TENNISDjokovic est déjà le GOAT, mais comment convaincre les Nadalistes et Federistes ?

Roland-Garros : Djokovic est déjà le GOAT, mais comment sortir les Nadalistes et Federistes de leur mauvaise foi ?

TENNISLes débats sur le meilleur joueur de l’histoire du tennis pourraient bien recevoir une ultime estocade en cas de succès de Novak Djokovic face à Casper Ruud, en finale de Roland-Garros
Le débat est terminé, il faut passer à autre chose. Djokovic est le GOAT.
Le débat est terminé, il faut passer à autre chose. Djokovic est le GOAT. - CHRISTOPHE SAIDI/SIPA / SIPA
William Pereira

William Pereira

L'essentiel

  • Novak Djokovic joue pour un 23 titre en Grand Chelem ce dimanche à Roland-Garros. Il affrontera Casper Ruud en finale.
  • En cas de victoire, il deviendra le détenteur du plus grand nombre de titres majeurs devant Rafael Nadal (22).
  • Novak Djokovic deviendra alors une bonne fois pour toutes le GOAT (meilleur joueur de tous les temps). Ce qu'il est déjà, même si les aficionados de Nadal et Federer ne veulent pas l'admettre.

A Roland-Garros,

Petite subtilité linguistique et culturelle. Selon qu’on soit un sportif anglophone ou francophone, il fait plus ou moins bon d’être comparé à une chèvre. En français, c’est plutôt mauvais signe. Exemple : « Paris s’est encore fait sortir en 8es de Ligue des champions, quelle bande de chèvres ! / L’OM s’est fait sortir par Annecy en Coupe de France, c’est vraiment des chèvres ». En Anglais, être la chèvre (« goat ») est la consécration ultime. L’acronyme GOAT (Greatest of All Time, plus grand de tous les temps) est un titre honorifique qu’il n’incombe qu’aux passionnés de donner à tel ou tel athlète. Exemple : « Messi a gagné la Coupe du monde, c’est lui le GOAT et pas Ronaldo ».

Au tennis, la bataille fait rage depuis plusieurs années entre supporters de Roger Federer, Novak Djokovic et Rafael Nadal pour savoir à qui revient le statut de chèvre. Le nombre de titres en Grand Chelem devrait suffire à mesurer le talent tennistique, mais la mauvaise foi n’aidant pas, chaque camp a toujours une excuse pour minimiser les exploits des rivaux. En cas de victoire (très probable) sur Casper Ruud dimanche, en finale de Roland-Garros, le Serbe deviendra, au moins provisoirement, le numéro 1 d’un classement où le Suisse ne peut plus avancer et l’Espagnol plus beaucoup (au propre comme au figuré). Mais il n’est pas impossible que vos amis Federeristes et Nadalistes persistent à remettre en cause l’hégémonie de Nole. 20 Minutes vous apprend donc comment défendre le Djoker au PMU du coin.

« Son jeu est chiant »

Réponse : Non, son jeu est efficace et d’une précision redoutable. On l’a encore vu contre Carlos Alcaraz, surtout dans le premier set, tactiquement, c’était parfait. Même lui le dit. « La qualité de mon jeu aujourd’hui [vendredi] était vraiment à un très haut niveau, c’était mon meilleur match du tournoi ». Alors oui, il tente rarement d’amortis et son jeu de fond de court est principalement défensif, Mais on ne peut rester insensible à ses passings de Martien en grand écart sur des balles injouables pour le commun des mortels. Sans oublier que personne ne retourne aussi bien que lui. Et puis pour un mec ennuyeux, il aura joué les rôles principaux dans pas mal de batailles épiques (finale de l’Open d’Australie 2012 contre Rafael Nadal, finale de Wimbledon 2019 contre Federer pour ne citer que les deux plus grandes).

« Il a plus de tournois du GC que Nadal parce qu’il a été moins blessé »

Réponse : Novak Djokovic a aussi été freiné par des blessures dans sa carrière. C’est en partie à cause de ça qu’il a été moins précoce que l’Espagnol. Notamment au coude, un mal qui revient de manière chronique et qui l’a beaucoup affecté lors de la saison de terre battue avant Roland-Garros. En 2017, il met un terme à sa saison au mois de juillet, rate l’US Open et un match contre la France en Coupe Davis à cause de ça. Mais il s’est moins blessé que Rafa, oui. Le mérite lui revient. Être régulier, ce n’est pas (que) de la chance. « Je suis en perpétuelle recherche pour perfectionner mon corps, pour améliorer mes performances, pour augmenter les capacités de mon organisme, pour être plus rapide, plus endurant, plus dynamique, plus flexible, plus agile et c’est pour ça que j’ai encore plus de résultats, déclarait-il dans une interview à L’Equipe. C’est l’approche que j’ai depuis plus de vingt ans. »

« Il a des opinions problématiques et est clairement antivax »

Réponse : Fuyez ce débat que vous n’avez aucune chance de remporter et choisissez l’humour. « Il fallait bien qu’il se mette un handicap. Sans ça, il serait déjà à 24 ou 25 victoires. » Un truc comme ça.


« L’hégémonie de Rafael Nadal à Roland-Garros est le plus grand exploit de ce sport »

Réponse : C’est incontestable. Mais n’oublions pas non plus les six victoires au Masters, le record de Masters 1000 remportés par Novak (38) et le record absolu du nombre de semaines passées en tant que numéro 1 mondial devant Steffi Graff. Mais puisqu’on parle de Nadal, que dire de l’homme qui a battu à deux reprises l’imbattable sur son terrain de prédilection ? Et surtout, peut-on en dire autant de l’Espagnol ? Pas sûr. A l’Open d’Australie – que Nole a remporté dix fois, pas mal non plus – le Serbe mène deux victoires à zéro. Et la dernière, en 2019, n’était pas belle à voir. Nadal, qui n’avait pourtant pas perdu le moindre set jusqu’ici, s’est fait détruire en trois manches. Enfin, dernier argument. Djokovic compte 11 victoires contre Nadal sur terre battue quand ce dernier n’en a que 10 sur dur. Un point de plus pour le Serbe.

« Gneugneu, Federer et Nadal sont plus sympas, Djoko se fait siffler »

Réponse : Si vous en arrivez à ce stade de la discussion, c’est que vous êtes sur le point de gagner. Il n’y a plus qu’à répondre deux choses. 1) C’est pas le sujet. 2) Vendredi encore, il a été hué par le public du Chatrier sans que ça l’émeuve plus que ça. « Cela m’est égal. Ce n’est pas la première fois ni la dernière que l’on me huera. J’attends et je continue à gagner. » On ira même plus loin en rappelant que ses haters restent son plus grand moteur. L’adversité, c’est son dada. Les supporters de Federer et Nadal y auraient sans doute gagné à le détester un peu moins fort.