IndustrieLa première gigafactory de batteries de France est ouverte

Pas-de-Calais : La première gigafactory de batteries de France est ouverte

IndustrieC’est à Douvrin, dans le Pas-de-Calais, dans l’usine ACC que seront produites les premières batteries 100 % françaises pour les véhicules électriques des groupes automobiles Stellantis et Mercedes-Benz
La première gigafactory de batteries de France est ouverte
Mikaël Libert

Mikaël Libert

L'essentiel

  • La gigafactory ACC de batteries électriques pour véhicules a été inaugurée à Douvrin, dans le Pas-de-Calais.
  • Elle est la première des trois qui seront implantées en Europe par les groupes Stellantis et Mercedes-Benz.
  • Trois autres gigafactories de batteries concurrentes seront implantées dans les Hauts-de-France, à Douai et Dunkerque.

D’ici à 2035, il ne sera plus possible de commercialiser des véhicules thermiques neufs dans l’Union européenne. Autant dire que le marché des voitures électriques est en pleine expansion. Sauf qu’à ce jour, ce sont les pays asiatiques qui fabriquent la plupart des batteries équipant les véhicules électriques en circulation dans le monde. Mais ce ne sera bientôt plus le cas, la France ayant la ferme intention de ne pas louper ce virage. C’est d’ailleurs dans les Hauts-de-France que seront implantés quatre immenses sites de production de batteries, le premier d’entre eux, la gigafactory ACC, ayant été inauguré ce mardi matin, à Douvrin, dans le Pas-de-Calais.

Il y avait du gratin, ce mardi, pour l’inauguration de l’usine ACC, la première gigafactory française de fabrication de batteries pour véhicules électriques. Entre autres ministres, il y avait aussi Carlos Tavares, le PDG de Stellantis (PSA-Fiat), Ota Källenus, PDG de Mercedes-Benz et Patrick Pouyanné, PDG de TotalEnergies. Les trois actionnaires et clients de l’entreprise qui doit leur fournir les modules de batteries pour équiper les véhicules destinés notamment au marché européen.

Environ 2.000 salariés d’ici à 2030

A Douvrin, le site d’ACC est encore en travaux. Seul un bloc, sur les trois de prévus, est pour l’instant sorti de terre. Un bloc dont la taille équivaut tout de même à huit terrains de foot et dont la capacité de production atteindra 2,4 millions de modules par an, soit de quoi équiper environ 250.000 véhicules. ACC s’est donné jusqu’à 2030 pour atteindre la capacité de production maximum sur ce site de 34 hectares. A cette échéance, ce seront environ 2.000 personnes qui auront été embauchées par ACC, dont 400 des 1.200 ouvriers menacés par la fermeture de l’usine voisine où sont produits des moteurs thermiques pour Stellantis.

Pour le moment, la chaîne de production du site de Douvrin tourne à vide, histoire d’éprouver les machines. Les premiers modules tests sortiront courant juin et la commercialisation n’est pas prévue avant octobre. « C’est la première fois depuis Airbus que l’on crée une filière industrielle en France », s’est réjoui Bruno Le Maire. Le ministre de l’Economie a insisté sur la nécessité de renforcer la souveraineté de la France dans la production de batteries électriques face à la suprématie des constructeurs asiatiques. Mais, de l’aveu même du patron de Stellantis, il faudra essuyer les plâtres. « Il nous faut apprendre à fabriquer des batteries dans de gros volumes et on va trébucher, mais c’est une étape importante », a insisté Carlos Tavares.

Le site de Douvrin est le premier d’ACC en Europe. Suivront sur le même modèle l’Allemagne et l’Italie, portant la capacité de production 120 GWh, soit la possibilité d’équiper entre 1,5 et 2 millions de véhicules par an. C’est finalement assez peu au regard des chiffres des ventes cumulés de Stellantis et Mercedes-Benz, environ 8 millions de véhicules dans le monde en 2021. D’autant que Stellantis a affiché un objectif de 5 millions de véhicules électriques vendus par an à l’horizon 2030.