ColèreDes commerçants strasbourgeois s'activent face aux tarifs de stationnement

Strasbourg : Réductions, appels, questionnaires… Des commerçants agissent face à la hausse des prix du stationnement

ColèreConvaincus de voir leur clientèle fuir à cause de la nouvelle politique de stationnement, des commerçants strasbourgeois s’activent
Julien Febvre devant son restaurant et épicerie italienne, « Boettag Renzini ».
Julien Febvre devant son restaurant et épicerie italienne, « Boettag Renzini ». - T. Gagnepain / 20 Minutes / 20 Minutes
Thibaut Gagnepain

Thibaut Gagnepain

L'essentiel

  • Depuis début avril, une révolution des prix du stationnement a été lancée à Strasbourg. En zone rouge, la plus chère, c’est 3,50 euros la première heure, 8 la deuxième et… 35 euros la troisième !
  • Des commerçants se plaignent, depuis, de voir leurs clientèles fuir. Alors ils ont décidé d’agir à leur échelle.
  • En parallèle, le monde économique se bouge et va bientôt rencontrer la mairie.

Un petit coup d’œil par la fenêtre et Julien Febvre ne peut cacher son dépit. A quelques mètres de son restaurant et épicerie italienne, le parking place du Maréchal de Lattre de Tassigny, en plein cœur de Strasbourg, semble bien vide. « Déjà que ce n’était pas simple avec les travaux depuis novembre mais là, c’est pire depuis que les prix du stationnement ont flambé début avril », peste le gérant de « Bottega Renzini ». Sa zone est passée de l’orange au rouge et les tarifs ont aussi pris un coup de chaud : 3,50 euros la première heure, 8 la deuxième et… 35 euros la troisième !

Alors le commerçant a décidé d’agir. A sa manière. Depuis vendredi dernier, il propose des réductions à ses clients véhiculés. « Sur présentation d’un justificatif de parking, j’offre 1 euro pour les ventes à emporter, ce qui équivaut à trente minutes de stationnement. Et 3,50 euros sur l’addition d’un repas, ce qui correspond à une heure », détaille le trentenaire natif de Haute-Marne, qui a clairement affiché cette réduction. Résultat, « au moins une trentaine de remises » ont été accordées depuis une semaine.


« Une centaine d’euros par semaine offerts »

En face, Audray Gabriel compte, elle, plutôt en euros. La coiffeuse a également consenti des gestes commerciaux à destination de ses clientes. « J’en suis à une centaine d’euros par semaine offerts », détaille la dirigeante de « MAG Coiffure ». « Mes clientes restent parfois jusqu’à trois voire quatre heures alors je vous laisse imaginer leur coût de stationnement ! c’est pour ça que j’offre jusqu’à 5 % de remise, ce qui va de 5 à 15 euros. »

Les deux en sont conscients : la situation ne peut pas durer. « On en souffre trop et à force, des boutiques vont fermer », dénoncer Julien Febvre, qui espère maintenant être entendu. Pas lui directement, mais ses représentants. « Moi j’ai juste fait cette opération pour réagir. Maintenant, c’est à l’UMIH (Union des métiers et des industries de l’hôtellerie) et aux autres organisations de se faire entendre auprès de la mairie. »

Bientôt une rencontre avec la mairie

Une rencontre est visiblement prévue le 5 juin « avec les élus politiques locaux », comme l’évoque la Chambre de métiers d’Alsace dans un mail envoyé aux acteurs économiques de Strasbourg. Dans celui-ci, une consultation est également organisée. Avec plusieurs propositions possibles afin de faire évoluer cette réforme du stationnement. Gratuité entre midi et 14 heures, de la première heure etc.

« Et pourquoi pas le disque bleu », s’interroge Audray Gabriel, remontée. « Je ne suis absolument pas contre l’écologie et le fait qu’il y ait moins de voitures, conclut-elle. Mais il existe de nombreuses solutions au lieu de matraquer tout le monde comme ça. »