CORSERapport de la commission d’enquête parlementaire sur la mort d’Yvan Colonna

Mort d’Yvan Colonna : La commission d’enquête parlementaire rend son rapport sur l’agression du militant

CORSELa commission a notamment cherché à comprendre pourquoi Franck Elong Abé était en détention ordinaire et comment il a pu se retrouver seul avec Yvan Colonna pendant 15 minutes
Un rassemblement à la mémoire d'Yvan Colonna, à Ajaccio le 3 avril 2022.
Un rassemblement à la mémoire d'Yvan Colonna, à Ajaccio le 3 avril 2022. - Fanny Hamard / SIPA
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

C’est un document qui met en avant les « manquements » de l’administration. La commission d’enquête parlementaire publie ce mardi son rapport sur l’agression mortelle du militant indépendantiste corse Yvan Colonna à la prison d’Arles en mars 2022.

Le rapport doit être publié en ligne dans la journée, et le président de la commission Jean-Félix Acquaviva (député Liot de la Haute-Corse) et le rapporteur Laurent Marcangeli (député de la Corse-du-Sud, Horizons) tiendront une conférence de presse à l’Assemblée à 17 heures.

Six mois de travaux pour la commission

Yvan Colonna, qui purgeait une peine de réclusion à perpétuité pour l’assassinat du préfet Claude Erignac, avait été violemment agressé le 2 mars 2022 dans la salle de sport de la prison par Franck Elong Abé, un homme radicalisé de 36 ans condamné notamment dans un dossier terroriste. Le militant indépendantiste corse de 61 ans était mort trois semaines plus tard.

Au cours de ses six mois de travaux - 71 personnes entendues au cours de 37 auditions - la commission s’est intéressée au traitement carcéral de Franck Elong Abé, aux circonstances entourant l’agression et aux raisons du maintien du statut de « détenu particulièrement signalé » (DPS) d’Yvan Colonna. Avec une question en toile de fond : pourquoi Franck Elong Abé était-il en détention ordinaire et comment a-t-il pu se retrouver seul avec Yvan Colonna pendant 15 minutes ?

Les auditions, notamment du chef du parquet antiterroriste, de celui de l’administration pénitentiaire, et de celle du renseignement pénitentiaire, ont mis en lumière le profil inquiétant avant et pendant la détention de Franck Elong Abé, également classé DPS, parti combattre auprès de talibans en Afghanistan au début des années 2010 et qui a multiplié les incidents en prison. Selon la commission, celui-ci a pourtant bénéficié d’une étonnante « mansuétude », « aux antipodes » du traitement carcéral « excessivement rigoureux » d’Yvan Colonna.