Humour bleuLes gendarmes taclent ceux qui font des appels de phares pour les signaler

Aisne : Les gendarmes taclent ceux qui font des appels de phares pour signaler les contrôles

Humour bleuAgacés par le comportement de certains automobilistes qui préviennent les usagers de la route de leur présence, les gendarmes de l’Aisne ont rappelé avec un humour grinçant que les contrôles participaient de la Sécurité routière
Un gendarme effectue des contrôles de vitesse au radar (illustration).
Un gendarme effectue des contrôles de vitesse au radar (illustration). - M.LIBERT/20 MINUTES / 20 MINUTES
Mikaël Libert

Mikaël Libert

L'essentiel

  • Les gendarmes de l’Aisne ont publié un post Facebook pour dénoncer les automobilistes qui signalent leur présence.
  • Ils rappellent que cette « tradition » permet aux délinquants d’échapper aux contrôles.
  • Un coup de gueule qui intervient une semaine après le drame de la route qui a coûté la vie à trois policiers près de Lille.

«Mais pourquoi lutter contre l’insécurité routière ? », s’interrogent ironiquement les gendarmes de l’Aisne sur leur page Facebook. Lors du week-end prolongé de la Pentecôte, les forces de l’ordre ont pour habitude de multiplier les contrôles routiers. Parce que cette période est propice aux déplacements massifs de population et aux apéros à rallonge chez tata Jeannine, les gendarmes sont au taquet. Mais les automobilistes aussi, signalant le moindre polo bleu aperçu sur le bas-côté de la chaussée. Encore plus que Waze, ce sont les appels de phares qui exaspèrent les militaires, et ils ne se sont pas privés de le dire.

Qui se souvient de cette campagne de communication de la Sécurité routière dans laquelle on pouvait voir un ravisseur d’enfant échapper à la police après que d’autres automobilistes lui ont fait des appels de phares ? C’est une piqûre de rappel sur cette problématique que les gendarmes de l’Aisne ont publié sur Facebook. « Savez-vous à quoi sert cet appareil ? Les délinquants l’adorent », interrogent les gendarmes au sujet de leur radar de vitesse portatif. « C’est un puissant laser permettant aux forces de l’ordre de déclencher les phares de vos voitures à distance et sur plusieurs kilomètres, dans les deux sens de circulation ! », poursuivent-ils avec humour.

« Les accidents, ça n’arrive qu’aux autres »

Sauf que l’humour s’arrête là et, sans reprendre les codes dramatiques de la campagne de com de la Sécurité routière, ils rappellent que « les cambrioleurs, trafiquants de produits stupéfiants, les conducteurs alcoolisés et/ou sous l’emprise de stupéfiants », apprécient encore plus que le bon père de famille d’être ainsi prévenus. Une aubaine qui leur permet « d’éviter les points de contrôle », avec tous les risques que cela implique pour les autres usagers.


« Mais pourquoi lutter contre l’insécurité routière », ajoutent-ils, puisque les « accidents, ça n’arrive qu’aux autres ». Un coup de gueule qui intervient un peu plus d’une semaine après que trois policiers ont été tués à Villeneuve-d’Ascq par un chauffard alcoolisé. Un drame qui, manifestement, n’a pas suffi à changer les comportements. Tombée en désuétude avec l’apparition des applications mobiles comme Waze, cette « tradition » des appels de phares pourrait reprendre de la vigueur si le projet de loi anti-signalement venait à entrer en application. Aussi appelé « système Harry Potter », cette loi prévoit d’empêcher le signalement des contrôles des forces de l’ordre et, donc, de disparaître de ces applications.