PAPA ?Un homme né d’une PMA retrouve son géniteur, une première en France

PMA : Un homme né de cette technique retrouve son géniteur, une première en France

PAPA ?Au total, 325 personnes nées d’une PMA ont déposé une demande pour retrouver leur géniteur
Les demandes sont nombreuses mais les réponses rares. (illustration)
Les demandes sont nombreuses mais les réponses rares. (illustration) - Canva / Canva
Xavier Regnier

X.R.

Charles a enfin retrouvé son père. Ou plutôt son géniteur. Né d’une PMA, il n’a compris qu’au décès de son père, il y a plusieurs années, qu’il n’avait pas de lien génétique avec lui. Quelques tests ADN et une confrontation avec sa mère plus tard, il en avait la confirmation. Après avoir contacté l’association PMA Anonyme, il a profité de la loi de bioéthique du 2 août 2021, qui ouvre droit à la PMA en France et permet de lever l’anonymat des donneurs, pour se lancer à la recherche de ses origines. Il raconte aujourd’hui sa quête pour France Inter.

Le trentenaire s’est donc adressé à la Commission d’accès des personnes nées d’une assistance médicale à la procréation aux données des tiers donneurs (Capadd), née de la loi de bioéthique. Au total, 688 dossiers ont été déposés : 363 personnes cherchent à retrouver leur donneur, et 325 donneurs ont déjà donné leur consentement pour être retrouvé. Le dossier de Charles est à ce jour le seul à avoir abouti.

Des démarches fastidieuses

« J’ai eu un courrier recommandé. Quand on ouvre, on nous indique qu’il y a une suite favorable à notre demande, explique-t-il à France Inter. Dans cette enveloppe, il y a un deuxième courrier, une lettre scellée avec les informations relatives au donneur. Le plus émouvant, ça a été vraiment de recevoir la suite favorable. » Dans le courrier, figurent le nom, le prénom, la date de naissance, la situation professionnelle et les raisons du choix du donneur.



Depuis l’entrée en vigueur de la loi le 1er septembre 2022, les nouveaux donneurs doivent remplir une feuille avec ces informations devant un médecin et donner leur consentement pour entrer dans la base de données de la Capadd. Leurs « enfants » pourront donc facilement les retrouver à leur majorité. Mais pour les anciens dons, les recherches de la Commission peuvent durer plusieurs mois, car il faut contacter chaque centre de don, et que ceux-ci acceptent de faire les recherches dans leurs archives. Conscient d’être un « heureux élu », Charles ne prévoit pour autant pas « avoir une relation sur le long terme » avec son géniteur.