TENNISSwiatek et Muchova ont réduit au silence les détracteurs du tennis féminin

Roland-Garros : Spectacle et suspense, Swiatek et Muchova ont fait taire les détracteurs du tennis féminin

TENNISVainqueure pour la 3e fois à Roland-Garros, Iga Swiatek est venue à bout de Karolina Muchova au terme d’une bataille épique. Et ils sont où, les haters ?
Iga Swiatek et Karolina Muchova ont fait le spectacle sur le Chatrier lors de la finale dames de Roland-Garros
Iga Swiatek et Karolina Muchova ont fait le spectacle sur le Chatrier lors de la finale dames de Roland-Garros - Aurelien Morissard/AP/SIPA / SIPA
William Pereira

William Pereira

L'essentiel

  • Iga Swiatek a battu Karolina Muchova en finale de Roland-Garros
  • La Polonaise l’a emporté en trois sets, 6-2, 5-7, 6-4, après 2h46 d’un gros combat.
  • Un match au scénario haletant pour boucler une quinzaine riche dans le tableau féminin. De quoi faire taire les détracteurs du tennis féminin

A Roland-Garros,

Pire fin possible pour la meilleure finale dames de Roland-Garros depuis l’âge de glace. Après avoir fait preuve d’un sang-froid à toute épreuve sur tous ses points chauds du tournoi, y compris en finale, Karolina Muchova s’est fait trahir par ses nerfs sur une deuxième balle. Une double faute que personne n’avait vu venir, surtout pas Iga Swiatek. La Polonaise a bien mis une seconde avant de s’agenouiller pour célébrer sa troisième victoire Porte d’Auteuil, et se laisser envahir par ses émotions. Il faut dire qu’en 2h46 de combat intense sur le Chatrier, la Polonaise de 22 ans est passée par tous les états. L’assurance, d’abord. A un set un break d’avance, il semblait que rien ne puisse arrêter la tornade Swiatek.


Mais si on a bien appris une chose sur son adversaire pendant cette quinzaine, c’est qu’il ne faut jamais l’enterrer avant le dernier point (coucou Sabalenka). « On savait avec mon équipe que cette finale serait très difficile à jouer », dira la gagnante. D’une décevante finale à sens unique, on est donc passé à un combat titanesque au gré des aces, amorties et diverses variations de Muchova, dont on attend désormais beaucoup à Wimbledon, là où son jeu s’exprimera sans doute le mieux. Mention spéciale pour le troisième set, où des sommets de dramaturgie ont été atteints. La Tchèque a breaké la propriétaire des lieux à deux reprises et fait trembler tout Varsovie, mais sans jamais réussir à garder son service derrière.

Les meilleurs matchs de la 2e semaine étaient dans le tableau féminin

Au vu du scénario et des nombreux points à faire lever le public sur le court Central, une question s’impose à nous : à part le sexisme, quel argument restera-t-il aux détracteurs du tennis féminin, qui aura été de loin la plus grande source de divertissement de la deuxième partie de quinzaine ? Là où le tableau masculin aura déçu, à l’image du choc avorté entre Djokovic et Alcaraz ou de la prestation indigente de Tsitsipas face au même Espagnol, on note plusieurs matchs à forte dose d’adrénaline chez les dames.

  • Sorribes Tormo vs Haddad Maia : le 3e match féminin le plus long de tous les temps en 3h51 dans un Suzanne Lenglen – meilleur court pour les ambiances épiques. La Brésilienne est sortie vainqueure d’un match sans perdante. « j’ai adoré ce match », admettra même Sorribes Tormo.
  • Haddad Maia vs Ons Jabeur : Menée 6-3 et avec deux balles de break à défendre dans le 2e set, la Brésilienne a trouvé les ressources pour rester en vie, aller au tie-break, le gagner puis faire craquer la Tunisienne. Un modèle d’abnégation.
  • Muchova vs Sabalenka : Vous connaissez l’histoire. Sabalenka obtient une balle de match à 5-2 sur le service de la Tchèque. La Biélorusse n’aurait pas dit non à une double faute de son adversaire, mais elle gardait ça pour la finale.
  • Swiatek vs Muchova : On prend les paris. La finale hommes durera moins longtemps que celle de la veille.

Et un fail de Swiatek pour finir

Autant de belles affiches dont se sont privés les détenteurs de billets responsables du grand vide en tribune et les obstinés qui préfèrent fermer les yeux plutôt que de présenter leurs excuses au tennis féminin. Tant pis pour eux, on se sera marrés jusqu’au bout : Iga Swiatek a complètement foiré sa célébration sur le podium lors de la remise du trophée Suzanne-Lenglen, dont elle a fait tomber le couvercle en le brandissant. Là aussi, pire fin pour un match d’anthologie.

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