Guerre de l’eauLa guerre de l’eau a-t-elle commencé entre l’Iran et l’Afghanistan ?

Afghanistan : Echanges de tirs affrontements… Ça chauffe entre l’Iran et les talibans sur fond de sécheresse

Guerre de l’eauTéhéran et Kaboul s’écharpent autour de la distribution de l’eau de la rivière Helmand, un barrage construit en Afghanistan limitant le débit d’eau vers l’Iran
Les talibans dans un champ de pavot à Washir, district de la province de Helmand, Afghanistan, dimanche 29 mai 2022. Illsutration
Les talibans dans un champ de pavot à Washir, district de la province de Helmand, Afghanistan, dimanche 29 mai 2022. Illsutration - Abdul Khaliq/AP/SIPA / /SIPA
Cécile De Sèze

C.d.S avec AFP

En période de sécheresse, l’eau est particulièrement précieuse et peut engendrer des conflits armés. Entre l’Iran et l’Afghanistan, la tension s’est accrue ces derniers jours autour de la distribution de l’eau de la rivière Helmand, un barrage construit en Afghanistan limitant le débit d’eau vers l’Iran. Deux personnes ont été tuées samedi dans un échange de tirs entre les forces iraniennes et des talibans à la frontière entre les deux pays. Les deux camps s’accusent mutuellement d’avoir tiré en premier.

Tensions à la frontière

« Lors de l’affrontement, une personne a été tuée de chaque côté et plusieurs ont été blessées », a indiqué le porte-parole du ministère de l’Intérieur des talibans, Abdul Nafy Takor, sur son compte Twitter, ajoutant que son gouvernement « ne veut pas de guerre avec son voisin. »

Samedi matin, « les forces talibanes ont commencé à tirer avec toutes sortes d’armes sur un poste de police iranien depuis le territoire afghan », avait déclaré plus tôt le commandant adjoint de la police iranienne, le général Ghassem Rezaï, cité par l’agence officielle Irna. Les policiers ont alors répliqué à ces tirs qui se sont produits à la limite de la province du Sistan-Baloutchistan, dans le sud-est de l’Iran. « Après le début de l’affrontement (…), le chef de la police a ordonné les gardes-frontières (…) d’empêcher quiconque de s’approcher de la frontière », a ajouté le général Rezaï.

L’eau, source de combats

L’Iran, qui partage une frontière de plus de 900 km avec l’Afghanistan, ne reconnaît pas le gouvernement formé par les talibans. Téhéran a récemment averti qu’il se « réservait » le droit de prendre des mesures pour capter l’eau de Helmand, qui prend sa source dans le centre de l’Afghanistan et permet d’irriguer de larges terres agricoles dans le sud-est de l’Iran. « Téhéran accuse Kaboul de violer un accord remontant à 1973, régissant le débit du fleuve Helmand, une source vitale d’eau » alors que l’Afghanistan dément les accusations, explique par ailleurs France Inter.



Le porte-parole du gouvernement afghan, Zabihullah Mujahid, a déclaré que l’Afghanistan était « déterminé à remplir ses obligations » mais que les « déclarations inappropriées » faites par l’Iran pouvaient nuire aux liens entre les deux pays.