé - ce qui pourrait en faire un record. A Marseille, rien n’est jamais assez pour célébrer la première victoire française en Ligue des champions, celle de l’Olympique de Marseille il y a trente ans, pour devenir « A jamais les premiers ».

« Oui, c’est trop beau, c’est trop beau. Tous les ans depuis trente ans, on en parle. Tapie nous avait dit qu’on s’en souviendrait à vie, et c’est vrai qu’on retient cette victoire, malgré les pleurs de 1991 [défaite en finale contre l’Etoile Rouge de Belgrade], et c’est ça qui est beau », savoure Pascal Olmeta, champion d’Europe avec l’OM en 1993.

Du « devoir de mémoire obligatoire »

Depuis, chaque anniversaire est célébré tel « un devoir de mémoire obligatoire » : « Il n’y a pas de débat à avoir là-dessus » pour Bastien, abonné au virage nord et qui avait participé à la confection du tifo pour les 20 ans. Cet événement fondateur dans la culture du club se rappelle même quotidiennement à Pascal Olmeta depuis trente ans : « J’allais acheter un fruit, un poisson à Marseille, personne ne me faisait jamais payer. Encore aujourd’hui, ça n’arrête pas de m’appeler, " tu peux dire un mot, faire une vidéo pour mon père ? ", c’est ça qui est beau. On me demande encore si c’est vrai que j’ai caché la Coupe, c’est tout ça qui fait que tu t’accroches encore à ce titre. »

Les 30 ans restent un marqueur pour chaque individu, comme pour chaque moment historique, et ceux du titre de champion d’Europe ne dérogent pas à la règle : « 30 ans, ça se fête quand même », rappelle le supporteur.

A la commémoration de Tapie

Mais cette victoire semble prendre un peu plus de poids d’année en année. « Je ne sais pas si c’est de plus en plus fêté, on a la chance de le faire tous les ans. Nous, on est toujours là et on pense à ceux qui sont partis. Aux joueurs, au président Tapie, on a une pensée pour eux. On a la chance d’être encore là donc on va sourire, rigoler et festoyer. Et dans cinquante ans, on en parlera encore », estime Pascal Olmeta qui prévoit même de boire « deux fois plus » pour les 60 ans d’Eric Di Meco, qui coïncident avec les 30 ans de la victoire de l’OM en Ligue des champions.



Le récent décès de Bernard Tapie, en octobre 2021, « en fait, c’est aussi une manière de commémorer le personnage. Se dire " bon bah voilà, il n’est plus là, nous, on est toujours là, célébrons-le " », abonde le chef du service des sports à La Provence, Alexandre Jacquin.

« Toujours les seuls »

Les innombrables échecs du PSG en Ligue des champions depuis son rachat par le Qatar en 2012 participent aussi à l’importance de l’exploit réalisé par l’OM il y a trente ans. « C’est sûr que Marseille ne célébrerait pas autant si entre-temps le PSG en avait gagné deux. Pour les 20 ans, en 2013, beaucoup étaient persuadés que le PSG allait rapidement gagner la Ligue des champions, donc ça y joue. L’OM reste "à jamais les premiers et toujours les seuls" », poursuit Alexandre Jacquin.

« On est content de voir que le PSG ne l’a toujours pas gagné, parce qu’on est chauvin. Mais ce n’est pas normal qu’aucun club français ne l’ait remporté depuis. Et tant que d’autres ne la gagnent pas, on reste ceux qui l’ont gagnée, "à jamais les premiers" », ajoute Pascal Olmeta.

Mais pour le chef des sports de La Provence, au journal depuis le 15e anniversaire en 2008, ces célébrations des 30 ans puisent aussi leur importance dans le temps qui passe. « Les 35 ans se fêtent moins, donc on peut se dire que c’est la dernière fois que ce sera autant célébré. Les années passent, et peut-être que dans dix ans, certains ne seront plus là », estime-t-il. Parce que l’OM doit aussi veiller à ne pas trop vivre dans son passé, pour se créer de nouveaux moments marquants, alors que le club n’a plus remporté de trophée depuis 2012, à la veille des vingt ans du titre de champion d’Europe.